La chute d’Emmanuel Macron: comment la dissolution du 9 juin 2024, le désengagement aux législatives et l’absence d’ancrage parlementaire ont fragilisé la présidence

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Louis Hausalter (Le Figaro) signe une chronique serrée du « crépuscule » du pouvoir : il fait de la dissolution du 9 juin 2024 — et de la logique « une cohabitation vaut mieux qu’une succession » — le tournant qui a fragilisé la présidence. En remontant à la campagne 2022 et au désengagement lors des législatives, il explique comment un manque d’ancrage parlementaire et des choix tactiques ont conduit à une crise de gouvernance.

À dix-huit mois de la fin du mandat, Louis Hausalter, journaliste politique au Figaro, signe un récit serré d’un pouvoir qu’il décrit en voie d’implosion. Dans son livre, l’auteur retrace une succession d’étapes et de décisions — certaines assumées, d’autres présentées comme des errements — qui, selon lui, ont accéléré le crépuscule d’un exécutif pourtant longtemps perçu comme centralisateur et dominant.

La décision de dissoudre et le basculement du 9 juin 2024

Hausalter situe « le début de la fin » à la dissolution de l’Assemblée nationale, décidée le 9 juin 2024. Cet acte, écrit-il, a pris la forme d’une rupture stratégique qui a vivement ébranlé le camp présidentiel. Ce soir-là, le président aurait signifié à ses proches qu’il préférait voir Jordan Bardella accéder à Matignon « maintenant » plutôt que de risquer, en 2027, une arrivée de Marine Le Pen à l’Élysée, selon le récit du journaliste.

La formulation rapportée — « Une cohabitation vaut mieux qu’une succession » — figure parmi les passages cités par Hausalter. Il la présente comme une déclaration choc devant des lieutenants médusés, destinée à expliquer un choix tactique lourd de conséquences : frapper son propre camp pour, en quelque sorte, forcer un recalibrage du paysage politique national. Cette stratégie, si elle a été effectivement énoncée, a transformé une décision institutionnelle en moment politique déterminant.

Les racines : l’élection présidentielle de 2022

Pour revenir aux origines du délitement, l’auteur renvoie plus loin dans le temps, à la campagne présidentielle de 2022. Il décrit une campagne considérée par lui comme inaboutie, presque « simulacre » : un programme réduit à deux axes — la réforme du lycée professionnel et celle des retraites — et un candidat qui n’apparaît, toujours selon le récit, que par intermittence, entre obligations internationales et interventions ponctuelles.

Dans ce tableau, la réélection se construit sur un slogan sommaire mais efficace, résumé par Hausalter comme « moi ou le chaos ». Le succès électoral, note l’auteur, n’a pas été suivi d’une implication équivalente dans la campagne législative : Emmanuel Macron se serait montré peu présent et tardif dans les arbitrages, notamment lorsqu’il a fallu désigner un Premier ministre et trancher entre Catherine Vautrin et Élisabeth Borne pour Matignon.

Conséquence directe de ce manque d’implication, toujours d’après le livre : la majorité à l’Assemblée a été manquée d’environ quarante voix. Hausalter souligne l’absence, de la part du chef de l’État, d’une tentative claire de construire une coalition de gouvernement après ce résultat. Ce vide stratégique, note-t-il, a laissé le pouvoir sans ancrage parlementaire solide et préparé le terrain pour la crise suivante.

Interprétation et ton de l’analyse

Le récit de Hausalter mêle chronologie politique et interprétation psychologique. Il affirme que le président, grisé par l’exploit de sa réélection, se serait trouvé incapable d’écrire la suite et se serait « enfoncé dans la dépression ». Ces jugements relèvent, dans le livre, d’une lecture de comportements et d’attitudes observés par le journaliste au fil de ses couvertures de l’Élysée.

Le choix des termes — notamment « crépuscule », « agonie » et « délitement » — reflète la tonalité critique de l’ouvrage. Ils traduisent l’analyse d’un observateur qui voit dans une série de décisions l’enchaînement d’une perte d’autorité et d’un recul de la capacité à gouverner. Là encore, ces éléments sont présentés comme l’interprétation du journaliste et non comme des certitudes incontestées.

À la lecture, ce travail se présente comme une chronique politique dense, qui vise à relier des décisions ponctuelles et des tendances plus profondes. L’auteur s’appuie sur des scènes et des propos rapportés pour bâtir une explication causale : de la campagne de 2022 à la dissolution de 2024, en passant par le résultat des législatives, il trace la trajectoire d’un pouvoir qui s’érode.

Ce portrait, strié d’anecdotes et de citations, pose des questions sur la stratégie présidentielle et sur la manière dont les choix de courte vue peuvent produire des effets politiques durables. Le récit de Louis Hausalter offre ainsi un angle précis pour comprendre pourquoi, selon lui, la présidence a perdu une partie de sa capacité de manœuvre et pourquoi la période qui suit s’inscrit dans une dynamique de fragilisation.

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