La droite réactionnaire privatise le spectacle historique : du Puy du Fou aux récits identitaires, et la contre‑offensive de Chambord (été 2027)

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Le spectacle historique devient un terrain politique : le Puy du Fou, qualifié d’« isolat » refuge identitaire par Jean Raspail et promu par Philippe de Villiers, illustre une mise en scène du passé portée par un « roman national ». En réponse, Thomas Jolly, Patrick Boucheron et Mohamed El‑Khatib préparent une alternative ambitieuse pour Chambord (été 2027) visant un récit public non‑militariste et non‑nationaliste.

« Il faut faire des isolats. Le Puy du Fou est un isolat, un de ces refuges de civilisation, soustraits à la décadence générale, qui préservent des petits bouts de France. » C’est, selon Philippe de Villiers, la formule par laquelle l’écrivain royaliste et xénophobe Jean Raspail l’aurait remercié d’avoir produit un « refuge identitaire » sous la forme d’un parc à thème historique.

Le pouvoir symbolique du spectacle vivant

La phrase illustre la place que certains attribuent au spectacle historique dans la construction d’une mémoire collective. Philippe de Villiers, personnage central de cette narration, est présenté dans le texte original comme particulièrement attentif à la force symbolique des cérémonies et spectacles. Il consacre, selon la même source, l’ouverture de son dernier ouvrage, Mémoricide (Fayard, 2024), à la « rage » que lui inspira la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.

Ce constat sur la puissance de la représentation publique n’est pas neutre : il explique en partie les luttes autour des mises en scène de l’histoire. À l’extrémité opposée de l’échiquier culturel, des créateurs se revendiquent d’un projet visant à refuser une appropriation identitaire ou nationaliste de la mise en spectacle du passé.

Une réponse assumée par des créateurs

Parmi eux, le metteur en scène Thomas Jolly et l’historien Patrick Boucheron assument explicitement une posture critique vis‑à‑vis du modèle que représente le Puy du Fou. Le texte rapporte que Patrick Boucheron, à l’origine d’un projet collectif, ambitionne pour l’été 2027 de proposer au château de Chambord un « récit national en son et lumière » qui ne soit ni « militariste ni nationaliste ». Son coauteur, Mohamed El‑Khatib, est cité ainsi : « On ne pouvait plus rester passifs face à cette tentative d’hégémonie culturelle. »

Les termes employés par Boucheron et ses partenaires marquent une volonté de reprendre la main sur la manière dont l’histoire est racontée et représentée au grand public. Leur projet se présente donc comme une alternative à des formes de spectacle historique qu’ils jugent préoccupantes par leur tonalité ou leurs implications idéologiques.

La montée en puissance d’un « roman national »

Le constat posé dans le texte original est que le spectacle historique est devenu, pour certains acteurs politiques et culturels qualifiés de réactionnaires, un terrain d’influence majeur. Selon cette lecture, ces forces auraient pris une place importante dans un secteur décrit comme dynamique, y entretenant un « roman national » et une représentation d’une France « fille aînée de l’Église », portée par ses têtes couronnées et ses saints.

Cette description synthétise une critique : la mise en scène du passé servirait, pour une partie du champ politique et culturel, à conforter une narration identitaire et religieuse de la nation. Le texte initial fait état de cette tendance sans détailler l’ampleur exacte ni les acteurs précis au‑delà des figures déjà mentionnées.

Entre les partisans d’un spectacle historique à visée identitaire et ceux qui entendent proposer des lectures plus ouvertes ou critiques du passé, les enjeux sont donc autant symboliques que politiques. Le débat porte sur le contenu des récits publics, sur les institutions et lieux choisis pour leur mise en scène, et sur les influences idéologiques qui peuvent traverser la production culturelle.

En l’état, la confrontation entre ces visions se manifeste par des projets concrets — comme celui annoncé pour Chambord — et par la reprise, dans la sphère publique, de mots et d’images capables de mobiliser des publics larges. Les propos et citations rapportés dans le texte témoignent de la sensibilité des protagonistes à ces enjeux, sans permettre d’évaluer ici la légitimité ou l’efficacité respective des différentes approches.

Parlons Politique

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