Bromo : Airbus, Leonardo et Thales forment un champion spatial européen pour satellites (télécoms, défense) visant 2027 et rivaliser avec Starlink

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Airbus, Leonardo et Thales ont signé un protocole pour créer « Bromo », un groupe spatial européen dédié aux satellites (télécoms, navigation, observation, défense) réunissant près de 25 000 salariés et ~6,5 Md€ de chiffre d’affaires, réparti à 35/32,5/32,5. Présenté comme un levier de souveraineté pour concurrencer Starlink, le projet vise une mise en service en 2027 sous réserve du feu vert de la Commission européenne, tandis que l’ESA a exprimé des réserves sur ses conséquences pour les missions publiques.

Airbus, Leonardo et Thales signent un protocole pour créer un groupe spatial européen

Un protocole d’accord a été signé jeudi 22 octobre par les poids lourds européens Airbus, Leonardo et Thales en vue de créer une nouvelle entité commerciale dédiée aux satellites. Le projet, baptisé « Bromo », se présente comme une tentative de constituer un acteur européen de premier plan capable de concurrencer des réseaux comme Starlink, propriété d’Elon Musk.

Dans un communiqué conjoint, les trois groupes estiment que cette fusion serait « une avancée majeure pour renforcer l’écosystème spatial européen, accroître sa capacité d’innovation, son autonomie stratégique et sa compétitivité et ainsi permettre à l’Europe d’affirmer son rôle central sur le marché spatial mondial ».

Organisation, taille et ambitions commerciales

Selon les termes rendus publics, la répartition du capital de la future structure attribuerait 35 % à Airbus, 32,5 % à Leonardo et 32,5 % à Thales. Cette nouvelle entité devrait regrouper plus de 25 000 personnes à travers l’Europe et afficher un chiffre d’affaires annuel autour de 6,5 milliards d’euros.

Les dirigeants insistent sur la taille critique que permettra le regroupement. Ils avancent que l’entreprise disposerait d’un carnet de commandes équivalant à plus de trois années de chiffre d’affaires, ce qui lui assurerait une visibilité commerciale et la capacité d’investir en recherche et développement.

Sur le plan opérationnel, la société viserait un large éventail d’activités : télécommunications, navigation par satellite, observation de la Terre, sécurité et défense, et exploration spatiale. Elle se présente également comme un « partenaire de confiance » pour le développement et la mise en œuvre de programmes spatiaux nationaux souverains.

Calendrier et examen réglementaire

Les signataires indiquent que le projet « Bromo » pourrait être opérationnel dès 2027, à condition d’obtenir le feu vert de la Commission européenne en matière de concurrence. Le calendrier dépend donc de l’issue de l’examen réglementaire européen.

La perspective d’une mise en service en 2027 place le dossier dans un calendrier serré, compte tenu des étapes habituelles d’analyse concurrentielle et des éventuelles demandes de concessions ou d’engagements que la Commission pourrait imposer.

Réactions et inquiétudes sur le rôle des agences

Le projet suscite des interrogations quant à ses conséquences pour les agences spatiales publiques. Josef Aschbacher, directeur général de l’Agence spatiale européenne (ESA), a exprimé des réserves, estimant qu’un rapprochement de ce type pourrait compromettre certaines activités de l’agence.

Dans ses déclarations du 14 octobre, M. Aschbacher a rappelé l’objectif de l’ESA : « créer un paysage industriel européen performant et compétitif ». Il a toutefois souligné la nécessité de maintenir une concurrence équilibrée, même si un acteur devient plus grand que les autres.

Les responsables des trois groupes ont, pour leur part, présenté la consolidation comme une étape nécessaire pour renforcer la souveraineté industrielle européenne face à l’accélération des capacités commerciales internationales.

Contexte politique et calendrier européen

La montée en puissance des réseaux commerciaux de satellites a nourri en Europe la volonté de s’unir pour rester compétitif. Parallèlement, les discussions entre États membres de l’ESA pour définir le budget 2026-2028 entrent dans leur phase finale, en amont d’une grande conférence spatiale prévue à Brême, en Allemagne, les 26 et 27 novembre.

Ce calendrier politique et institutionnel pourrait influer sur les arbitrages autour du projet, en particulier sur les relations entre une future entreprise commerciale et les missions publiques conduites par le CNES et l’ESA.

Le protocole signé le 22 octobre ouvre une période de consultation et d’examen réglementaire. Les entreprises et autorités européennes auront dans les mois qui viennent à préciser l’organisation, les engagements et les garanties qui entoureront cette nouvelle entité, si elle obtient les autorisations nécessaires.

Parlons Politique

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