Vote de confiance à Matignon : François Bayrou réunit les chefs de partis avant un vote sur 43,8 Mds d’économies pour 2026, entre divisions et risque de dissolution

Share This Article:

François Bayrou recevra dès lundi les chefs de partis à Matignon avant de recourir à la procédure de responsabilité et solliciter un vote à l’Assemblée sur une déclaration de politique générale visant à encadrer l’état des finances et 43,8 milliards d’euros d’économies pour 2026. Soutenu par Emmanuel Macron, le gouvernement cherche une validation politique avant l’examen des textes budgétaires, mais des divisions au sein de la majorité et la menace d’une dissolution en cas de blocage rendent l’issue incertaine.

À compter de lundi, le premier ministre François Bayrou recevra à Matignon les responsables des principaux partis politiques, a appris l’Agence France‑Presse (AFP) auprès de son entourage, mercredi 27 août. Cette série de rencontres précède d’une semaine l’engagement de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale.

Un vote incertain sur l’état des finances et les économies 2026

Invité du « 20 heures » de TF1 mercredi, François Bayrou a annoncé qu’il solliciterait un vote — qualifié d’« incertain » par son entourage — sur une déclaration du gouvernement relative à l’état des finances publiques et au niveau des économies à réaliser dans le cadre des textes budgétaires pour 2026.

Les grandes lignes du projet, présentées le 15 juillet, prévoient 43,8 milliards d’euros d’économies. Le recours à la procédure de responsabilité vise à obtenir une forme de validation politique de l’orientation budgétaire retenue par l’exécutif avant l’examen des textes.

Le président apporte son soutien

En conseil des ministres, le président de la République Emmanuel Macron a apporté « son soutien total » à la « démarche » de François Bayrou, a indiqué mercredi la porte‑parole du gouvernement, Sophie Primas. Selon elle, le chef de l’État a estimé qu’il n’y avait de la part de l’exécutif « ni déni de réalité ni catastrophisme » sur la situation financière de la France.

Sophie Primas a précisé qu’Emmanuel Macron appelait « à la responsabilité les partis qui souhaitent être des partis de gouvernement », position qui s’inscrit dans la volonté affichée de l’exécutif d’obtenir un front politique favorable aux arbitrages budgétaires à venir.

Position de François Bayrou et message aux partis

Lors de l’université d’été de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), mardi, François Bayrou avait résumé le choix posé aux forces politiques en des termes tranchés: le « chaos » ou la « responsabilité ». Dans une vidéo, il a insisté sur l’ampleur de la dette, affirmant qu’« une dette de milliers de milliards d’euros est impossible à porter ». Ces mots traduisent la ligne défendue par le gouvernement pour justifier la présentation d’une déclaration de politique générale axée sur les économies.

Réactions au sein de la majorité et de la droite

Plusieurs responsables politiques ont exprimé leur soutien ou leurs réserves. Dans un entretien accordé à l’AFP mercredi, Edouard Philippe, président du parti Horizons, a dit soutenir la démarche du premier ministre. Il a qualifié de « juste et inquiétant » le constat sur les finances publiques, tout en estimant que la confiance devait se « construire » avec les partis politiques.

L’ancien premier ministre et candidat à la prochaine élection présidentielle a ajouté qu’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale apparaîtrait « assez inéluctable » en cas de blocage persistant rendant impossible l’adoption des textes budgétaires. Il a précisé: « Je crois avoir compris que le président ne voulait pas dissoudre mais n’excluait pas de devoir le faire. (…) Parce que si rien ne se passe, si aucun gouvernement ne peut préparer aucun budget, comment règle‑t‑on cette question? Par la dissolution. Ce n’est pas du tout ce que je souhaite. Mais je mettrais en garde ceux qui affirment avec beaucoup de sérénité qu’elle est impossible. Je pense qu’elle est assez inéluctable. »

Parallèlement, le chef du groupe parlementaire Renaissance, Gabriel Attal, a affiché son plein soutien à François Bayrou, mercredi matin sur France Inter. « Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester premier ministre », a‑t‑il déclaré, tandis que le groupe présidentiel a annoncé qu’il voterait la confiance au gouvernement. Gabriel Attal a toutefois nuancé en précisant que ce soutien ne signifiait pas un accord sur l’ensemble du contenu de la « copie » présentée par l’exécutif.

Ces prises de position montrent que, même au sein de la majorité présidentielle, la décision de soutenir la démarche du gouvernement combine appui politique et demandes de garanties sur les détails des mesures à venir.

Une période décisive avant les débats budgétaires

La réception des chefs de parti à Matignon et le vote sollicité par François Bayrou interviennent donc à un moment clé: ils précèdent l’examen des textes budgétaires pour 2026 et visent à dresser un cadre politique autour des économies proposées. Le niveau des économies — 43,8 milliards d’euros — restera un élément central des négociations parlementaires et des discussions entre partis lors des prochains jours.

Reste que l’issue du vote et la capacité du gouvernement à faire adopter les mesures envisagées dépendront des arbitrages politiques et des concessions que chacun acceptera d’accorder dans les semaines qui viennent.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique