Verdun : le préfet de la Meuse porte plainte après des propos révisionnistes lors d’une messe en hommage à Pétain, dossier transmis au parquet

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À Verdun, le préfet de la Meuse a annoncé qu’il déposerait plainte après des propos qualifiés de révisionnistes lors d’un hommage au maréchal Pétain dans l’église Saint‑Jean‑Baptiste, qui a rassemblé une vingtaine de fidèles face à une centaine de manifestants. Le dossier, opposant liberté de culte (autorisation judiciaire de l’office) et protection de la mémoire nationale, est désormais confié aux enquêtes policières et au parquet.

Le préfet de la Meuse a annoncé son intention de déposer une plainte après des propos qualifiés de révisionnistes, tenus samedi en marge d’un hommage rendu « au maréchal Pétain et à ses soldats » dans l’église Saint-Jean-Baptiste de Verdun. L’office a réuni une poignée de fidèles face à une centaine de manifestants, selon les autorités.

Un hommage controversé autorisé par la justice

L’hommage, organisé quelques jours après la commémoration de l’armistice de 1918, a suscité une vive polémique locale. Le maire de Verdun avait tenté d’interdire l’événement, estimant qu’il portait atteinte à la mémoire des victimes et au respect des commémorations nationales. La justice administrative a toutefois autorisé la tenue de la cérémonie vendredi.

Dans ce cadre tendu, les autorités locales ont encadré strictement l’accès à l’église. Le préfet a indiqué qu’« un tout petit nombre » de personnes, « une vingtaine au maximum », avaient assisté à l’office. Il a précisé que l’église avait été fermée et réservée aux membres de l’association organisatrice.

Contrôle des autorités et règles de la loi de 1905

Avant la messe, le préfet affirme s’être entretenu avec le prêtre célébrant afin de vérifier le respect des dispositions de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Églises et de l’État. Selon lui, cet échange visait à garantir qu’aucune prise de parole ou distribution de tracts à caractère politique n’aurait lieu à l’intérieur du lieu de culte.

Malgré ces précautions, des interventions ont été rapportées à la sortie de l’office. Devant des journalistes, Jacques Boncompain, président de l’Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain, a affirmé que le chef du régime de Vichy, condamné à mort en 1945, avait été « le premier résistant de France ».

Ces propos ont été tenus sous les huées des manifestants, selon le récit officiel. Immédiatement après, un militant d’extrême droite, Pierre-Nicolas Nups — décrit comme un ancien candidat aux législatives de 2024 en Meurthe-et-Moselle sous la bannière du Parti de la France — a entonné « Maréchal, nous voilà », chanson associée au régime de Vichy.

Le préfet a annoncé qu’il engagerait des poursuites pour les propos révisionnistes tenus lors de la manifestation. Il a en outre indiqué envisager une plainte distincte contre « deux individus » liés au Parti de la France, qui, d’après lui, « n’ont pas cessé de harceler les forces de l’ordre » pendant l’événement.

Enjeux juridiques et mémoriels

Le dossier mêle des questions juridiques et mémorielles. D’un côté, la liberté de réunion et de culte, protégées par la loi, ont été invoquées pour justifier la tenue de l’office dans l’église. De l’autre, des autorités locales et une partie de l’opinion ont estimé que l’hommage portait atteinte à la dignité des commémorations nationales et risquait de banaliser des positions négationnistes ou révisionnistes.

Le préfet s’appuie sur des éléments relevés à l’issue de la cérémonie pour préparer ses plaintes. Les prochaines étapes légales dépendront des enquêtes menées par les services de police et de la qualification judiciaire retenue par le parquet.

Les manifestations de Verdun illustrent la sensibilité particulière des commémorations liées à la Première et à la Seconde Guerre mondiale, où mémoire historique et enjeux politiques contemporains se rencontrent souvent de manière conflictuelle.

Le cas souligne enfin la vigilance des autorités face à des actions ou des propos qui peuvent être interprétés comme une réécriture de l’histoire, et la difficulté d’articuler liberté d’expression, liberté de culte et protection de la mémoire collective dans l’espace public.

Parlons Politique

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