Lassana Diarra réclame 65 M€ à la FIFA après l’arrêt de la CJUE : litige sur les règles de transfert et responsabilité solidaire de la FIFA et de l’URBSFA

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Lassana Diarra a assigné la FIFA devant les tribunaux belges pour 65 millions d’euros, invoquant les conséquences de règles de transfert jugées contraires au droit européen par la CJUE (octobre 2024). Le litige, né d’une rupture de contrat avec le Lokomotiv Moscou en 2014 qui avait bloqué son transfert, soulève des enjeux majeurs de gouvernance du football, avec l’URBSFA et la FIFA potentiellement responsables solidairement ; une décision est attendue sous 12 à 15 mois.

Une assignation historique contre la FIFA

Près d’un an après une victoire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Lassana Diarra a assigné la FIFA devant les tribunaux belges. L’ancien international français réclame 65 millions d’euros au fédéral mondial, estimant que certaines règles de transfert illégales lui ont nui et ont porté atteinte à sa carrière.

Le montant demandé par le joueur contraste avec l’évaluation initiale du préjudice, alors estimé à 10,5 millions d’euros : Diarra réclame aujourd’hui « six fois plus » pour compenser le « retard et le préjudice subi », selon les éléments de sa procédure.

Origine du litige

Le contentieux remonte à 2014. À l’époque, Lassana Diarra rompt unilatéralement son contrat avec le Lokomotiv Moscou après une forte baisse de salaire. Le club dépose alors plainte pour rupture abusive et réclame 20 millions d’euros, somme ensuite ramenée à 10,5 millions.

Cette procédure a notamment bloqué un transfert vers Charleroi, club qui redoutait d’hériter d’une partie des pénalités imposées par la réglementation FIFA. Pendant près d’un an, Diarra s’est retrouvé sans club avant de relancer sa carrière en France, puis de prendre sa retraite en 2019 après quinze ans comme professionnel.

La décision de la CJUE et ses effets

En octobre 2024, la CJUE a statué que « certaines règles de transferts de la FIFA violaient les principes de l’Union européenne en matière de libre circulation », détaille la FIFPro, organisation professionnelle qui soutient le joueur. La Cour a relevé que le système de transfert empêchait certains joueurs d’exercer leur droit de résiliation des contrats de travail sans motif valable, même lorsque ce droit était reconnu dans les textes applicables.

La CJUE a ainsi rendu une décision considérée comme sans précédent dans l’univers du football, qui a conduit la FIFA à revoir ses règles de transfert, selon les communications publiques liées à l’affaire. Pour Diarra et ses soutiens, cette jurisprudence offre une base juridique pour contester la responsabilité des instances qui ont appliqué ces règles.

Procédure en Belgique : calendrier et enjeux financiers

La FIFA a été assignée devant les tribunaux belges, choix motivé par les conséquences pratiques et juridiques de la décision européenne. Les juridictions belges devraient rendre leurs décisions dans un délai estimé à 12 à 15 mois, d’après les éléments transmis au dossier.

Conformément au droit de l’Union européenne, l’Union royale belge de football (URBSFA) et la FIFA seront tenues solidairement responsables du montant que les juges pourraient accorder, si la demande de Diarra était jugée fondée. Le montant réclamé — 65 millions d’euros — place cette affaire parmi les plus coûteuses visant les instances du football mondial.

Les mots de Lassana Diarra et le contexte humain

Lassana Diarra a déclaré avoir espéré une résolution à l’amiable avec la FIFA, sans que cela ne se produise. Il a expliqué : « C’est leur droit, mais cela reflète une culture persistante de mépris pour l’état de droit et pour les joueurs, malgré le message très clair envoyé par la CJUE. »

Le joueur a aussi nuancé sa démarche : « Je le fais bien sûr pour moi-même. Et si j’ai pu résister au rouleau compresseur ‘Fifa’, c’est parce que j’ai eu une belle carrière », a-t-il ajouté, reconnaissant l’impact collectif de sa démarche. Il a conclu : « Je l’ai aussi fait pour tous les joueurs moins connus qui n’ont pas les moyens financiers et psychologiques de défier la FIFA devant de vrais juges. »

Sur le plan sportif, Lassana Diarra compte 34 sélections sous le maillot bleu. Son combat judiciaire porte donc à la fois sur des enjeux individuels et sur des questions structurelles touchant la gouvernance des transferts dans l’Union européenne.

Le dossier, suivi de près par les acteurs du football professionnel et par les organisations de défense des joueurs, devrait éclairer durablement les rapports entre régulation sportive internationale et droit européen.

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