Shatta : naissance, influences et enjeux — comment le courant martiniquais mêlant dancehall, hip‑hop et chant haïtien secoue les réseaux et interroge la société

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Le shatta, né à Volga‑Plage (Fort‑de‑France, Martinique) dans les années 2010, est un courant dansant métissé — puisant dans le dancehall, le hip‑hop, le chant haïtien et les sonorités antillaises — qui s’est imposé via les plateformes numériques et les réseaux sociaux. Plébiscité pour son énergie et sa visibilité, il suscite aussi des débats sur des paroles parfois sexualisées, tandis que des artistes féminines, comme Maureen, en font un espace d’affirmation : son avenir dépendra des arbitrages artistiques, sociaux et commerciaux.

Une nouvelle vague musicale, souvent qualifiée de « shatta », gagne progressivement les classements en France métropolitaine. Apparue dans les années 2010 à Volga‑Plage, un quartier populaire de Fort‑de‑France en Martinique, cette forme musicale se positionne aujourd’hui comme un courant dansant issu d’un métissage sonore marqué.

Origines et influences

Le shatta est présenté comme un sous‑genre du dancehall jamaïcain mais il puise aussi dans d’autres traditions musicales. Ses créateurs s’inspirent du hip‑hop américain, du chant populaire haïtien — parfois désigné ici par le terme « troubadour haïtien » — et d’un ensemble de sonorités antillaises. Cette hybridation explique en partie son caractère rythmé et expressif, pensé pour la danse et la performance live.

Apparue au cours de la décennie 2010, la pratique s’est d’abord développée localement avant de circuler via des plateformes numériques. Les artistes qui l’ont portée ont utilisé des canaux accessibles et peu coûteux, ce qui a favorisé une diffusion rapide auprès des publics jeunes.

Circulation numérique et réception critique

Le shatta a d’abord été diffusé sur des plateformes telles que SoundCloud, puis largement relayé sur les réseaux sociaux. Ce mode de circulation a permis à des morceaux de devenir viraux sans passer par les circuits traditionnels de l’industrie musicale. La viralité tient autant à l’énergie des morceaux qu’au format visuel des clips et des courtes vidéos partagées en ligne.

Sur le plan critique, le mouvement suscite des réactions contrastées. Certains reprochent au shatta des paroles crues, parfois fortement sexualisées, qui peuvent heurter des auditeurs et alimenter des débats sur la représentation des femmes et la décence dans l’espace public. D’autres observateurs soulignent que ces textes s’inscrivent dans une tradition orale et performative propre à certains courants populaires.

Une place importante pour les artistes féminines

Parallèlement aux critiques, le shatta est perçu par plusieurs acteurs culturels comme un espace d’expression privilégié pour les femmes. Des artistes féminines y occupent désormais des positions visibles, utilisant le registre pour affirmer leur voix, leur autonomie et leur présence scénique. Cette dimension a contribué à diversifier le visage du mouvement et à attirer de nouveaux publics.

Le rôle des artistes féminines dans le développement du shatta souligne aussi des enjeux plus larges : accès aux moyens de production, visibilité médiatique et contrôle des récits artistiques sur les plateformes numériques.

Le succès en France et l’exemple de Maureen

Aujourd’hui, le shatta connaît un succès croissant dans l’Hexagone. Ce développement s’explique par la mobilité des artistes, la circulation sur les réseaux et l’intérêt des programmateurs pour des sons nouveaux et festifs. Certains noms, cités fréquemment dans les médias, ont contribué à faire connaître le courant au‑delà des territoires antillais.

Parmi ces artistes, Maureen est souvent mentionnée comme un exemple de réussite récente. L’article d’origine invite par ailleurs le lecteur à consulter un texte consacré au premier album de Maureen pour en savoir plus. Sans reprendre d’éléments non fournis initialement, il convient de noter que cet album a servi de relais pour amplifier la visibilité de l’artiste et du mouvement.

Format éditorial et contextualisation

Les informations diffusées autour du shatta circulent aussi via des formats courts. La série « Comprendre en trois minutes », produite par le service Vidéos verticales du Monde, propose des vidéos explicatives destinées aux plateformes comme TikTok, Snapchat, Instagram et Facebook. Ces formats visent à remettre en contexte des phénomènes culturels et des événements, en privilégiant la concision et l’accessibilité.

Ce recours aux formats courts participe à la diffusion rapide du shatta auprès d’un public jeune, tout en inscrivant le courant dans des débats plus larges sur la musique, la représentation et la culture numérique.

En résumé, sans prétendre épuiser le sujet, le shatta apparaît comme une expression musicale issue d’un territoire précis, enrichie par des influences diverses et propulsée par les outils numériques. Son avenir dépendra de la manière dont artistes, médias et publics négocieront les enjeux artistiques, sociaux et commerciaux qu’il soulève.

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