Jean Pisani‑Ferry et Jean‑Louis Bourlanges : bilan critique de la génération baby‑boom après la Légion d’honneur, appel à réévaluer Europe et mondialisation

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Jean Pisani‑Ferry et Jean‑Louis Bourlanges ont reçu les insignes d’officier de la Légion d’honneur les 4 et 5 septembre, respectivement à Bercy et au Quai d’Orsay. Ces deux intellectuels de la même génération, issus du social‑démocratisme et du courant chrétien‑démocrate, ont livré des discours factuels et convergents, dressant un bilan critique des promesses post‑1945 — construction européenne, mondialisation, multilatéralisme et rôle du centre — et appelant à une réévaluation des orientations politiques et économiques récentes.

Deux figures intellectuelles de la même génération ont reçu, à vingt-quatre heures d’intervalle, les insignes d’officier de la Légion d’honneur à Paris. Jean Pisani-Ferry, économiste qui se définit comme social-démocrate, et Jean-Louis Bourlanges, ancien député au Parlement européen puis à l’Assemblée nationale qui se reconnaît dans le courant chrétien-démocrate, ont tous deux été distingués début septembre — respectivement le 4 et le 5 septembre — devant un public composé d’experts, de diplomates et de hauts fonctionnaires.

Deux parcours et une même génération

Âgés de 74 et 79 ans, Pisani-Ferry et Bourlanges appartiennent à la génération qui a interprété la fin de la guerre froide comme une opportunité majeure pour l’Europe et pour la démocratie. Intellectuels de formation, ils ont consacré une grande partie de leur carrière à analyser et à défendre les institutions et les politiques qui, selon eux, devaient permettre de saisir cette opportunité historique.

Leur appartenance politique, l’un au social‑démocratisme, l’autre au courant chrétien‑démocrate, illustre la diversité des sensibilités qui ont nourri le débat européen et démocratique depuis la fin du XXe siècle. Tous deux ont pris part, à des titres différents, aux réflexions publiques sur la construction européenne, la mondialisation et le rôle du centre politique dans les sociétés contemporaines.

Distinctions remises à Bercy et au Quai d’Orsay

La remise des insignes a été effectuée par deux ministres du gouvernement sortant, à 24 heures d’intervalle et dans deux lieux institutionnels distincts. Le 4 septembre, Eric Lombard, ministre de l’économie et des finances, a décoré Jean Pisani‑Ferry à Bercy. Le lendemain, Jean‑Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a remis la décoration à Jean‑Louis Bourlanges au Quai d’Orsay.

Les cérémonies ont rassemblé, en plus des personnalités du monde diplomatique et administratif, plusieurs membres du gouvernement. François Bayrou, alors premier ministre et membre du même parti que Jean‑Louis Bourlanges (le MoDem, Mouvement démocrate), était présent au Quai d’Orsay, tandis qu’Élisabeth Borne, ministre de l’éducation nationale et ancienne première ministre, assistait à la cérémonie qui se tenait à Bercy.

Un constat partagé sur l’héritage et les espoirs manqués

Sans concertation apparente mais avec une lucidité convergente, les deux récipiendaires ont livré un diagnostic sévère sur l’état des promesses nées des « trente glorieuses » et des basculements politiques et économiques survenus au début des années 1990. Leur analyse a porté sur plusieurs thèmes clefs : la mondialisation, la construction européenne, les enjeux environnementaux, le multilatéralisme et la place du centrisme en démocratie.

Selon les termes rapportés, leurs interventions n’ont pas ménagé l’héritage des décennies prospères qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, ni les espoirs suscités par l’ouverture des frontières et l’approfondissement des institutions internationales. Ils ont mis en avant, chacun à sa manière, la nécessité de relire ces trajectoires pour en tirer des enseignements sur les défis actuels.

Portée symbolique et tonalité des discours

La simultanéité de ces hommages, quoique fortuite, a pris une dimension symbolique : deux hommes de convictions différentes, mais d’un même âge politique et intellectuel, reçoivent la même distinction républicaine et dressent un bilan critique comparable. Leur prise de parole devant un parterre composé d’experts et de responsables publics a renforcé la portée de leur message, notamment parce qu’elle provenait de personnalités reconnues pour leur travail d’analyse et de conseil.

Les discours ont privilégié une tonalité factuelle et analytique, sans apparente volonté de sensationnalisme. Ils ont surtout insisté sur la nécessité d’une réflexion collective sur la manière dont les orientations économiques et politiques des dernières décennies ont façonné les capacités des États et des institutions à répondre aux enjeux contemporains.

La publication des extraits de leurs interventions, annoncée à l’issue des cérémonies, permettra de mieux prendre la mesure des propositions et des nuances développées par chacun. Pour l’heure, c’est le constat partagé — sévère sur certains points, lucide sur d’autres — qui marque ces distinctions récentes, attribuées les 4 et 5 septembre, dans deux sites institutionnels majeurs de la capitale.

Parlons Politique

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