Le gouvernement a fixé à 60 ans l’âge minimal pour bénéficier de la retraite progressive lorsque celle-ci prend effet à partir du lundi 1er septembre 2025, selon deux décrets publiés au Journal officiel le 23 juillet 2025. Cette mesure résulte de l’accord national interprofessionnel (ANI) consacré à l’emploi des salariés expérimentés, signé le 14 novembre 2024 par organisations syndicales et patronales.
Ce qui change
La principale modification est donc la borne d’âge : la retraite progressive ne pourra, pour les dossiers entrant en vigueur à compter du 1er septembre 2025, être déclenchée qu’à partir de 60 ans. « Seule la borne d’âge évolue, les autres conditions pour accéder au dispositif sont inchangées », explique Sophie Wakeford, consultante en ressources humaines et spécialiste des retraites.
La retraite progressive permet de percevoir une fraction de sa pension tout en poursuivant une activité à temps partiel. L’objectif affiché du dispositif est de favoriser une transition entre emploi et retraite tout en maintenant l’emploi des seniors.
Conditions et modalités
Les autres critères d’accès restent identiques : il faut notamment avoir validé au moins 150 trimestres, tous régimes confondus, précise Sophie Wakeford. Le passage au temps partiel doit aussi être accepté par l’employeur, sauf si le salarié était déjà à temps partiel.
Les plages de travail autorisées varient selon le secteur : dans le privé, la durée de travail doit être comprise entre 40 % et 80 % d’un temps plein ; dans la fonction publique, elle est fixée entre 50 % et 90 %.
Contexte lié à la réforme de 2023 et impact pour les générations
Depuis le 1er septembre 2023, date d’entrée en vigueur de la plupart des mesures de la réforme des retraites, la retraite progressive était accessible deux ans avant l’âge légal de départ. L’âge légal a été relevé : il est désormais fixé à 64 ans pour les générations nées à partir de 1968.
Pour les personnes nées entre septembre 1961 et la fin de l’année 1967, l’âge légal de départ se situe entre 62 ans et trois mois et 63 ans et neuf mois, en fonction de la date de naissance. Cette graduation est héritée des modalités de transition mises en place lors de la réforme.
Un exemple concret
À titre d’illustration : une personne née fin janvier 1966 voit son âge légal de départ fixé à 63 ans et six mois. Avec la règle antérieure (retraite progressive accessible deux ans avant l’âge légal), elle aurait pu ouvrir une retraite progressive à 61 ans et six mois, soit à compter du 1er août 2027. Grâce aux décrets publiés cet été, cette même personne peut, si elle le souhaite, déclencher la retraite progressive dès le 1er février 2026.
Vérifier ses droits et réaliser une simulation
Pour connaître précisément les dates de déclenchement possibles, les montants estimés de pension et l’impact sur sa carrière, il est conseillé d’utiliser le simulateur personnalisé accessible via le compte retraite sur le site Info‑retraite.fr. L’Union Retraite, qui assure la gestion d’Info‑retraite.fr, a indiqué que l’outil devait être mis à jour pour intégrer ce changement de règles « à la fin de cette semaine ».
Le recours à la simulation permet d’anticiper les effets financiers et administratifs d’une retraite progressive : dates d’effet, quotient de pension partielle et modalités de cumul entre revenus d’activité et retraite partielle.
Calendrier pratique et démarches
Les textes publiés au Journal officiel précisent la date d’entrée en vigueur pour les dossiers concernés, soit le 1er septembre 2025 pour l’application générale de la nouvelle borne d’âge. Les salariés intéressés doivent, comme auparavant, obtenir l’accord de leur employeur pour réduire leur temps de travail, sauf situation de temps partiel préalable.
En cas d’incertitude sur la portée d’un décret ou sur l’application à une situation individuelle, il reste recommandé de consulter son compte retraite et, le cas échéant, les services de gestion de son régime de retraite pour obtenir une information personnalisée.