Retraites : l’OCDE plaide pour relever l’âge effectif et maintenir la hausse à 64 ans (PLFSS 2026) pour éviter un déficit de 1,4% du PIB en 2070

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L’OCDE, dans son Panorama des pensions, recommande de ne pas suspendre le relèvement progressif de l’âge légal de départ en retraite et insiste sur l’urgence d’augmenter l’âge effectif de départ. Au cœur du débat du PLFSS 2026 sur la hausse de 62 à 64 ans, l’institution rappelle les projections du COR (déficit potentiel de 1,4 % du PIB en 2070) et appelle à des politiques d’emploi et d’accompagnement des seniors pour garantir la soutenabilité du système par répartition.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a recommandé de ne pas mettre en pause le relèvement progressif de l’âge légal de départ en retraite, une préconisation apparue dans son « Panorama des pensions » publié jeudi 27 novembre. Le point soulevé par l’institution vient s’ajouter au débat national alors que la disposition visant à porter l’âge légal de 62 à 64 ans est examinée par les parlementaires dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026.

Une recommandation explicite sur l’âge effectif de départ

Sans surprise pour un centre d’expertise qui a souvent plaidé pour l’allongement des carrières, l’OCDE formule un constat net : « Augmenter l’âge effectif de la retraite est une priorité », écrit-elle dans son étude. L’argument avancé met l’accent sur la nécessité d’améliorer la situation financière du système par répartition, à travers une élévation effective de l’âge de cessation d’activité.

La formulation est d’autant plus sensible qu’elle intervient au moment où les mesures prises en 2023 — qui décalaient l’âge légal de départ de 62 à 64 ans — continuent d’alimenter la controverse politique et sociale. L’OCDE entend par là que toute pause ou recul dans l’application de cet objectif risquerait d’affaiblir les gains attendus pour l’équilibre budgétaire des régimes de retraite.

Chiffres et projections : un déficit attendu

Les projections rappelées par l’OCDE reprennent, pour la France, les éléments fournis par le Conseil d’orientation des retraites (COR). Selon les dernières projections du COR, publiées en juin, l’ensemble des régimes de pension s’oriente vers un déficit croissant, susceptible d’atteindre 1,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2070. Ce chiffre est cité pour illustrer la trajectoire financière à long terme, malgré les mesures décidées en 2023.

Le constat est simple : la réforme de 2023 visait principalement à générer des économies en reportant de deux années l’âge légal de départ. Or, d’après l’OCDE et le COR, ce dispositif ne suffit pas à neutraliser l’effet des évolutions démographiques et des équilibres financiers à horizon lointain.

Un message au cœur du débat parlementaire

Le moment choisi pour la diffusion du Panorama des pensions n’est pas anodin. La disposition contestée, examinée dans le PLFSS 2026, est l’un des marqueurs du débat sur l’avenir du système de retraite. Pour l’OCDE, l’enjeu n’est pas seulement technique : il s’agit d’assurer la soutenabilité financière du modèle par répartition, en incitant à relever l’âge effectif de départ.

Dans les assemblées, cette question traverse les clivages. Les décideurs doivent arbitrer entre objectifs budgétaires à long terme et considérations sociales immédiates. Le document de l’OCDE apporte un élément d’expertise extérieur, que certains acteurs politiques pourront invoquer pour défendre la poursuite — et non la suspension — des réformes engagées.

Impacts attendus et limites des mesures

Augmenter l’âge effectif de la retraite a, selon les économistes et les institutions comme l’OCDE, deux effets principaux : augmenter la durée de cotisation et réduire la durée moyenne de perception des pensions, ce qui améliore mécaniquement les comptes du système. Cependant, l’évolution effective des comportements, l’emploi des seniors et la pénibilité des carrières sont autant de variables qui pèsent sur les résultats attendus.

L’OCDE souligne l’importance d’une approche globale : relèvement de l’âge effectif, politiques d’emploi pour les travailleurs âgés et dispositifs d’accompagnement pour les trajectoires professionnelles atypiques. Dans le document cité, ces éléments sont présentés comme complémentaires pour garantir que la hausse de l’âge légal se traduise bien par un allongement réel des carrières.

En l’état, la recommandation de l’OCDE vient renforcer l’argumentaire des partisans d’une application continue des mesures de 2023. Elle alimente aussi le débat public sur la meilleure combinaison d’outils pour préserver l’équilibre financier des retraites sans fragiliser les actifs et les retraités.

Reste que la décision finale appartient au législateur, dans le cadre des arbitrages budgétaires et sociaux du PLFSS pour 2026. Le message de l’OCDE, explicite quant à la priorité donnée à l’augmentation de l’âge effectif, fait désormais partie des éléments de référence du débat parlementaire et public.

Parlons Politique

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