Nouvelle ligue NBA/FIBA en Europe 2027–28 : PSG, Real Madrid et 16 clubs visés pour un championnat semi‑ouvert à 3 milliards, face aux recours de l’Euroleague

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Adam Silver et la FIBA veulent lancer d’ici 2027–2028 une nouvelle ligue européenne de basket : un championnat « semi‑ouvert » à 16 équipes (12 permanentes) visant près de 3 milliards de dollars de revenus. Projet ambitieux, porté par grands clubs et villes européennes, mais contesté par l’Euroleague et soumis à des risques juridiques communautaires.

Fin mars 2025, Adam Silver, le patron de la NBA, a officialisé à New York son projet de créer une nouvelle compétition européenne en partenariat avec la Fédération internationale de basket (FIBA). Présenté comme un modèle « made in Europe » mais inspiré du système nord‑américain, le projet vise à rassembler des grands clubs du Vieux Continent sous une formule hybride entre ligue fermée et ouverture par le mérite sportif.

Un calendrier et des soutiens affichés

Lors d’une conférence de presse organisée le 16 septembre, Adam Silver a décrit la perspective d’un lancement en 2027 comme « ambitieuse », en ajoutant toutefois qu’il « n’aimerait pas aller au‑delà de 2028 ». Le secrétaire général de la FIBA, Andreas Zagklis, a déclaré : « Je suis enchanté d’annoncer qu’après un bureau exécutif de la FIBA, nous avons un soutien unanime pour passer ce cap avec la NBA. »

Jorge Garbajosa, président de FIBA Europe, a relativisé le calendrier en indiquant qu’un grand nombre de démarches administratives devaient encore être effectuées avant que le projet ne soit soumis au vote des responsables des franchises américaines. Il a résumé la trajectoire en ces termes : « Cela va prendre du temps, mais ça arrivera. »

Format sportif : semi‑ouvert et 16 équipes

Le nouveau championnat, dont le nom n’est pas encore déterminé, devrait compter 16 équipes, dont 12 membres permanents. Le modèle proposé est « semi‑ouvert » : chaque année, quatre clubs pourraient rejoindre la ligue sur la base du mérite sportif, en tenant compte de leurs résultats dans leurs championnats nationaux. Il ne s’agit donc pas d’une ligue totalement fermée à l’image de la NBA.

Le projet devra aussi s’accorder sur des règles de jeu qui diffèrent entre continents : la durée des rencontres, par exemple, n’est pas la même (quatre quart‑temps de 12 minutes aux États‑Unis contre 10 minutes en Europe), et d’autres adaptations règlementaires seront discutées lors des étapes suivantes.

Enjeux économiques et implantation

Selon les promoteurs, la ligue pourrait capter d’importantes ressources commerciales : la NBA estime aujourd’hui que le déploiement d’une ligue en Europe peut représenter un potentiel de l’ordre de 3 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros). L’objectif affiché est de consolider la marque NBA en Europe et d’accroître la valeur marketing de la discipline.

Plusieurs villes et clubs européens sont cités comme candidats ou cibles prioritaires : Paris et Lyon (via l’ASVEL, propriété de Tony Parker), Monaco (finaliste de l’Euroligue) ainsi que des clubs historiques comme le Real Madrid, le FC Barcelone, l’Olimpia Milan, le Bayern Munich, le Fenerbahçe ou le Panathinaïkos. Des implantations à Londres et à Berlin sont également envisagées pour toucher deux marchés majeurs.

Risques juridiques et opposition des acteurs européens

Le projet soulève des questions juridiques et éthiques importantes. Les articles 101 et 102 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui interdisent les pratiques anticoncurrentielles et les abus de position dominante, pourraient être mobilisés si la nouvelle ligue était imposée sans concertation avec les structures existantes.

L’Euroleague Commercial Assets (ECA), organisateur privé de l’Euroligue, a mis en garde contre les risques de fragmentation : « De tels projets risqueraient de fragmenter le sport et de créer la confusion », a‑t‑elle relevé, tout en déclarant son ouverture au dialogue. L’affaire rappelle la controverse de la Super League de football (avril 2021) — rebaptisée « Unify League » en 2024 — et la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (décembre 2023) qui avait estimé que l’UEFA et la FIFA exerçaient un pouvoir susceptible de restreindre la liberté de concurrence.

Dialogue nécessaire et scenarii d’évolution

Les promoteurs insistent sur la nécessité d’un travail concerté pour éviter que l’apparition d’une ligue transatlantique ne nuise à l’écosystème européen. Paulius Motiejunas, patron de l’Euroligue, a annoncé lors de l’ouverture de la nouvelle saison à Dubaï le 29 septembre 2025 qu’il rencontrerait prochainement des responsables NBA à Abu Dhabi et qu’il avait programmé des échanges avec la FIBA en Suisse. Il a défendu l’idée d’étapes progressives : « Il y a beaucoup de manières dont les choses pourraient s’articuler entre l’Euroligue, la FIBA et nous pour le basket européen. Cela ne peut pas être un mariage d’emblée ; il y a plein de petites étapes à passer. »

Au‑delà des débats juridiques, le projet pose une question de gouvernance du sport en Europe et de partage des ressources médiatiques et commerciales. Les promoteurs misent sur un modèle capable de concilier ambition économique et respect des cadres sportifs et juridiques européens. Les prochaines étapes seront administratives et politiques : choix final du format, accord des autorités sportives et validation des parties prenantes avant tout lancement effectif.

Parlons Politique

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