Nouvelle-Calédonie : le plan fiscal exigé pour obtenir un prêt d’un milliard provoque une grève — coupes dans les allocations familiales et allègements fiscaux contestés

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Nouvelle-Calédonie : le plan présenté le 14 août, condition du prêt d’un milliard d’euros, provoque une grève — coupes dans les allocations familiales et allègements fiscaux au cœur de la contestation.

Le projet de réformes présenté au Congrès de la Nouvelle-Calédonie suscite une vive opposition syndicale. La Fédération des fonctionnaires, qui avait appelé à une grève générale, a dénoncé un ensemble de mesures jugées injustes et mal calibrées pour répondre à la crise financière du territoire.

Des mesures contestées par les syndicats

Au cœur du mécontentement figurent trois dispositions : une économie annoncée de 27 millions d’euros sur les allocations familiales, une exonération d’impôt sur les sociétés pour les nouvelles entreprises pendant trois ans et une réduction de 10 points du taux de l’impôt sur les sociétés. Pour la Fédération, ces choix redistribuent les charges de façon défavorable aux familles au profit des entreprises.

« On prend donc 27 millions dans les poches des familles pour en mettre 50 [millions] dans celles des patrons. Donc, on ne fait même pas d’économies, au contraire », a déclaré Steeve Teriitehau, secrétaire général du syndicat. Selon la Fédération, ce rééquilibrage fiscal ne répondrait pas aux priorités sociales en période de tension économique.

Peu avant le débat, une centaine de personnes, selon les organisateurs, ont répondu à l’appel à la grève générale lancé par « la Fédé » et se sont rassemblées devant le Congrès de la Nouvelle-Calédonie pour manifester leur désaccord avec le plan de réformes présenté le jeudi 14 août à l’assemblée délibérante du territoire.

Un prêt d’un milliard d’euros conditionné à des réformes

Ces mesures s’inscrivent dans un contexte plus large : Paris a promis une aide financière d’un montant d’un milliard d’euros, sous forme de prêt, pour aider la Nouvelle-Calédonie à faire face à ce que le gouvernement qualifie de situation financière insoutenable. Le versement de cette aide est conditionné à l’adoption d’un ensemble de réformes par les institutions du territoire.

Le prêt, selon les termes fournis, pourrait ensuite être transformé, au moins en partie, en subventions. Cette possibilité de conversion constitue une modalité importante du dispositif d’aide, mais elle est liée à la mise en œuvre et à l’acceptation des réformes exigées par l’État.

Les acteurs syndicaux et certaines forces politiques estiment que les conditions attachées à l’aide de l’État imposent des choix budgétaires douloureux, notamment en matière de prestations sociales, alors que d’autres voix jugent nécessaire d’assouplir la pression fiscale sur les entreprises pour relancer l’activité.

Une économie en berne après les violences de 2024

Les autorités locales expliquent leur position par l’ampleur des dégâts économiques subis après les violences de 2024. Selon les éléments avancés lors des discussions, environ 10 000 emplois auraient été détruits et le produit intérieur brut (PIB) du territoire aurait reculé de 10 à 15 %.

La Nouvelle-Calédonie est autonome en matière fiscale, ce qui signifie que les décisions prises par son assemblée délibérante ont un impact direct sur l’équilibre budgétaire local. C’est dans ce cadre que s’inscrit la négociation avec l’État et la mise en oeuvre des mesures conditionnant l’aide financière promise par Paris.

Pour les partisans du plan présenté, l’objectif est de stabiliser les finances publiques et de créer des incitations pour la création d’entreprises et l’investissement privé, espérant ainsi amorcer une reprise économique. Pour les opposants, la méthode et la répartition des efforts posent la question de la justice sociale et de la protection des populations les plus vulnérables.

Le débat se déroule dans un climat de forte sensibilité sociale et politique : la présentation du 14 août marque une étape formelle dans l’examen des réformes, mais l’adoption effective et la mise en oeuvre des mesures dépendront notamment des arbitrages locaux et des négociations avec l’État.

À ce stade, les éléments fournis publiquement permettent de cerner les lignes de fracture principales — coupe dans les allocations familiales, allègements fiscaux en faveur des entreprises, conditionnalité du prêt de 1 milliard d’euros — sans éclairer complètement l’ensemble des compensations prévues ni les mécanismes précis de conversion du prêt en subventions. Les discussions se poursuivent entre les différents acteurs concernés.

Parlons Politique

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