Sébastien Lecornu mène des « ultimes discussions » en 48 heures pour sauver la majorité : rapport décisif mercredi, risque de dissolution et réactions politiques

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Après vingt‑sept jours à Matignon, Sébastien Lecornu a démissionné le 6 octobre, moins de 24 heures après la présentation de son gouvernement. Chargé par l’Élysée d’une mission de 48 heures pour négocier un « socle » de stabilité, il doit rendre son rapport mercredi soir — en cas d’échec, une nouvelle dissolution est évoquée. Cette séquence déclenche des réactions vives (LFI, RN, PS, écologistes) et plonge l’exécutif dans une crise politique majeure.

Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron lundi 6 octobre, après vingt-sept jours à Matignon et moins de vingt-quatre heures après avoir présenté la composition de son gouvernement. Ce départ brutal ouvre une période d’incertitude politique et place l’exécutif devant des choix désormais contraints.

Mission de quarante-huit heures

Selon un communiqué de l’Élysée, le président de la République a chargé M. Lecornu « la responsabilité de mener, d’ici mercredi soir, d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ». Le Premier ministre a lui-même indiqué sur X : « Je dirai au chef de l’Etat mercredi soir si cela est possible ou non, pour qu’il puisse en tirer toutes les conclusions qui s’imposent. »

Le calendrier donné est serré : M. Lecornu doit entamer ses tractations dès mardi à 9 heures en recevant les dirigeants du « socle commun », la coalition fragile nouée entre le camp présidentiel et Les Républicains, dont les signes d’implosion ont précipité sa démission. Les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat sont également conviés à ces discussions.

Scénarios possibles et rôle de l’Élysée

L’entourage du chef de l’État a précisé qu’en cas d’échec des négociations mercredi, Emmanuel Macron « prendra ses responsabilités », formule qui a été interprétée comme laissant ouverte la possibilité d’une nouvelle dissolution. En cas de succès, il a été signalé que Sébastien Lecornu ne serait pas automatiquement renommé Premier ministre : sa mission se limite à dire si « des voies de compromis » restent possibles.

Cette séquence place la présidence face à un choix contraint, avec peu de marges de manœuvre. Le calendrier très court et la fragilité des alliances compliquent la recherche d’un compromis durable pour assurer la stabilité gouvernementale.

Réactions politiques

La décision de M. Lecornu et la suite donnée à la crise ont provoqué de vives réactions au sein de l’échiquier politique. Gabriel Attal, ancien Premier ministre et président du parti Renaissance, a dénoncé la stratégie présidentielle sur TF1 : « Comme beaucoup de Français, je ne comprends plus les décisions du président de la République : il y a eu la dissolution et depuis il y a des décisions qui donnent le sentiment d’une forme d’acharnement à vouloir garder la main. »

Du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen a publié une vidéo sur X, estimant que la « solution » à cette « crise de régime » appartient à Emmanuel Macron et rappelant que « la Constitution lui confie (…) de veiller au bon fonctionnement des institutions ». Elle a ajouté que, selon elle, le chef de l’État « dispose de deux voies possibles : soit la démission, soit la dissolution ». Le président du RN, Jordan Bardella, a, sur X, affirmé que « la situation de blocage dans laquelle se trouve notre pays n’a qu’une seule issue : le retour aux urnes ».

La France insoumise a elle aussi durci le ton. Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, a déclaré : « La fin de règne de la Macronie est interminable. Qu’ils s’en aillent tous ! » Jean‑Luc Mélenchon a demandé l’examen « immédiat » d’une motion de destitution d’Emmanuel Macron, qu’il juge « à l’origine du chaos ». Une motion déposée par 104 députés — les 70 députés insoumis, ainsi que des élus écologistes et communistes — doit être examinée mercredi matin par le bureau de l’Assemblée nationale, a précisé Manuel Bompard, coordinateur national de LFI.

Les écologistes ont, pour leur part, ironisé sur la situation : la présidente du parti, Marine Tondelier, a comparé « ce monde politique qui est en train de s’effondrer » à une « moule qui s’accroche comme une moule à son rocher ».

Enfin, les socialistes, qui ont participé aux négociations, ont demandé au président de nommer un Premier ministre « issu de la gauche et des Ecologistes » et « ouvert aux compromis ». Sur BFM‑TV, Boris Vallaud, chef des députés socialistes, a réaffirmé la disponibilité du Parti socialiste pour participer à un futur gouvernement : « La proposition que nous formulons est de prendre nos responsabilités et de se dire disponibles pour l’exercice du pouvoir. » Interrogé sur l’identité du « nous », M. Vallaud a précisé qu’il s’agissait du PS, des Ecologistes, de Place publique et du Parti communiste.

À l’issue de cette période de quarante‑huit heures, la suite dépendra principalement de l’issue des négociations engagées par M. Lecornu et des décisions que prendra l’Élysée à la lumière du rapport présenté mercredi soir.

Parlons Politique

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