Fitch abaisse la note de la France à A+ : Pisani-Ferry met en garde sur la dette, la cohérence des choix publics et la hausse du coût d’emprunt

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Fitch a abaissé vendredi 12 septembre la note souveraine de la France à A+, pointant un endettement élevé et croissant, l’incapacité à remettre les comptes publics en ordre et l’instabilité politique. Ce coup de semonce augmente la pression sur le coût d’emprunt, resserre les marges de manœuvre budgétaires et alerte marchés et autres agences de notation.

Vendredi 12 septembre, l’agence Fitch a abaissé la note souveraine de la France à A+. Cette décision, annoncée dans un communiqué de l’agence, a ravivé les interrogations sur la trajectoire des finances publiques et sur la capacité du gouvernement à rassurer les marchés.

Les motifs avancés par Fitch

Fitch explicite trois motifs principaux pour cette révision : un ratio d’endettement élevé et en hausse, une incapacité jugée patente à remettre les comptes publics en ordre, et une instabilité politique avérée. Ces éléments sont présentés par l’agence comme des facteurs susceptibles d’affaiblir la solvabilité à moyen terme.

La mention du « ratio de dette élevé et en hausse » renvoie au poids de la dette publique dans l’économie, indicateur central pour les agences de notation. Fitch estime que la tendance de ce ratio n’est pas compatible avec une stabilisation durable des finances publiques sans mesures correctrices perceptibles et crédibles.

Comparaisons européennes et trajectoires récentes

Malgré cette dégradation, la note A+ demeure, selon Fitch, au-dessus de celles attribuées à l’Italie, à l’Espagne et au Portugal. Toutefois, les conditions d’emprunt constatées sur les marchés obligataires ne reflètent pas toujours cet écart : elles sont équivalentes pour l’Italie, et pour l’Espagne et le Portugal elles apparaissent mêmes meilleures.

Depuis le début de 2022, la trajectoire du « rating » français a été marquée par deux révisions à la baisse. Parallèlement, le Portugal a vu sa note rehaussée à trois reprises durant la même période. Ces évolutions soulignent des dynamiques divergentes au sein de la zone euro, où la note nominale d’un État ne suffit pas à rendre compte des perceptions de risque sur les marchés.

L’article original évoque la possibilité que les autres grandes agences — Moody’s et Standard & Poor’s — réexaminent prochainement la note française. Si de tels réexamenst ont souvent un calendrier indépendant, la décision de Fitch renforce la vigilance des investisseurs et peut précipiter de nouvelles analyses par ses pairs.

Conséquences politiques et économiques

La dégradation place la politique économique sous une surveillance accrue des marchés et des agences de notation. Un coût d’emprunt plus élevé ou une perception de risque prolongée imposeraient au gouvernement des marges de manœuvre plus étroites pour financer des dépenses publiques et des réformes.

Sur le plan interne, l’un des motifs mentionnés — l’instabilité politique — implique que la lisibilité et la crédibilité des choix budgétaires deviennent des variables déterminantes. Sans ancrage clair des politiques publiques et sans calendrier crédible de réduction des déficits, il est plus difficile de convaincre les investisseurs de la soutenabilité de la dette.

Retour historique : des tensions par le taux de change aux défis d’aujourd’hui

Le texte rappelle un précédent des années 1980, lorsque les tensions économiques se manifestaient par le taux de change, avant que le président François Mitterrand n’opte pour un changement de politique économique plutôt que pour une sortie du système monétaire européen. Ce revirement a laissé des traces durables dans la mémoire collective et dans l’interprétation des crises économiques en France.

Aujourd’hui, la nature du défi est différente. Il ne s’agit plus principalement d’une divergence vis-à-vis de l’Allemagne mais de la capacité propre de la France à tracer un chemin crédible vers la maîtrise de l’endettement public. La confiance des marchés repose sur des perspectives claires de réduction des déficits et sur la stabilité politique nécessaire à leur mise en œuvre.

En l’état, l’annonce de Fitch illustre combien les notations souveraines restent un signal majeur pour les investisseurs et un élément important du climat économique. La portée réelle de cette dégradation dépendra de la réaction des marchés, de l’évolution des indicateurs macroéconomiques et des décisions politiques à venir.

Sans prétendre à la prévision, il est possible d’observer que la France entre dans une période où les choix budgétaires et la capacité à enrayer la hausse de la dette seront scrutés de près, tant par les agences de notation que par les acteurs financiers internationaux.

Parlons Politique

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