Droite en bascule — comment les choix des Républicains rapprochent LR du RN, élargissent la fenêtre d’Overton et créent un dilemme pour 2027

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Les Républicains multiplient gestes et prises de position qui rapprochent LR du Rassemblement national, brouillant les lignes entre conservateurs et droite radicale. Ce basculement élargit la « fenêtre d’Overton » et pose un dilemme stratégique à l’approche de la présidentielle.

Dans un paysage politique français en profonde réorganisation, le rapprochement entre Les Républicains (LR) et le Rassemblement national (RN) paraît, pour de nombreux observateurs, se poursuivre sans obstacle majeur. Les dirigeants du parti jadis gaulliste multiplient les gestes et les prises de position qui, selon leurs détracteurs, rapprochent les deux familles politiques et réduisent l’écart idéologique qui les séparait autrefois.

Des signes politiques répétés

Ces dernières semaines, plusieurs personnalités de LR ont contribué à éroder le cordon sanitaire qui séparait historiquement les héritiers du général de Gaulle et les héritiers politiques de Jean‑Marie Le Pen. Après la démission de Sébastien Lecornu, le président de LR, Bruno Retailleau, a appelé à ne donner « aucune voix à la gauche » lors d’une élection législative dans la 1re circonscription du Tarn‑et‑Garonne, un appel interprété comme implicite en faveur du candidat soutenu par l’extrême droite — la « Union des droites pour la République ».

Au Parlement européen, le vice‑président de LR, François‑Xavier Bellamy, a voté pour une motion de censure rédigée par les Patriotes pour l’Europe, le groupe auquel appartient le RN. Et, dans sa réponse à la déclaration de politique générale de M. Lecornu, mardi 14 octobre, le président des députés LR, Laurent Wauquiez, a dénoncé la « folie de l’extrême gauche, qui est le principal danger politique pour l’avenir de notre République », sans y ajouter de critique explicite de l’extrême droite.

Confusions idéologiques et normalisation

Cette proximité croissante s’accompagne d’une convergence manifeste sur plusieurs sujets. Depuis les élections législatives de 2024, il devient difficile, selon le texte d’origine, de différencier LR et RN sur des questions comme l’immigration, les réactions aux faits divers relayés par certains médias, ou encore les critiques visant les politiques écologiques et les agents de l’État chargés de la protection de l’environnement.

Le phénomène s’inscrit aussi dans une stratégie politique plus large: en rejoignant le gouvernement pour projeter une image de responsabilité, M. Retailleau a, selon le texte, légitimé certaines idées défendues par les partisans d’une « union des droites ». À l’époque ministre de l’intérieur, il avait estimé que l’État de droit n’était ni « intangible, ni sacré », une formulation qui a alimenté le débat sur la ligne politique du parti.

Pour les critiques, ces gestes participent d’une opération de dédiabolisation du RN. L’objectif implicite de certains acteurs de LR semble être de réduire l’écart avec la droite radicale afin de freiner l’érosion électorale du parti traditionnel. Mais la stratégie comporte des risques politiques évidents, notamment celui d’être perçue comme une copie de l’offre politique du RN.

Conséquences électorales et perception de l’électorat

Les sondages, mentionnés sans chiffres précis dans le texte, montrent néanmoins une évolution: de plus en plus d’électeurs LR estiment que le RN est capable de gouverner. Cette tendance se manifeste particulièrement chez les retraités, un électorat jugé crucial en raison de son fort taux de participation et qui avait jusqu’ici freiné l’ascension de Marine Le Pen.

À moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle, la droite n’a pas, selon le texte, accru sensiblement sa part d’opinion. En revanche, elle a contribué à élargir la « fenêtre d’Overton », rendant socialement et politiquement plus acceptable, pour certains électeurs auparavant réticents, l’idée de voter RN.

Cette évolution pose un dilemme stratégique pour LR: continuer à rapprocher sa ligne de celle du RN au risque d’être absorbé électoralement, ou tenter de redéfinir une identité distincte pour conserver une base électorale propre. Le texte original souligne que, de sondage en sondage, la préférence des électeurs pour l’« original » plutôt que pour la « copie » semble se renforcer, ce qui complique toute tentation d’imitation pure et simple.

Sans prescription de politique publique ni jugement moral, l’observation présentée met en lumière un moment de bascule possible pour la droite française, où les choix stratégiques engageront leur compétitivité dans les scrutins à venir.

Parlons Politique

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