À trois jours d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale qui pourrait être défavorable à François Bayrou le 8 septembre, les consultations se multiplient au sommet de l’État. Selon Le Figaro, information confirmée par Le Monde, le président de la République, Emmanuel Macron, a reçu vendredi 5 septembre à l’Élysée le président du Sénat, Gérard Larcher.
Rencontres au sommet et appel à l’unité
Le chef de l’État avait déjà réuni mardi les chefs de file de la coalition gouvernementale — François Bayrou, Gabriel Attal (Renaissance), Édouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains) — afin d’appeler à la réunification face à une crise politique et budgétaire annoncée. L’objectif affiché était de préparer la suite en cas de chute du gouvernement.
Lors de ces échanges, Emmanuel Macron aurait notamment demandé aux responsables politiques de « travailler avec les socialistes » pour organiser l’après-Bayrou, selon les comptes rendus. De son côté, Gérard Larcher a rappelé une ligne rouge sur la possibilité d’une alliance affichée avec le Parti socialiste : « On ne peut pas avoir d’accord de gouvernement avec le PS », a-t-il déclaré dans les colonnes du Parisien le 3 septembre.
Le Premier ministre en campagne médiatique
Parallèlement, le Premier ministre a multiplié les interventions médiatiques pour marteler l’état des finances publiques. Après des passages sur RMC, BFM-TV et France 2, il s’est exprimé vendredi matin sur RTL. Il a d’emblée rejeté l’idée d’une « tournée d’adieu » et souligné sa responsabilité personnelle : « La politique, ce n’est pas du spectacle. Ce n’est pas une tournée d’adieu, comme vous dites. Je suis un responsable politique. Je l’étais avant d’être Premier ministre et je le resterai après. »
Ces prises de parole visent à préparer l’opinion au message du gouvernement sur l’état des comptes publics et la nécessité de mesures budgétaires, alors que la session parlementaire doit statuer sur une déclaration de politique générale centrée sur l’endettement et les efforts à engager pour les budgets 2026.
François Bayrou et la responsabilité gouvernementale
François Bayrou a, pour sa part, insisté sur le diagnostic qu’il entend soumettre aux députés. « La question est beaucoup plus simple. Est‑ce que notre pays a mesuré la gravité de la situation devant laquelle il se trouve ? Et la situation, elle est de deux piliers, si j’ose dire. Premier pilier : la France est un pays qui ne produit pas assez. (…) La deuxième question, c’est l’endettement du pays », a déclaré le président du Mouvement démocrate (MoDem).
Lundi après‑midi, M. Bayrou doit engager la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale portant sur le constat de l’endettement et sur l’ampleur des remèdes envisagés pour les budgets 2026. Le texte sera soumis au vote de confiance le 8 septembre.
La perspective d’une défaite est alimentée par les annonces de plusieurs groupes et députés. La gauche, l’extrême droite, une large part du petit groupe indépendant Liot et certains députés Les Républicains ont déjà indiqué qu’ils ne donneraient pas leur confiance, selon les déclarations publiques rapportées dans la presse.
Un avenir politique évoqué avec prudence
Interrogé sur ses ambitions à plus long terme, notamment en 2027, François Bayrou a relativisé toute lecture électorale immédiate de sa possible sortie de Matignon : « Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l’élection présidentielle. Ça n’est pas dans mon objectif aujourd’hui », a‑t‑il assuré. La formule laisse ouverte la distinction entre présence politique et candidature effective.
Dans les prochains jours, le calendrier parlementaire et les arbitrages politiques au sein de la majorité détermineront l’issue du vote de confiance du 8 septembre. Les rendez‑vous à l’Élysée et les déclarations publiques confirment que l’exécutif cherche à limiter l’onde de choc politique et à organiser, le cas échéant, une transition contrôlée au sein de la coalition.
Les éléments cités dans cet article proviennent des comptes rendus publiés par Le Figaro, Le Monde et Le Parisien, ainsi que des interventions radiophoniques et télévisées mentionnées dans la couverture médiatique.