Sébastien Lecornu annonce au budget 2026 une réforme pour la retraite des femmes : 24 meilleures années (23 pour 3+ enfants) et jusqu’à 2 trimestres bonus

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Le projet de budget de la Sécurité sociale 2026, annoncé par le premier ministre Sébastien Lecornu, propose d’améliorer les pensions des femmes en retenant 24 meilleures années pour les mères d’un ou deux enfants et 23 pour celles de trois enfants et plus (au lieu de 25), avec la possibilité d’attribuer deux trimestres supplémentaires pour naissance/éducation afin de faciliter des départs anticipés. Inspirée d’un scénario de la médiation Jean-Jacques Marette, la mesure — dont les modalités, la date d’effet et le coût restent à préciser — intervient en pleine mobilisation syndicale et vise à réduire les inégalités de genre à la retraite.

Le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 contiendra une mesure destinée à améliorer les pensions des femmes, annonce le premier ministre Sébastien Lecornu dans une lettre adressée aux acteurs sociaux et datée de « lundi 29 septembre », lettre que Le Monde a pu consulter.

Principes de la mesure annoncée

Selon le courrier, l’arbitrage retenu reprend l’une des formules figurant dans le projet d’accord issu des négociations sur les retraites menées à la fin du mois de juin, qui n’ont finalement pas abouti. Jean-Jacques Marette, la « personnalité qualifiée » qui avait animé ces discussions, avait alors proposé plusieurs scénarios d’évolution du système par répartition.

Le scénario évoqué par M. Lecornu modifie les modalités de calcul des pensions pour les femmes ayant élevé des enfants. Il propose de retenir les 24 meilleures années de rémunération pour les mères d’un ou deux enfants, et les 23 meilleures années pour les mères de trois enfants et plus, contre 25 années retenues aujourd’hui.

Une telle modification augmente mécaniquement la moyenne des années prises en compte lorsque les salaires ont, en général, progressé au cours de la carrière. Le courrier précise également un mécanisme complémentaire : la possibilité de faciliter des départs anticipés pour les femmes ayant effectué une « carrière longue » en attribuant deux trimestres de cotisation au titre de la naissance et de l’éducation des enfants.

Calendrier et contexte social

Le premier ministre indique que cette mesure figurera dans le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026, document qui doit être rendu public dans quelques jours. L’annonce intervient en pleine période de tensions sociales : les huit principaux syndicats ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le jeudi 2 octobre, pour réclamer un changement de cap en faveur des salariés et des retraités.

Le rappel du projet d’accord de juin et la référence au texte de médiation de Jean-Jacques Marette montrent que l’exécutif s’appuie sur des travaux déjà disponibles pour définir cet arbitrage. Reste à connaître la traduction exacte de ces orientations dans les textes du budget et, ensuite, dans les décrets et circulaires d’application.

Effets attendus et incertitudes

Sur le principe, la prise en compte d’un nombre moindre d’années de référence doit bénéficier aux femmes qui ont connu une progression salariale ou des interruptions de carrière liées à la maternité. Le gouvernement affirme que cette méthode ferait « augmenter le niveau des retraites versées aux intéressées » ; le courrier consulté par Le Monde reprend cette logique.

Cependant, l’impact concret dépendra de paramètres techniques encore à préciser : conditions d’éligibilité, mode de calcul exact, date d’effet, et interaction avec les autres dispositifs existants pour les parents ou pour les carrières longues. L’attribution de deux trimestres supplémentaires en raison de la naissance et de l’éducation des enfants devra aussi être définie précisément pour éviter des effets de seuil ou des inégalités entre catégories de carrières.

Enfin, la portée budgétaire de la mesure n’est pas détaillée dans la lettre. Son coût pour la Sécurité sociale et ses effets sur l’équilibre global des comptes dépendront du nombre de bénéficiaires et des modalités d’application retenues.

Enjeux politiques et sociaux

Sur le plan politique, cet arbitrage intervient dans un contexte de forte attention sur les politiques de retraite et sur la question des inégalités entre hommes et femmes à la retraite. Les syndicats demandent un changement de cap tandis que l’exécutif cherche à proposer des réponses ciblées, sans pour autant rouvrir l’ensemble du dossier des règles générales des retraites.

La mise en oeuvre effective de la mesure attendue dans le projet de budget pour 2026 devra donc être éclairée par les textes d’application et par le dialogue avec les partenaires sociaux, alors que la mobilisation syndicale se poursuit. Les détails techniques et la communication qui accompagneront le projet seront déterminants pour en évaluer la portée réelle.

Parlons Politique

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