Décrochage démographique : vers un choc emploi 2033–2035 — baisse des actifs, pénuries, hausse du chômage et pression sur retraites et immigration

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Le Haut‑Commissariat au plan, via une note d’Antoine Foucher, alerte : la crise démographique accélère et le marché du travail pourrait décrocher après un pic vers 2033–2035. Baisse des actifs, pénuries et pression sur les retraites obligent à anticiper des réformes.

La France entre dans une nouvelle étape pour son marché du travail : la crise démographique s’accélère et ses effets devraient être profonds. Une note publiée par le Haut‑Commissariat à la stratégie et au plan — consultée par Le Monde — met en garde contre un « décrochage » de la population active, déjà en quasi‑stagnation, et anticipe une baisse du nombre d’actifs autour de 2035.

Origine et auteurs de la note

Le document, rendu public mardi 28 octobre et transmis par le Haut‑Commissariat, est une contribution extérieure à l’institution. Il a été rédigé par Antoine Foucher, ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud au ministère du Travail. Le haut‑commissaire au plan, Clément Beaune, explique la démarche : « On porte une grande attention à cette question démographique, l’idée est de lancer un signal d’alerte, faire prendre conscience des enjeux et proposer des options. »

Cette note prolonge une première étude consacrée au décrochage démographique, diffusée en septembre, et intervient dans un contexte où la question a été élevée au rang de priorité par l’exécutif.

Contexte politique et calendrier

En janvier 2024, le président de la République avait annoncé des mesures visant à un « réarmement démographique ». Le document du Haut‑Commissariat souligne toutefois qu’un éventuel effet d’une politique nataliste efficace ne se ferait pas sentir avant une génération. Antoine Foucher le formule de manière crue : « Pour les trente prochaines années, la messe est dite. »

Parallèlement, la note se fonde sur les dernières prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), en tenant compte des effets de la réforme des retraites de 2023. Selon ces projections, le pic démographique du marché du travail devrait survenir autour de 2033–2035, puis le nombre de personnes en âge de travailler commencerait à diminuer — un phénomène qualifié d’inédit depuis 1945.

Les « cinq révolutions » annoncées

Le document évoque « cinq révolutions du marché du travail » liées à la baisse attendue du nombre d’actifs. La note ne se contente pas d’énoncer le constat démographique : elle veut attirer l’attention sur des transformations structurelles à venir et sur la nécessité d’options politiques adaptées. Le libellé exact de ces cinq points figure dans la note elle‑même, consultée par la presse.

Sans reprendre mot à mot l’énumération, la contribution indique que la raréfaction relative de la main‑d’œuvre modifiera les équilibres entre offre et demande d’emploi, contraindra les entreprises à adapter leurs pratiques de recrutement et de formation, et obligera les pouvoirs publics à repenser certains paramètres économiques et sociaux.

Conséquences attendues et incertitudes

Les conséquences évoquées par la note sont multiples et feront l’objet de débats publics et professionnels : tensions sur certains métiers, pression sur les finances publiques via les systèmes de retraite et de protection sociale, et potentielle accélération des transformations technologiques et organisationnelles au travail. Le document invite à considérer des options variées pour limiter les impacts les plus sévères.

La note insiste aussi sur les limites temporelles des politiques publiques : même si certaines mesures peuvent atténuer des effets, leurs bénéfices démographiques sont lents à apparaître. C’est ce qui fonde l’affirmation d’Antoine Foucher sur l’horizon de trente ans, et la recommandation d’anticiper dès à présent.

Un signal d’alerte destiné aux décideurs

En gardant un ton prospectif, le Haut‑Commissariat cherche à ouvrir un débat de long terme plutôt qu’à proposer une feuille de route unique. Le message central est simple : l’évolution démographique est suffisamment marquée pour imposer des ajustements — tant dans les entreprises que dans les politiques publiques — et ces ajustements gagneront à être pensés dès maintenant, face à une trajectoire qui, selon les projections utilisées, conduira à une baisse du nombre d’actifs après le pic attendu autour de 2033–2035.

Les auteurs et les responsables cités rappellent enfin que l’information et la préparation comptent parmi les premiers remèdes : mieux mesurer les effets, tester des réponses et inscrire les choix dans un horizon de long terme permettront, estiment‑ils, de limiter les risques d’un décrochage économique et social lié au vieillissement et à la contraction de la population active.

Parlons Politique

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