Vidéo aux Folies‑Bergère : Brigitte Macron au centre d’une polémique après avoir traité des militantes #NousToutes de sales connes, relance débat sur présomption d’innocence et liberté artistique

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Une vidéo diffusée depuis les coulisses des Folies‑Bergère montre Brigitte Macron qualifier de « sales connes » des militantes du collectif #NousToutes qui avaient interrompu un spectacle d’Ary Abittan — accusé mais bénéficiant d’un non‑lieu — déclenchant une vive indignation chez les artistes, associations féministes et responsables politiques. La polémique, largement relayée à l’international, ravive le débat sur la présomption d’innocence, la liberté artistique et la légitimité des actions militantes, avec des demandes d’excuses publiques et des prises de position contrastées.

Près de quarante‑huit heures après la diffusion d’une vidéo tournée dimanche 7 décembre dans les coulisses des Folies‑Bergère, l’indignation demeure à gauche et dans les rangs féministes. On y entend Brigitte Macron qualifier de « sales connes » des militantes du collectif #NousToutes qui avaient interrompu un spectacle de l’humoriste Ary Abittan.

Ondes de choc sur les réseaux et dans le milieu artistique

La polémique s’est rapidement amplifiée sur les réseaux sociaux à partir de lundi, où de nombreuses personnalités ont exprimé leur solidarité avec les militantes et les victimes de violences sexuelles. Le hashtag #JeSuisUneSaleConne a été repris par des actrices et artistes comme un signe de soutien.

Parmi les réactions publiées, Judith Godrèche écrit : « Moi aussi, je suis une sale conne. Et je soutiens tous·tes les autres ». Marion Cotillard affirme quant à elle : « Je suis une sale conne et fière de l’être ». Alexandra Lamy a ironisé : « On comprend mieux le manque de budget pour les associations ». Sur Instagram, Camélia Jordana a réagi : « Sale conne et fière de l’être. Soutien à toutes les victimes et toutes les militantes grâce auxquelles ce monde est à peine plus supportable qu’ailleurs ».

Les chanteuses Clara Luciani et Angèle, l’écrivaine Camille Kouchner et la réalisatrice Andréa Bescond ont également publié des messages de soutien aux militantes de #NousToutes.

Le contexte judiciaire et les manifestations contre Ary Abittan

La perturbation du spectacle s’inscrit dans un contexte sensible : Ary Abittan a été accusé de viol, fin 2021, par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non‑lieu, confirmé en appel en janvier, selon les éléments rapportés. Son retour sur scène reste régulièrement l’occasion de manifestations et d’interruptions organisées par des militantes.

Ces manifestations sont au cœur du désaccord : pour les militantes, il s’agit d’exposer publiquement des comportements et des violences perçues comme minimisées par certaines institutions ; pour d’autres acteurs politiques et médiatiques, interrompre une représentation pose la question de la présomption d’innocence et de la liberté d’expression artistique.

Réactions politiques et médiatiques

La porte‑parole du gouvernement, Maud Bregeon, a estimé mercredi que « ce qui est gravissime », c’était que ces femmes aient tenté d’interrompre la représentation « de quelqu’un qui avait bénéficié d’un non‑lieu ». Selon elle, Brigitte Macron a parlé « avec spontanéité », « dans un cadre privé et sur un sujet, encore une fois, sur lequel on ne peut lui faire aucun reproche », et il faut « laisser Brigitte Macron tranquille ».

La diffusion de la vidéo a aussi été relayée par la presse internationale — du Guardian au New York Times en passant par El País — amplifiant le retentissement médiatique du propos.

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun‑Pivet, a adopté un ton plus nuancé. Elle a jugé « dangereux » de remettre en cause la présomption d’innocence concernant l’humoriste, tout en soulignant que le combat féministe demeure « crucial ». Elle a en outre qualifié de « assez indigne » le vocabulaire employé par Brigitte Macron : « On ne traite pas les gens de noms d’oiseaux, surtout quand ce sont des activistes qui ont une juste cause à porter », a‑t‑elle déclaré.

Demandes d’excuses et réponses des associations

La vidéo a été transmise à la presse people à la suite d’une erreur attribuée à l’agence Bestimage ; la directrice de l’agence est évoquée comme proche de la première dame dans les éléments diffusés. L’entourage de Brigitte Macron a indiqué qu’il fallait « voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan ».

Pour le collectif Grève féministe, ces propos « ne sont pas anodins ». Le collectif — qui rassemble une soixantaine d’associations et de syndicats selon son communiqué — estime que de tels propos « légitiment la haine envers les féministes, déjà cibles de cyberharcèlement, de menaces de mort et d’agressions », et qu’ils « minimisent la gravité des violences sexuelles en réduisant la dénonciation des crimes à un simple “trouble à l’ordre public” ».

Ce collectif demande à Brigitte Macron des « excuses publiques » et une « condamnation claire » des violences sexistes et sexuelles.

La polémique relance par ailleurs une mémoire récente des relations entre pouvoirs publics et affaires sexuelles. En décembre 2023, Emmanuel Macron avait suscité l’indignation des associations féministes en apportant son soutien à Gérard Depardieu, alors mis en examen pour viols, qualifiant certaines plaintes d’infondées selon les critiques. Depuis, Depardieu a été condamné pour des agressions sexuelles, et les associations avaient qualifié les déclarations présidentielles de « crachat » au visage des victimes.

Au‑delà des prises de parole et des réactions publiques, l’affaire met en lumière la polarisation des débats entre défense de la présomption d’innocence, expression militante et responsabilité des figures publiques dans la manière de qualifier des actions de mobilisation.

Parlons Politique

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