Le PS confirme son refus de voter la confiance
Le Parti socialiste (PS) a annoncé qu’il se rendra à Matignon la semaine prochaine à l’invitation de François Bayrou, mais que sa décision de voter contre la confiance au gouvernement le 8 septembre « est irrévocable », a déclaré dimanche 31 août Olivier Faure, premier secrétaire du parti.
Intervenant sur BFM-TV, M. Faure a précisé que la visite prévue jeudi matin auprès du premier ministre se fera « par politesse républicaine » uniquement, et que le PS « ne votera pas la confiance » quelles que soient les éventuelles nouvelles propositions de M. Bayrou.
Le premier secrétaire a par ailleurs jugé que le chef du gouvernement « n’[était] pas un interlocuteur fiable et qu’il n’[était] pas de ceux qui tiennent les engagements qu’ils prennent ». « Le seul mot que j’attends de lui maintenant, c’est de dire au revoir », a-t-il ajouté, estimant que M. Bayrou effectuait « une tournée d’adieu » en multipliant les prises de parole.
Un exercice médiatique à Matignon
Matignon a indiqué à l’Agence France‑Presse que, dimanche, le chef du gouvernement répondra pendant un peu plus d’une heure depuis Matignon aux questions de Darius Rochebin (LCI), Myriam Encaoua (Franceinfo), Marc Fauvelle (BFM‑TV) et Sonia Mabrouk (CNews).
Le gouvernement a décrit cet entretien comme « un exercice de pédagogie et de mise en responsabilité des partis à la veille d’une semaine d’entretiens », selon la communication transmise à l’AFP.
Positions des autres forces politiques
À gauche, le PS apparaît isolé parmi les partis qui ont accepté le rendez‑vous proposé par François Bayrou. La France insoumise et les Écologistes ont décliné l’invitation, a précisé le texte d’origine.
Le Rassemblement national, qui a également répondu favorablement à l’invitation, n’entend pas modifier sa position à l’approche du vote du 8 septembre. « Le premier ministre ne fera pas changer d’avis le groupe du Rassemblement national que préside Marine Le Pen à l’Assemblée nationale (…) Nous voterons contre sa demande de confiance », a martelé le vice‑président Sébastien Chenu sur RTL dimanche.
Appel au consensus pour le budget
Sur la question budgétaire, Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, a appelé à la construction « d’un compromis ou [d’]une majorité de non‑censure » pour élaborer le budget national. « La France a besoin d’un budget dans les temps », a-t‑il déclaré lors d’une intervention sur LCI.
M. Moscovici a estimé que la situation financière française n’était « pas critique, mais tout de même préoccupante ». Dans ce contexte, il a jugé que « cela ne peut pas être le budget dont rêve la droite, ça ne peut pas être le budget dont rêve la gauche, ça ne peut pas être le budget dont rêvent les autres ». Ces propos soulignent, selon lui, la nécessité d’un compromis large pour garantir l’adoption du texte budgétaire.
Enjeux et calendrier
La date du 8 septembre constitue un jalon politique important : c’est le jour fixé pour le vote de confiance sollicité par le gouvernement. Le maintien par le PS d’un vote négatif accroît l’incertitude sur l’issue de ce rendez‑vous parlementaire, d’autant que d’autres groupes annoncent déjà leur opposition.
Le déplacement annoncé à Matignon, présenté par le PS comme une démarche formelle, permettra néanmoins au premier ministre d’exposer publiquement ses arguments et d’interroger les responsables de plusieurs formations politiques. Reste à voir si ces échanges influeront sur des positions déjà officiellement déclarées.
Notes sur les déclarations citées
Les citations reproduites ci‑dessus proviennent des interventions publiques d’Olivier Faure, de Sébastien Chenu et de Pierre Moscovici, ainsi que des communications de Matignon rapportées à l’Agence France‑Presse. Le contenu respecte les formulations telles qu’exprimées lors des interviews et des prises de parole mentionnées.