Enquête (1 089 répondants) : Bloquons tout, un mouvement majoritairement ancré à la gauche radicale — ≈70 % ont voté Mélenchon, résultats à interpréter avec prudence

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Enquête menée du 15 au 23 août (1 089 réponses) sur les conversations en ligne autour de Bloquons tout : une majorité clairement ancrée à la gauche radicale (≈70 % ont voté Mélenchon, 10 % Poutou). Résultats instructifs mais à interpréter avec prudence en raison d’un échantillon auto‑sélectionné et du manque de données sociodémographiques.

Entre le 15 et le 23 août, Antoine Bristielle, directeur de l’observatoire de l’opinion de la Fondation Jean Jaurès, a diffusé un questionnaire ciblant les conversations en ligne liées au mouvement Bloquons tout. L’enquête a réuni 1 089 réponses et vise à dresser le profil démographique et politique des personnes impliquées dans ces discussions.

Méthodologie et taille de l’échantillon

Le questionnaire a été proposé sur des espaces de discussion en ligne fréquentés par des participants au mouvement. Au total, 1 089 répondants ont participé à l’étude, chiffre communiqué par son auteur. Le format et le canal de diffusion sont ceux d’une enquête auto-administrée, ce qui implique des biais possibles liés à l’auto-sélection des répondants.

Antoine Bristielle précise que son travail porte sur les « conversations en ligne » du mouvement, sans détailler ici l’ensemble des critères de sélection ou le taux de réponse. Ces éléments sont importants pour situer la représentativité des résultats, notamment face à des mobilisations de terrain plus larges.

Un profil politique marqué à gauche

Les résultats montrent une composition politique nette. Près de 70 % des répondants déclarent avoir voté pour Jean‑Luc Mélenchon [La France insoumise] lors de la dernière présidentielle, tandis que 10 % indiquent avoir voté pour Philippe Poutou [Nouveau Parti anticapitaliste]. Ces chiffres suggèrent une forte prépondérance de courants de gauche radicale parmi les personnes interrogées.

Selon Antoine Bristielle, cette coloration politique contraste avec la démographie observée lors des mobilisations des « gilets jaunes » en 2018‑2019. « Ce qui m’a étonné, c’est que ce mouvement, souvent présenté comme celui de ‘gilets jaunes’ 2.0, apparaît finalement assez éloigné du profil des manifestants de 2019 », affirme‑t‑il.

Le directeur ajoute avoir relevé « plutôt un profil de militant de gauche radicale classique », mettant en évidence une base de participants déjà engagés politiquement plutôt qu’un regroupement caractérisé par l’expérience commune de la précarité économique.

Précarité économique et motivation

Dans son analyse, Bristielle nuance l’idée d’une mobilisation née principalement d’une « expérience vécue de la précarité économique ». Il souligne, au contraire, « une forte politisation à gauche et une volonté d’engagement ‘pour les autres’ ». Autrement dit, l’engagement observé se rapprocherait davantage d’une action motivée par des valeurs collectives et solidaires que d’un mouvement né d’une colère socioéconomique partagée.

Ces constats invitent toutefois à la prudence : l’origine des répondants dans des espaces en ligne militans ou partisans peut amplifier la présence d’individus déjà politisés, et sous‑représenter d’autres profils présents dans la mobilisation hors ligne.

Limites et éléments à garder en tête

Les résultats fournis par Antoine Bristielle apportent des indications utiles sur la composition des discussions en ligne autour de Bloquons tout. Ils ne doivent cependant pas être généralisés sans précaution à l’ensemble du mouvement, notamment en raison de la méthode d’échantillonnage employée et de l’absence, dans le résumé présenté, d’informations détaillées sur la répartition géographique, l’âge ou la situation socioéconomique des répondants.

Enfin, la comparaison avec les « gilets jaunes » repose sur des profils de mobilisations différentes : la nature des canaux (en ligne vs. actions de rue) et les temporalités peuvent influer sur la composition des participants et sur leurs motivations déclarées.

Au total, l’enquête de 1 089 réponses met en lumière une présence marquée de sympathisants de la gauche radicale dans les conversations en ligne autour du mouvement Bloquons tout, et pose la question de la diversité réelle des profils au sein de la mobilisation.

Parlons Politique

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