Budget 2026 : Patrick Martin (Medef) menace une grande mobilisation nationale si la fiscalité des entreprises augmente, ciblant la taxe Zucman

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Patrick Martin, président du Medef, menace d’une « grande mobilisation patronale » si le budget 2026 augmente la fiscalité des entreprises, ciblant notamment la taxe « Zucman » qu’il qualifie de « spoliation » et avertissant que toute hausse nuirait à l’investissement.

Le président du Medef, Patrick Martin, a prévenu samedi 13 septembre qu’une « grande mobilisation patronale » serait organisée si les impôts des entreprises étaient augmentés dans le cadre du budget 2026. Dans une interview publiée sur le site du Parisien, il a qualifié la taxe dite « Zucman », réclamée par la gauche, de « forme de spoliation ».

Menace d’une mobilisation patronale

Selon Patrick Martin, « les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement ». Il ajoute : « Si les impôts augmentent, il y aura une grande mobilisation patronale », précisant que celle-ci dépasserait le cadre du Medef et qu’il a constaté des adhérents « très inquiets ».

Le dirigeant décrit la forme de mobilisation envisagée : « On ne descendra pas dans la rue. On réunira massivement, comme ce fut le cas par le passé, sous forme de meeting, des milliers de chefs d’entreprise de tout profil, en termes de taille, de secteur d’activité, d’origine territoriale pour bien signifier que nous refusons d’être la variable d’ajustement… ».

Il cite ainsi la volonté du patronat d’exprimer collectivement son opposition aux mesures fiscales qui, de son point de vue, nuiraient à la « bonne marche de l’économie » et à « l’intérêt du pays ».

Critiques ciblées : la taxe Zucman et l’impact sur l’investissement

Parmi les « lignes rouges » évoquées par le président du Medef figure la taxe sur les très hauts patrimoines dite « Zucman », nommée d’après l’économiste Gabriel Zucman et portée notamment par la gauche. Patrick Martin estime que cette taxe constituerait « un frein terrible à l’investissement et à la prise de risques pour les entreprises ».

Il souligne que, selon lui, la taxe Zucman « intègre l’outil de travail dans le calcul du patrimoine, alors même que l’ISF ne le faisait pas ». Dans le cas de certaines entreprises — « dans la tech notamment » — « qui valent cher mais ne font pas encore de résultats ou ne distribuent pas de dividendes, instaurer cette taxe serait même une forme de spoliation et les condamnerait à la vente », s’est-il insurgé.

Ces propos traduisent la crainte du Medef que l’assiette d’un nouvel impôt frappe des entreprises en forte valorisation mais encore non rentables, ce qui, d’après l’organisation patronale, pèserait sur les décisions de financement et de maintien des projets.

Fiscalité, dépenses publiques et priorités revendiquées

Patrick Martin a également rappelé, toujours dans le même entretien, que les entreprises françaises figureraient parmi « les plus imposées parmi les pays de l’OCDE, déduction faite des aides qu’elles reçoivent ». Il a cité un chiffre : « 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires en 2025 ».

En contrepartie, il a déploré que la promesse d’une baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), impôt de production, ne se soit pas concrétisée. Pour le Medef, la logique consiste à alléger la pression fiscale pesant sur les entreprises afin de relancer l’investissement.

Sur la méthode budgétaire, il juge que les propositions du Parti socialiste auraient « un effet récessif » dans une conjoncture qu’il qualifie déjà de difficile. « C’est presque une provocation pour les patrons de voir que l’État imagine augmenter la fiscalité sans chercher à baisser ses dépenses », a-t-il lancé, en insistant pour que les économies visent d’abord « les dépenses sociales et les frais de fonctionnement », notamment par des suppressions de postes dans la fonction publique selon lui.

Relations avec l’exécutif et remarques sur des personnalités politiques

Patrick Martin indique avoir été reçu vendredi soir par le Premier ministre, Sébastien Lecornu. Il a aussi abordé d’autres points, en rappelant que le Medef s’opposait à la suppression de deux jours fériés, mesure sur laquelle Sébastien Lecornu serait revenu samedi.

Concernant François Bayrou, que l’article mentionne comme « le précédent chef de gouvernement renversé lundi lors d’un vote de confiance à l’Assemblée nationale », Patrick Martin a exprimé son regret face à « une tendance à travailler un peu seul », jugement qui « nous a déconcertés ». Ces remarques traduisent une certaine réserve du patronat quant aux modalités de concertation avec les responsables politiques.

En l’état, le Medef maintient une posture d’alerte : il se dit prêt à mobiliser massivement ses adhérents si le projet budgétaire retenu engage une hausse de la fiscalité des entreprises. Les propositions et critiques formulées par Patrick Martin visent à peser sur les choix du gouvernement et du Parlement dans le cadre du débat sur le budget 2026.

Parlons Politique

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