Mariani et Philippot sur Zvezda : quand l’interview d’une chaîne pro‑Kremlin sanctionnée ravive le débat sur responsabilité des élus, propagande et attaque contre Macron

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Thierry Mariani et Florian Philippot ont accordé une interview à Zvezda, la chaîne liée aux forces armées russes visée par des sanctions européennes, dont la diffusion programmée le 9 septembre a été présentée comme une attaque contre Emmanuel Macron. L’affaire relance le débat sur la responsabilité des élus face aux médias pro‑Kremlin, le risque de propagande et l’instrumentalisation de propos politiques pour fragiliser la scène démocratique française.

Une attaque frontale diffusée sur une chaîne pro‑Kremlin

« Emmanuel Macron s’efforce désespérément de maintenir cette illusion de pouvoir. Il voyage beaucoup à l’étranger, mais ne descend plus dans les rues de Paris ou d’autres villes de France, car tout le monde sait que, à chaque fois, il sera hué. » Face à la caméra, l’eurodéputé du Rassemblement national (RN) Thierry Mariani dresse ce portrait sans complaisance d’un chef de l’État affaibli.

L’extrait a été enregistré vendredi 5 septembre à Paris. Il n’a pas été diffusé n’importe où : l’entretien a été accordé à Zvezda, la télévision officielle de l’armée russe. La chaîne, pointée comme une machine de propagande et de désinformation contrôlée par l’État via une holding, a annoncé la diffusion de l’interview dans son journal télévisé le 9 septembre.

Qui apparaît dans le reportage et quel message est porté ?

Outre Thierry Mariani, le journal de Zvezda comporte une intervention d’un autre homme politique français souvent présenté comme proche de Moscou, Florian Philippot. Celui‑ci est décrit comme « ancien bras droit de la leader du RN, Marine Le Pen, parti fâché en 2017 ».

L’ensemble des prises de parole sert un récit bien établi dans la communication russe : une démocratie européenne fragilisée et un président français présenté comme un « va‑t‑en‑guerre ». Ces éléments sont repris et amplifiés dans des journaux et reportages étrangers qui cherchent à illustrer des faiblesses politiques internes en France.

La question de la complicité : un débat politique et médiatique

La présence de responsables politiques français sur une chaîne estampillée « officielle » russe soulève une interrogation simple : contribuent‑ils à la propagande de Vladimir Poutine ? Interrogé sur ce point, Thierry Mariani a répondu : « Quand je réponds à une télévision, l’essentiel n’est pas de savoir si elle est blanche ou noire mais qu’elle reprenne exactement mes propos. Il y a autant de propagande et de caricature dans la télé russe que dans certaines émissions de chaînes d’information françaises. »

Cette réplique met en avant une logique de communication personnelle : selon l’eurodéputé, la nature de la chaîne importe moins que la fidélité des propos retransmis. Pour autant, la diffusion sur une chaîne liée aux forces armées russes change le cadre de l’audience et le contexte politique dans lequel le discours circule.

Contexte : sanctions et polarisation

La diffusion intervient dans un contexte de tensions permanentes entre l’Union européenne et la Russie. Zvezda fait l’objet de sanctions européennes depuis 2023, rappelle le reportage. Ces mesures ont visé plusieurs médias publics russes, en lien avec des préoccupations relatives à la désinformation et à la sécurité.

Parallèlement, la scène politique française demeure polarisée. Le choix d’apparaître sur une chaîne comme Zvezda est perçu différemment selon les camps : pour certains, il s’agit d’un exercice de libre expression et d’un moyen de toucher une audience hors des médias hexagonaux ; pour d’autres, c’est une prise de risque qui alimente une narration étrangère sur la France.

Conséquences et questionnements

Au‑delà des postures, l’affaire pose des questions concrètes sur la responsabilité des élus face aux médias étrangers, et sur la manière dont des images ou déclarations peuvent être réemployées à des fins de propagande. La chaîne russe a planifié la diffusion de ces interventions à une date précise, le 9 septembre, ce qui illustre la volonté de valoriser ces prises de parole dans un dispositif de communication structuré.

Les réactions politiques et médiatiques en France à la diffusion de ces éléments, ainsi que l’analyse de leur reprise par des médias internationaux, restent des éléments à suivre pour mesurer l’impact réel de ces apparitions sur la scène publique.

Parlons Politique

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