Budget 2026 de Meloni : baisse d’impôt sur le revenu, taxe temporaire de 3,9 Md€ sur banques et assurances et durcissement de la fiscalité des locations courtes

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Le projet de loi de finances 2026 de Giorgia Meloni cherche à concilier réduction du déficit et mesures visibles : baisse de l’impôt sur le revenu, taxation temporaire des banques et assurances (≈3,9 Md€) et renforcement de la fiscalité des locations courtes, au cœur des négociations parlementaires.

Des choix budgétaires calibrés entre discipline et signal politique

Le projet de loi de finances pour 2026 cherche à concilier exigence de réduction du déficit et gestes visibles envers l’opinion publique, notamment vers les électeurs de droite. Le gouvernement affirme vouloir maintenir le cap de la discipline budgétaire tout en inscrivant dans le texte des mesures symboliques : une baisse de l’impôt sur le revenu, une taxation supplémentaire des banques et des compagnies d’assurances, et une imposition accrue des locations brèves, type Airbnb.

Adopté en conseil des ministres, le projet sera désormais examiné au Parlement, où il fera l’objet d’ajustements négociés entre les composantes de la majorité. Les marges de manœuvre restent toutefois limitées : la priorité affichée par l’exécutif est la réduction du déficit public, fixé pour 2026 à un niveau inférieur à 3 % du produit intérieur brut (PIB).

Un objectif chiffré et des recettes temporaires

Pour faire passer le déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2026, le gouvernement table en partie sur une mesure ponctuelle ciblant le secteur financier. Il s’agit d’une nouvelle taxation temporaire des banques et des compagnies d’assurances italiennes, estimée à 3,9 milliards d’euros de recettes fiscales pour l’exercice 2026 selon le texte du projet.

Cette recette exceptionnelle doit permettre de concilier, dans le calendrier budgétaire, l’ambition de réduction du déficit et l’introduction d’autres mesures ayant un impact politique plus visible, telles que la baisse de l’impôt sur le revenu ou la taxation des locations touristiques de courte durée.

Tensions au sein de la coalition et arbitrages politiques

Les arbitrages retenus par l’exécutif ne rencontrent pas l’unanimité au sein de la coalition dirigée par la présidente du Conseil, Giorgia Meloni. Les lignes de fracture portent sur l’ampleur des allègements fiscaux, la répartition des charges entre secteurs et la durée des mesures exceptionnelles. Le débat se poursuivra au Parlement, où la majorité devra négocier les amendements et ajustements avant l’adoption définitive du budget.

Les responsables gouvernementaux se présentent néanmoins comme contraints par des impératifs comptables : l’espace budgétaire disponible reste limité, et toute dépense nouvelle doit être compensée par des économies ou des recettes supplémentaires, d’où le recours à des prélèvements temporaires ciblés sur des secteurs jugés en situation de forte rentabilité.

Le secteur financier pointé du doigt

La justification avancée pour la taxe temporaire repose sur la performance récente du secteur bancaire italien. Le gouvernement et certains observateurs estiment que les banques et assurances ont bénéficié d’un contexte de taux plus élevés, lié à la remontée des taux directeurs de la Banque centrale européenne depuis 2022. Le principal syndicat du secteur a évalué les bénéfices des banques à 46,5 milliards d’euros en 2024, chiffre repris dans les discussions publiques et législatives.

La mesure — qualifiée de temporaire par l’exécutif — vise donc à capter une partie de ces gains et à les rediriger vers la réduction du déficit. Reste à préciser, au fil des débats parlementaires, la durée exacte de la taxation, son assiette et ses modalités de calcul, points qui déterminent l’impact réel sur les établissements financiers et sur le financement de l’économie.

Les autres mesures et leur portée

Parmi les autres éléments du projet, la baisse de l’impôt sur le revenu figure comme une mesure attendue politiquement. Le texte initial ne détaille pas l’étendue complète de l’allègement — montants, tranches concernées et calendrier — et ces aspects seront au cœur des négociations entre ministres et parlementaires.

La taxation accrue des locations brèves, évoquée sous la mention « Airbnb… », s’inscrit dans une logique fiscale déjà observée dans plusieurs pays : réguler un marché devenu significatif pour l’offre touristique et générer des recettes additionnelles. Là encore, les modalités (taux, exonérations éventuelles, contrôle) resteront à préciser.

Au final, le projet reflète une équation politique et comptable : afficher des mesures sensibles pour l’électorat tout en respectant l’obligation de réduire le déficit public. Les prochains jours au Parlement permettront de mesurer la solidité de l’accord majoritaire et la capacité du gouvernement à transformer ces intentions en dispositions chiffrées et exécutoires.

Parlons Politique

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