De janvier à octobre 2025, près de 769 000 contrats d’apprentissage ont été signés dans les secteurs privé et public, un total en recul de 4,4 % par rapport à la même période en 2024. Ce constat figure dans une publication du ministère du Travail diffusée mardi 30 décembre 2025 et confirme une tendance à la baisse déjà observée ces dernières années, au premier rang desquelles figurent des contraintes budgétaires répétées sur cette filière de formation.
Bilan chiffré et calendrier
Les chiffres publiés par le ministère indiquent que, sur les dix premiers mois de l’année 2025, près de 769 000 contrats d’apprentissage ont été enregistrés. Ce total représente une diminution de 4,4 % par rapport au même intervalle de l’exercice précédent, 2024.
Selon le ministère, les services de l’État ne disposent toutefois pas encore de l’ensemble des données consolidées pour l’année entière. En complément, des opérateurs privés ayant fourni des statistiques au gouvernement estiment que, sur les douze derniers mois, le nombre de contrats signés devrait reculer de 3 % à 4 % par rapport à 2024, calcul repris par le quotidien Les Echos le 26 décembre 2025.
L’écart entre la baisse constatée sur dix mois (-4,4 %) et l’estimation annuelle (-3 % à -4 %) reflète l’incertitude liée aux données de fin d’année et aux méthodes de consolidation : les administrations publiques attendent des éléments complémentaires avant de livrer un bilan définitif.
Facteurs explicatifs : restrictions budgétaires et politiques
La publication ministérielle souligne que le ralentissement de la progression des contrats d’apprentissage n’est pas totalement surprenant. Elle met en avant, en particulier, l’effet des mesures d’économies qui pèsent sur le financement de cette voie de formation depuis trois ans.
Ces restrictions budgétaires ont plusieurs conséquences opérationnelles : réduction des incitations financières pour certains employeurs, moindre capacité des organismes de formation à ouvrir des places, et attentisme de la part de jeunes ou d’entreprises face à un environnement financier incertain.
Le texte ministériel signale en outre qu’un nouveau tour de vis budgétaire pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Dans ce contexte, la grande question soulevée est l’avenir de la politique publique en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes et la capacité du dispositif apprentissage à maintenir ses volumes d’entrée.
Sources des estimations et marge d’incertitude
L’estimation d’une baisse annuelle de 3 % à 4 % provient de statistiques fournies par des opérateurs évoluant exclusivement dans le privé, selon Le Parisien du 26 décembre. Le ministère, pour sa part, a publié un état des lieux partiel le 30 décembre 2025, précisant que les données définitives doivent encore être consolidées.
Cette double provenance — publications administratives et éléments privés — explique les légères divergences de pourcentages et souligne la prudence à adopter avant de tirer des conclusions définitives sur l’évolution structurelle de l’apprentissage.
Enjeux pour l’insertion des jeunes et perspectives
Au-delà des chiffres, la baisse attendue pose un enjeu social et économique : l’apprentissage est une voie d’insertion professionnelle importante pour de nombreux jeunes, combinant formation et expérience en entreprise.
Si les tendances observées se confirment sur l’année complète, les acteurs de la formation professionnelle devront évaluer l’impact sur l’offre de formation, l’adéquation avec les besoins des branches et la disponibilité des tuteurs en entreprise.
Le gouvernement et les partenaires sociaux disposent de marges d’action — incitations financières, adaptation des dispositifs de soutien, meilleure information des entreprises — mais les choix budgétaires annoncés dans les semaines à venir pèseront directement sur l’ampleur des mesures possibles.
En l’état, l’exercice 2025 s’annonce moins favorable que 2024, mais les chiffres définitifs et l’analyse complète dépendront des données de fin d’année et des décisions publiques à venir. Les éléments publiés le 30 décembre 2025 par le ministère et l’estimation reprise par Les Echos le 26 décembre constituent les informations disponibles à ce stade.





