Pierre Bertinotti, grand maître du Grand Orient de France : transparence et ouverture publique pour réinscrire la franc‑maçonnerie dans le débat civique

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Pierre Bertinotti, élu grand maître du Grand Orient de France, mise sur plus de transparence et d’ouverture publique — réunions, prises de position — pour déconstruire les mythes autour de la franc‑maçonnerie tout en préservant ses rituels. Sa stratégie d’exposition vise à réinscrire l’obédience dans le débat civique, malgré les attaques sur les réseaux sociaux.

La franc-maçonnerie, moins mystérieuse qu’autrefois mais toujours source de fantasmes, se retrouve au cœur d’un débat public renouvelé avec l’élection de Pierre Bertinotti à la tête du Grand Orient de France.

Un mandat placé sous le signe de la transparence

Initié en 2003 à Metz, Pierre Bertinotti, âgé de 72 ans, a été élu grand maître du Grand Orient de France le jeudi 21 août. Sa désignation par ses pairs s’est faite en partie sur la promesse d’une plus grande ouverture vers l’extérieur et d’une communication plus directe sur les activités de l’obédience.

Le Grand Orient, présentée dans le texte comme la plus ancienne et la plus importante obédience de France, rassemble environ 56 000 « frères » et « sœurs ». Cet effectif confère à son président un rôle visible dans les débats publics, notamment sur les questions sociales et laïcité, domaines où l’obédience est déjà engagée.

Depuis son accession à la fonction, le nouveau grand maître dit recevoir « des centaines de messages haineux sur les réseaux sociaux, qui véhiculent les mythes les plus éculés ». Cette exposition confirme que, malgré une moindre aura institutionnelle qu’à d’autres époques, la franc-maçonnerie reste une cible des polémiques et des théories complotistes.

Rituels, secret et communication

Interrogé au siège parisien de l’obédience par Le Monde, M. Bertinotti a insisté sur la distinction entre secret et discrétion : « Même si nos rituels, par ailleurs largement documentés, n’ont pas vocation à être partagés, nous ne sommes pas une société secrète, nous n’avons rien à cacher. »

La position affichée est double. D’un côté, le Grand Orient affirme la préservation de rituels internes qui structurent la vie maçonnique. De l’autre, il veut multiplier les initiatives publiques — réunions ouvertes, prises de position sur l’actualité — pour porter ses messages et « contribuer à améliorer la société », selon les termes rapportés lors de l’entretien.

Cette stratégie traduit une volonté de contrer les stéréotypes par la visibilité et la parole publique plutôt que par un retrait symbolique. Elle s’inscrit aussi dans la règle interne évoquée dans le texte : après deux années passées au conseil de l’ordre, organe dirigeant de l’obédience, il n’est pas possible de demeurer davantage à ce poste, ce qui limite la durée du mandat et favorise le renouvellement.

Un observatoire des controverses

Le cas de M. Bertinotti illustre la tension permanente entre nécessité de discrétion rituelle et exigence de transparence citoyenne. En occupant la fonction de grand maître, il dispose d’un poste d’observation privilégié des réactions publiques à la franc-maçonnerie, qu’elles soient critiques, tournées vers la curiosité ou hostiles.

Le texte original rapporte que les attaques reçues sur les réseaux sociaux reprennent « les mythes les plus éculés ». Sans développer ici la nature précise de ces mythes, il apparaît que la nouvelle direction souhaite répondre par la visibilité institutionnelle plutôt que par l’esquive — une approche qui peut modifier la perception publique à court ou moyen terme.

Les prochaines semaines de son mandat devraient permettre d’évaluer l’impact concret de cette politique d’ouverture : nombre et nature des réunions publiques, thèmes choisis pour les prises de position, et réactions des médias et de l’opinion. Le Grand Orient, en tant qu’acteur structuré et ancien de la vie maçonnique française, cherche ainsi à conjuguer tradition interne et présence civile.

Au-delà de la personnalité du nouveau grand maître, l’élection révèle aussi l’importance persistante accordée par les obédiences maçonniques à la visibilité dans l’espace public. Le choix d’un discours plus accessible vise à déconstruire certaines idées reçues et à replacer l’engagement maçonnique dans un cadre d’action civique, à condition que cette démarche soit suivie d’effets tangibles.

Parlons Politique

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