Mayotte : une étude révèle que le cyclone Chido a tué en moyenne 45 % des coraux du lagon (jusqu’à 88 %) — urgence protections et réduction de la pollution

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Une étude du parc naturel marin de Mayotte (Marex, Créocéan) montre que le cyclone Chido a tué en moyenne 45 % des coraux — jusqu’à 88 % localement — et, combiné à un blanchissement lié à El Niño, a provoqué une perte de 35 % du recouvrement corallien. Les auteurs appellent à protéger les zones résilientes et à réduire la pollution et la mauvaise gestion des eaux usées pour préserver la biodiversité et la protection côtière.

Une étude du parc naturel marin de Mayotte, réalisée avec les bureaux d’études Marex et Créocéan, établit que le cyclone Chido a détruit près de la moitié des coraux de l’île. Le travail, mené dans le cadre d’un programme de suivi de l’état des récifs, fait état d’une mortalité moyenne de 45 % à l’échelle de Mayotte après le passage du cyclone.

Bilan chiffré et répartition spatiale des dégâts

Les pertes ne sont pas homogènes sur l’archipel. Les sites exposés au nord-est, zone d’impact principal de Chido, ont enregistré des taux de mortalité locaux atteignant 88 % par endroits. L’étude signale également une mortalité moyenne cumulée de 66 % lorsqu’on combine les effets du cyclone et d’un épisode de blanchissement survenu plus tôt dans l’année.

Ce cumul d’impacts s’est traduit par une perte de recouvrement corallien estimée à 35 %. Les auteurs soulignent que l’ampleur de cette mortalité est « assez inédite » : le dernier épisode comparable remonterait à 1998, selon les éléments cités par l’étude.

Origine des dommages et rôle d’El Niño

L’étude établit un lien entre les dommages causés par Chido et un affaiblissement préalable des récifs lié à un épisode de blanchissement attribué au phénomène naturel El Niño. Ce phénomène cyclique augmente la température des eaux, ce qui fragilise les colonies coralliennes et les rend plus vulnérables aux événements météorologiques extrêmes.

Les chercheurs notent que la succession de ces deux phénomènes — réchauffement puis cyclone — a amplifié la mortalité corallienne au-delà de ce que chacun des événements aurait provoqué isolément.

Impacts écologiques et sur la protection côtière

Selon Oriane Lepeigneul, du parc naturel marin de Mayotte, interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), la structure corallienne joue un rôle essentiel pour de nombreuses espèces. Elle avertit que ces pertes risquent d’entraîner, « à moyen terme », des conséquences sur les communautés de poissons.

Outre la biodiversité, les récifs constituent une barrière naturelle qui protège le trait de côte contre l’érosion et l’énergie des tempêtes. L’étude relève donc un double enjeu : la préservation de la diversité benthique (poissons récifaux, crustacés, etc.) et la capacité des côtes à résister aux événements climatiques futurs.

Mesures recommandées et pressions anthropiques

Les auteurs insistent sur la nécessité de conserver les secteurs de récifs qui ont résisté à ces chocs. Oriane Lepeigneul insiste sur le contrôle des pressions humaines notamment la pollution, la dégradation de la qualité de l’eau et certains projets d’aménagement susceptibles d’aggraver l’état des récifs.

Le texte de l’étude mentionne explicitement la gestion des eaux usées et des déchets comme facteurs à maîtriser pour favoriser le rétablissement des coraux et limiter la détérioration supplémentaire des habitats.

Contexte de l’événement et conséquences humaines

Le cyclone Chido a touché Mayotte le 14 décembre 2024. L’événement a causé d’importants dégâts matériels, 40 décès et 41 personnes portée(s) disparue(s), selon les bilans cités par l’étude et les autorités.

Le lagon de Mayotte, l’un des plus grands au monde avec une superficie de 1 100 kilomètres carrés, subit en parallèle une forte pression démographique. Le document relève des déficiences dans la gestion des eaux usées et des déchets, facteurs susceptibles d’aggraver la vulnérabilité des récifs déjà fragilisés par les phénomènes climatiques.

En synthèse, l’étude met en lumière une dégradation importante des récifs de Mayotte liée à la conjonction d’un épisode de blanchissement associé à El Niño et du passage du cyclone Chido. Elle appelle à protéger les secteurs encore intacts et à réduire les pressions humaines pour favoriser la résilience des écosystèmes coralliens.

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