Concours enseignants 2026 : +46% d’inscriptions grâce au Bac+3, mais la réforme laisse planer des incertitudes sur les postes et la pérennité du redressement

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Les concours de recrutement de l’éducation nationale pour 2026 ont totalisé 266 000 candidatures à la clôture, soit +46,3% par rapport à 2025 — un rebond attribué à la réforme ouvrant l’accès au bac+3 et attirant massivement des étudiants en licence. Si le ministre Édouard Geffray salue ce « doublement » des concours externes, ces inscriptions élargies ne garantissent pas à elles seules davantage de postes ni la durabilité du redressement des effectifs enseignants.

À première lecture, les chiffres publiés à la clôture des inscriptions pour les concours de recrutement de l’éducation nationale pour 2026 paraissent rassurants. Au 2 décembre, près de 266 000 candidatures avaient été enregistrées, soit une progression de 46,3 % par rapport à 2025.

Un rebond chiffré salué par le ministre

Le ministre de l’éducation nationale, Édouard Geffray, a commenté ces données lors d’une intervention sur RMC le 5 décembre, se félicitant que le vivier de candidats ait « doublé aux concours externes, qui sont les concours qui nous permettent de pourvoir le plus de postes. C’est là où on avait une chute très importante des étudiants ». Cette déclaration met en lumière la dimension politique et symbolique du résultat, relayée par la communication ministérielle.

Le chiffre de 266 000 candidatures constitue la donnée centrale communiquée lors de la clôture des inscriptions. La hausse de 46,3 % par rapport à 2025 est la comparaison chiffrée mise en avant pour mesurer l’ampleur du rebond.

Une hausse largement expliquée par la réforme des concours

Cette progression s’explique en grande partie par des conditions exceptionnelles liées à la refonte des concours et de la formation, qui doit entrer en vigueur en 2026. La réforme modifie le niveau d’accès : les enseignants et conseillers principaux d’éducation peuvent désormais être recrutés à l’issue de la troisième année de licence (bac +3), et non plus à la fin d’un master 2 (bac +5), régime en vigueur depuis 2022.

Ce changement d’éligibilité élargit mécaniquement le vivier de candidats. Pour la session inaugurale, et pour une période de deux ans, les deux voies de recrutement (bac +3 et bac +5) cohabitent. Ceci permet aux étudiants de licence 3, de master 1 et de master 2 de s’inscrire aux mêmes concours, augmentant le nombre d’inscriptions sans que cela traduise nécessairement, à court terme, une augmentation similaire des postes effectivement pourvus.

Une dynamique portée par les étudiants de licence

Le ministre a souligné un autre point chiffré et qualitatif : « Il y a beaucoup plus d’étudiants de licence qui se sont inscrits qu’il y en a en master. Donc ça veut dire qu’effectivement, la réforme a l’effet attendu. » Cette observation indique que la modification du niveau requis a attiré davantage d’étudiants encore en licence, qui auparavant n’auraient pas pu candidater.

Dans le contexte décrit, l’« appel d’air » constaté correspond donc principalement à un élargissement administratif des conditions d’accès. La cohabitation des deux voies pendant deux ans explique en partie le doublement observé sur certains concours, en particulier les concours externes, précisés par le ministre.

Limites et points à garder à l’esprit

Si les données d’inscription montrent une hausse nette, elles ne rendent pas compte de l’ensemble des dimensions de la campagne de recrutement. Le chiffre d’inscrits ne permet pas à lui seul d’évaluer le nombre de postes offerts, le taux de réussite, ni la pérennité d’un éventuel redressement des effectifs enseignants sur la durée.

Par ailleurs, la nature inaugurale de la session 2026 — qui combine pour deux ans deux formats de recrutement — implique que les évolutions observées peuvent comporter un effet de transition. Il conviendra, pour une appréciation complète, de suivre les campagnes suivantes une fois le calendrier de la réforme stabilisé et la cohabitation des formats achevée.

Enfin, les propos du ministre, rapportés sur RMC le 5 décembre, offrent une lecture politique et optimiste du résultat. Les données chiffrées publiées à la clôture des inscriptions constituent un indicateur important, mais elles requièrent un suivi complémentaire pour mesurer l’impact réel sur les recrutements et la formation initiale des enseignants.

En l’état, la campagne 2026 marque un tournant administratif : l’ouverture des concours aux étudiants titulaires d’un bac +3 a élargi le nombre de candidats et produit, sur le papier, une augmentation significative des inscriptions. Reste à observer si cette hausse se traduira par une augmentation durable des entrants dans la profession enseignante et par un renforcement des capacités de formation et d’intégration des nouveaux recrutés.

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