Trafic de drogue : Macron à Marseille mi‑décembre après l’assassinat de Mehdi Kessaci, Nuñez qualifie l’attaque de crime d’intimidation et accélère la loi narcotrafic

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Le président Macron a réuni le 18 novembre à l’Élysée un comité ministériel sur la mise en œuvre de la loi narcotrafic, avec le premier ministre, les ministres Darmanin et Nuñez, le procureur de Marseille et les responsables policiers. La réunion a qualifié l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille d’« avertissement » et a fixé comme priorités l’opérationnalisation du texte (dont la création du Pnaco prévue au 1er janvier 2026), le renforcement de la protection des victimes et l’intensification des actions contre les narcotrafiquants, alors que la question monte aussi dans le débat politique.

Le président de la République a réuni, mardi 18 novembre, à l’Élysée une réunion consacrée à « la mise en œuvre de la loi narcotrafic ». Selon un communiqué de l’Élysée, confirmé par Franceinfo, le premier ministre Sébastien Lecornu et plusieurs ministres étaient présents.

Participants et déclarations

Autour de la table figuraient notamment Gérald Darmanin (justice), Laurent Nuñez (intérieur), Jean‑Noël Barrot (affaires étrangères) et Amélie de Montchalin (comptes publics), ainsi que le procureur de la République de Marseille, Nicolas Bessone, et le directeur général de la police nationale et de la police judiciaire.

À l’issue de la réunion, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, s’est exprimé au micro de BFMTV. Il a expliqué : « Nous avons fait un point sur la criminalité organisée à Marseille, et plus généralement sur le territoire ». Tous les participants ont qualifié l’assassinat de Mehdi Kessaci, intervenu le 13 novembre à Marseille, non pas « d’un règlement de compte classique, mais d’un crime d’intimidation », a‑t‑il ajouté.

Le ministre a également affirmé : « C’est un meurtre préparé totalement inédit, un véritable point de bascule », et estimé que « les trafiquants sont de plus en plus à cran à cause des actions que nous menons. Ils ripostent car nous portons des coups sévères et très durs au trafic ; ce crime en fait partie ».

Contexte local et faits récents

Le 13 novembre, Mehdi Kessaci a été abattu à Marseille. Le procureur Nicolas Bessone n’a pas exclu la piste d’un « assassinat d’avertissement ». Selon une source proche du dossier, le chef de l’État a appelé par téléphone le militant écologiste Amine Kessaci, dont un autre frère, Brahim, avait été tué en 2020.

Les obsèques de Mehdi Kessaci sont prévues mardi après‑midi à Marseille. La famille a demandé qu’elles se déroulent sans la présence de la presse et indiqué qu’une marche blanche aura lieu le week‑end prochain. Le ministre de l’Intérieur a précisé que ces deux événements seraient protégés par les forces de l’ordre.

Parallèlement, l’Élysée a indiqué que la réunion se penchait aussi sur d’autres violences liées au trafic de stupéfiants. À Grenoble, un jeune adolescent a été touché par trois balles dans la nuit de samedi à dimanche près d’un point de vente de drogue et était toujours dans le coma lundi. Ses agresseurs sont en fuite. Le parquet de Grenoble a précisé que le mineur était connu dans les fichiers de police sous « diverses identités » pour trafic de stupéfiants.

La loi narcotrafic et la création du Pnaco

La réunion devait notamment porter sur « la mise en œuvre » et « la montée en puissance » de la loi narcotrafic, promulguée en juin, précise l’Élysée. Cette loi prévoit, entre autres, « l’installation du Parquet national anticriminalité organisée (Pnaco) qui sera officiellement créé le 1er janvier [2026] ». Le nouveau parquet doit être compétent sur les dossiers les plus graves et complexes en matière de crime organisé, sur le modèle du Parquet national antiterroriste et du Parquet national financier.

Le texte, défendu par le ministre de la Justice au Parlement, comprend des mesures répressives, des outils destinés aux enquêteurs, ainsi que la création de quartiers de haute sécurité dans des établissements pénitentiaires afin d’isoler les narcotrafiquants considérés comme les plus dangereux.

Réactions politiques

La question du narcotrafic est également montée au front politique à quelques mois des élections municipales. À Marseille, le candidat Rassemblement national (RN) à la mairie, Franck Allisio, a réclamé « l’état d’urgence » pour la ville. Sur X, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a appelé « l’exécutif à se ressaisir » face aux « gangs qui ensanglantent la France ».

Le président de l’Association des maires de France (AMF), David Lisnard, a jugé la loi « une bonne loi » mais demandé, sur BFM‑TV, davantage d’exécution : « Au‑delà des affichages ou des réunions d’urgence, ce qu’il faut maintenant, c’est l’exécution des choses », a‑t‑il déclaré. L’AMF avait déjà organisé une table ronde sur le narcotrafic en 2024, soulignant que la réalité touche grandes villes, villes moyennes et villages.

De son côté, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste et maire de Saint‑Amand‑les‑Eaux, a qualifié le phénomène de « véritable fléau » sur RTL, en avertissant que la lutte ne pouvait reposer sur la seule police municipale. Il a ajouté qu’une réunion sans moyens d’urgence alloués aux services de l’État serait insuffisante.

Prochaines étapes

Lors de la réunion, Emmanuel Macron a demandé aux participants de poursuivre et d’amplifier la lutte « qui est la nôtre », a rapporté Laurent Nuñez. Le président doit se rendre à Marseille « à la mi‑décembre » pour faire un nouveau point, selon le ministre, qui se rendra lui‑même sur place ce jeudi, accompagné du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Le calendrier retenu par l’exécutif met désormais l’accent sur la mise en œuvre opérationnelle de la loi narcotrafic, la montée en puissance du Pnaco et le renforcement des dispositifs de protection autour des victimes et des proches des personnes ciblées par les narcotrafiquants.

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