Yaël Braun‑Pivet demande un effort partagé pour le budget : mettre les grandes fortunes à contribution, sans la taxe Zucman telle quelle, pour une fiscalité pragmatique

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Yaël Braun‑Pivet appelle à un « effort partagé » pour le prochain budget et demande que les grandes fortunes soient mises à contribution, sans soutenir la taxe Zucman « telle qu’elle est présentée aujourd’hui ». Elle prône une solution fiscale pragmatique : efficace en rendement, socialement acceptable et respectueuse de l’activité économique.

Dans un entretien publié le samedi 20 septembre par Le Parisien, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun‑Pivet, a appelé à faire des « efforts partagés » pour le prochain budget de l’État et demandé que « les grandes fortunes soient mises à contribution ».

La taxe Zucman : principe et portée

La discussion porte notamment sur la taxe dite « Zucman », proposée par l’économiste Gabriel Zucman. Le dispositif évoqué consisterait à imposer à hauteur de 2 % par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros. Selon l’évaluation citée dans l’article, cette mesure concernerait environ 1 800 foyers fiscaux.

Cette proposition soulève des réactions contrastées. La gauche y voit un instrument pour accroître la justice fiscale. En sens inverse, des voix au centre, à droite et dans le milieu patronal la critiquent, estimant qu’elle risquerait d’avoir un « effet délétère pour l’outil professionnel » — expression reprise dans l’entretien —, c’est‑à‑dire un impact négatif possible sur les actifs liés à l’activité économique.

La position de Yaël Braun‑Pivet

Yaël Braun‑Pivet se déclare favorable à l’idée d’un effort partagé au sein de la société française, sans pour autant soutenir la taxe Zucman « telle qu’elle est présentée aujourd’hui ». Elle précise ainsi sa volonté de trouver une solution fiscale qui soit à la fois équitable et efficiente.

« Il faut regarder quelle taxation donnerait un rendement intéressant et permettrait à chacun dans notre pays de se dire que l’effort est partagé », plaide‑t‑elle dans l’entretien. Par cette formulation, la présidente de l’Assemblée indique qu’elle privilégie une approche pragmatique : évaluer le rendement attendu et l’acceptabilité sociale d’une éventuelle mesure.

Enjeu politique et temporalité budgétaire

Interrogée sur le contexte politique, Mme Braun‑Pivet estime que le premier ministre peut obtenir un accord politique permettant l’adoption du projet de budget. Elle note que celui‑ci est « d’abord entré dans une phase de consultation politique avant de proposer son gouvernement », argumentant qu’il faut « partir du fond, pas des postures politiques ».

La présidente de la Chambre basse met en garde contre les retards chroniques dans l’adoption budgétaire. Elle souligne que la France « ne peut pas se payer le luxe » d’attendre, « comme en 2025, le mois de février pour avoir son budget », rappelant ainsi le calendrier contraint auquel le pays doit se conformer pour piloter ses finances publiques.

Les lignes de fracture du débat

Le débat autour d’une contribution renforcée des très hauts patrimoines articule deux logiques. D’un côté, la logique redistributive : la taxation de patrimoines élevés est présentée comme un moyen de réduire les inégalités et de financer des politiques publiques. De l’autre, la logique de défense de l’activité économique : des interlocuteurs s’inquiètent des conséquences possibles sur l’investissement, la création d’emplois ou la pérennité d’entreprises familiales lorsqu’une taxation s’applique à des actifs liés à l’activité professionnelle.

Le contraste des positions — la gauche favorable, le centre et la droite prudents ou opposés, et le patronat inquiet — révèle que toute réforme fiscale d’ampleur nécessitera des arbitrages politiques et techniques pour évaluer à la fois son rendement et ses effets secondaires.

Dans ce contexte, Mme Braun‑Pivet propose une démarche de construction du budget fondée sur la concertation et l’évaluation des options, plutôt que sur des postures idéologiques. Son intervention vise à réconcilier exigence de ressources publiques et acceptabilité politique.

Au‑delà des mots et des options fiscales évoquées, la question centrale reste la même : trouver des recettes suffisantes tout en préservant l’activité économique et l’équité entre les citoyens. Le chemin vers un compromis dépendra des chiffrages précis et des concessions mutuelles que les forces politiques accepteront de faire.

Parlons Politique

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