Suppression de deux jours fériés pour renflouer le budget 2026 : Bayrou propose aux partenaires sociaux de négocier lundi de Pâques et 8 mai (gain privé 4,2 Md€), enjeux juridiques et mémoriels

Share This Article:

Le Premier ministre François Bayrou, via une lettre de Matignon, propose de négocier la suppression de deux jours fériés (lundi de Pâques, 8 mai) pour renflouer le budget 2026. Le gouvernement avance un gain potentiel de 4,2 milliards pour le privé, prévoit une contribution des employeurs et des aménagements territoriaux (Alsace‑Moselle, Saint‑Pierre‑et‑Miquelon). La mesure, soumise aux partenaires sociaux, soulève des enjeux juridiques, mémoriels et d’acceptabilité sociale.

Un courrier adressé par Matignon aux organisations patronales et syndicales relance le débat sur les jours fériés en France et la manière dont l’État entend améliorer ses recettes pour le budget 2026.

Ce que propose le gouvernement

Selon un article des Echos qui déclare avoir eu accès à une copie de la lettre, le Premier ministre François Bayrou demande aux partenaires sociaux s’ils souhaitent engager une négociation nationale et interprofessionnelle portant sur la suppression de deux jours fériés « pour tout le pays ». Lors de l’annonce de son plan budgétaire le 15 juillet, il avait cité le lundi de Pâques et le 8 mai comme candidats à cette suppression, en précisant être « prêt à accepter d’autres idées ». Le courrier demanderait une réponse avant le 1er septembre et fixe une échéance de négociation au 30 septembre.

Le gouvernement motive sa proposition par le fait que ces deux dates « interviennent à une période de l’année comportant de nombreux jours fériés ». Dans la lettre, il est indiqué que la mesure concernerait à la fois les salariés du secteur privé et ceux du secteur public et que « ils ne seront pas rémunérés davantage pour ces nouvelles heures de travail ». En contrepartie, les employeurs du secteur privé devraient s’acquitter d’une contribution affectée au budget de l’État, mécanisme évoqué comme déjà utilisé pour le lundi de Pentecôte.

La missive préciserait aussi la possibilité d’aménager des spécificités territoriales, notamment pour l’Alsace‑Moselle et Saint‑Pierre‑et‑Miquelon, territoires pour lesquels le régime des fêtes et certains aspects du droit local diffèrent en raison, entre autres, de l’inapplicabilité de la loi de séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905.

Procédure, enjeux et points de vigilance

Sur le plan juridique, le gouvernement indique que le sujet relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle. La communication d’un document d’orientation aux partenaires sociaux est prévue par le code du travail afin d’engager cette négociation. La démarche respecte donc la logique institutionnelle prévue pour ce type de réformes, mais la teneur finale dépendra des accords que pourront trouver organisations patronales et syndicales.

Le courrier évoque un rendement attendu « pour le secteur privé » chiffré à 4,2 milliards d’euros dès 2026 pour le budget de l’État. Il s’agit d’un chiffre avancé par le gouvernement dans la lettre : sa vérification indépendante nécessite la publication des hypothèses détaillées (nombre d’heures supplémentaires compensées, modalités de la contribution des employeurs, prise en compte des exonérations, etc.). En l’état, ce montant est une évaluation gouvernementale, utile mais à confronter à des analyses techniques (ministère des Finances, direction de la Sécurité sociale, INSEE, ou études d’impact indépendantes).

Au-delà des chiffres, plusieurs enjeux pratiques et politiques se dessinent. D’un côté, la suppression d’un jour férié national peut concilier objectif de recettes et priorités budgétaires. De l’autre, elle soulève des questions de mémoire collective (le 8 mai est une commémoration nationale), de liberté religieuse (le lundi de Pâques a une origine religieuse pour certains), d’équité territoriale (régimes locaux en Alsace‑Moselle) et d’acceptabilité sociale — syndicats et collectivités locales peuvent contester la mesure ou demander des compensations sectorielles.

Enfin, la mise en œuvre technique (quel calendrier, quelles exceptions, quelle affectation précise des contributions employeurs, quel contrôle) nécessitera des textes d’application et très probablement des arbitrages ministériels complémentaires.

Évaluation de la fiabilité des sources citées

Les informations proviennent principalement de deux médias nationaux mentionnés dans le texte original : Les Echos et Le Monde. Voici une évaluation succincte de leur fiabilité pour ce type d’information.

Les Echos : quotidien économique et financier bien établi, connu pour son travail d’enquête et ses contacts auprès des milieux gouvernementaux et économiques. Lorsqu’il affirme avoir eu accès à une copie d’un document officiel (ici la lettre de Matignon), il s’agit d’un signal fort : Les Echos publie souvent des documents ou des éléments vérifiables. Néanmoins, comme tout média, il peut présenter l’information avec un angle orienté vers les implications économiques et budgétaires ; la meilleure pratique consiste à croiser son compte rendu avec le document original ou avec d’autres sources officielles.

Le Monde : quotidien généraliste de référence en France, reconnu pour la qualité de son traitement journalistique et son travail de vérification. Sa mention dans l’article renforce la crédibilité du fait rapporté si la dépêche ou l’article se base sur les mêmes éléments. Là encore, la confirmation ultime doit venir du document officiel ou d’une communication de Matignon.

Matignon / gouvernement : la source primaire la plus fiable pour connaître l’intention et le détail d’un projet. Si la lettre dont Les Echos affirme détenir une copie est authentique, elle constitue la source la plus solide. L’accès direct à ce document (publication par le gouvernement ou mise à disposition aux médias) permettrait de vérifier mots à mots les propositions et les chiffres avancés.

Conclusion : les médias cités sont crédibles et habitués à publier des sources gouvernementales, mais la prudence impose de consulter le document officiel et, pour les évaluations budgétaires, des analyses indépendantes (direction du budget, INSEE, organismes de recherche) avant de considérer certaines estimations comme définitives.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique