S&P abaisse la note de la France à A+ pour « incertitude élevée » : dette attendue à 121% du PIB en 2028, Paris promet un budget 2026 pour redresser les comptes

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Le 17 octobre 2025, S&P a abaissé la note souveraine de la France de AA− à A+, pointant une « incertitude élevée » sur les finances publiques et une dette attendue à 121 % du PIB en 2028. Le gouvernement, via Roland Lescure, promet un budget 2026 visant 4,7 % du PIB pour accélérer l’assainissement et tenir l’objectif d’un déficit sous 3 % en 2029.

L’agence de notation S&P (anciennement Standard & Poor’s) a abaissé, vendredi 17 octobre 2025, la note souveraine de la France, la faisant passer de AA− à A+. La décision est justifiée par une « incertitude élevée » concernant l’évolution des finances publiques françaises, selon le communiqué de l’agence.

Les raisons avancées par S&P

S&P explique que, « en l’absence de mesures supplémentaires significatives de réduction du déficit budgétaire (…) l’assainissement budgétaire sur notre horizon de prévision sera plus lent que prévu précédemment, même si l’objectif de déficit budgétaire des administrations publiques de 5,4 % du PIB pour 2025 sera atteint ». Cette formulation indique que l’agence reconnaît l’effort de réduction du déficit pour 2025, tout en estimant qu’il ne suffit pas à garantir un retour rapide à une trajectoire d’endettement soutenable.

Dans son communiqué, l’agence anticipe une hausse de la dette publique brute : « Nous prévoyons que la dette publique brute atteindra 121 % du PIB en 2028, contre 112 % du PIB à la fin de l’année dernière. En conséquence, nous avons abaissé notre notation souveraine non sollicitée de la France de “AA − /A − 1+” à “A+/A − 1”. La perspective est stable ». Ces chiffres résument le cœur de l’appréciation de S&P : une trajectoire de dette jugée défavorable par rapport à ses précédentes prévisions.

La réponse du gouvernement

Roland Lescure, ministre de l’Économie, a « pris acte » de la décision de S&P. Dans un communiqué, il réaffirme la détermination du gouvernement à atteindre l’objectif de déficit de 5,4 % du PIB pour 2025. Le ministre souligne également les mesures prévues pour les années suivantes.

Selon le même communiqué, pour 2026 le gouvernement a déposé, mardi 14 octobre 2025, un projet de loi de finances qui vise à « accélérer la réduction du déficit public à 4,7 % du PIB tout en préservant la croissance ». Le ministre qualifie cette étape de « clé » pour tenir l’engagement de ramener le déficit public sous 3 % du PIB en 2029.

Roland Lescure conclut en rappelant que « il est désormais de la responsabilité collective du gouvernement et du Parlement de parvenir à l’adoption d’un budget qui s’inscrit dans ce cadre, avant la fin de l’année 2025 ». Le message insiste sur la nécessité d’un accord politique rapide pour transformer les objectifs annoncés en mesures budgétaires contraignantes.

Conséquences et enjeux

La dégradation de la note intervient dans un contexte où les investisseurs et les marchés surveillent attentivement la trajectoire de la dette française. Un abaissement de la note peut influencer le coût d’emprunt à long terme et modifier les perceptions de risque des créanciers internationaux, même si la perspective « stable » montrée par S&P tempère un scénario de nouvelles dégradations à court terme.

Concrètement, la différence entre AA− et A+ reflète une appréciation plus prudente sur la capacité et la volonté de la France à assainir ses comptes publics à un rythme suffisant pour inverser la hausse programmée de l’endettement. Le gouvernement met en avant son calendrier budgétaire et un objectif chiffré pour 2026 (4,7 % du PIB) comme réponse directe à ces critiques.

Le calendrier politique reste toutefois contraignant : pour que les engagements annoncés aient un impact réel sur la trajectoire de la dette, le projet de budget pour 2026 doit être adopté et appliquer des mesures qui réduisent durablement le déficit. Le gouvernement et le Parlement auront donc un rôle central dans les prochains mois pour transformer les annonces en résultats vérifiables.

Enfin, la référence explicite de S&P à une « incertitude élevée » souligne l’importance des choix politiques et économiques à venir. Les prochaines lois de finances et leurs retombées sur la croissance et les dépenses publiques seront scrutées par les agences de notation et les marchés, qui ajusteront leurs évaluations en fonction des réalisations effectives.

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