Inactivité: un coût de 43 milliards et une fracture sociale — le collectif transpartisan appelle à coordonner formation, accompagnement et levée des freins à l’embauche

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Plutôt que de prôner « travailler plus », la France doit surtout intégrer ceux qui sont exclus du marché du travail : l’inactivité coûterait près de 43 milliards par an et nourrit les fractures sociales tout en réduisant les recettes publiques. Des dispositifs de formation, d’accompagnement et la levée des freins à l’embauche, financés et coordonnés, sont indispensables pour faire de l’emploi un levier d’insertion durable.

À l’heure où la France importe et consomme davantage qu’elle ne produit, un slogan revient souvent dans le débat public : « il faudrait travailler plus. » Pour ceux qui le souhaitent et qui le peuvent, prolonger la durée du travail est une option. Mais la question centrale est ailleurs : comment intégrer dans l’activité productive tous ceux qui en sont aujourd’hui privés ?

Travailler plus, ou faire travailler tous ?

Opposer le nombre d’heures travaillées au nombre de personnes sans emploi conduit à une simplification. La faiblesse structurelle de l’économie française tient moins aux heures effectuées qu’au nombre de personnes exclues du marché du travail. Le défi n’est pas uniquement d’accroître la productivité par individu, il est d’élargir l’accès à l’emploi afin de prévenir l’isolement social et économique de centaines de milliers de personnes.

Le chiffre de 7 % de chômage, fréquemment présenté comme un relatif succès, masque une réalité contrastée. D’un côté, certains secteurs souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre qualifiée ; de l’autre, des populations restent durablement éloignées de toute activité. Dans les deux cas, l’absence d’emploi engendre des fractures sociales : perte de repères, montée du sentiment d’exclusion et affaiblissement du lien civique.

Le coût financier et social de l’exclusion

La question budgétaire souligne l’urgence : au moment où l’État vise 44 milliards d’euros d’économies, la privation d’emploi représenterait un coût d’environ 43 milliards d’euros par an. Ce chiffre, tel qu’énoncé dans le débat public, est présenté comme la « vraie dette sociale », soit le fardeau récurrent pesant sur les comptes publics et les services collectifs.

Ce coût ne se limite pas aux seules aides et allocations : il inclut des dépenses indirectes (santé, sécurité, accompagnement social) et des pertes de recettes fiscales liées à une activité économique moindre. Considérer l’emploi comme un coût plutôt que comme une ressource produit un paradoxe : économiser sur les politiques d’insertion peut, à moyen terme, aggraver la pression financière et sociale que ces mêmes politiques cherchent à réduire.

L’emploi comme levier d’insertion

Réduire l’inactivité est donc à la fois une ambition sociale et une stratégie économique raisonnable. Faire entrer davantage de personnes dans l’emploi accroît les recettes publiques, réduit les charges sociales liées à l’exclusion et soutient la croissance par l’augmentation de la consommation et de la production nationale.

Pour transformer cette logique en résultats concrets, les dispositifs de retour à l’emploi doivent être financés et conçus pour être efficaces. Cela implique d’adapter la formation aux besoins des secteurs en tension, de lever les obstacles à l’embauche (mobilité, reconnaissance des compétences, santé au travail) et d’articuler accompagnement social et parcours professionnels durables.

La perspective avancée dans le débat est claire : l’emploi pour tous n’est pas simplement une formule politique, mais une réponse opérationnelle aux fractures économiques et sociales. Sa mise en œuvre exige des moyens publics ciblés et suffisants, ainsi qu’une coordination entre acteurs publics et privés pour réduire l’inactivité de façon durable.

Seuls des moyens suffisants alloués par les pouvoirs publics aux dispositifs de retour vers l’emploi permettront de répondre durablement à cette ambition commune d’emploi pour toutes et tous.

Parlons Politique

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