Paludisme à Mayotte : 12 cas autochtones depuis janvier, première recrudescence en 5 ans — 66 cas au total, 26 hospitalisations, alerte réintroduction

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Paludisme à Mayotte : Santé publique France signale 12 cas autochtones depuis janvier 2025 (10 en juillet) — 66 cas recensés au total, majoritairement importés des Comores ; 26 hospitalisations (5 en réanimation) et aucun décès. Alerte sur le risque de réintroduction, appel à renforcer la surveillance et la prise en charge.

Douze cas autochtones de paludisme ont été signalés à Mayotte depuis le début de l’année, dont dix en juillet, a indiqué, mardi 12 août, l’antenne régionale de Santé publique France (SPF). Il s’agit, selon le bulletin épidémiologique régional, de la première détection de cas acquis localement depuis juillet 2020.

Chiffres et répartition des cas

Dans son communiqué, SPF précise que « Pour la première fois depuis juillet 2020, 12 cas de paludisme acquis localement ont été enregistrés à Mayotte : un en février, un en juin et dix en juillet 2025 ». Au total, 66 cas de paludisme ont été recensés sur l’archipel de l’océan Indien depuis le début de l’année, la majorité étant des cas importés, en grande partie en provenance des Comores voisines.

Parmi les 66 personnes concernées, vingt-six ont été hospitalisées et cinq ont été admises en réanimation. « Aucun décès n’a été enregistré », précise SPF.

Des origines extérieures et un risque de réintroduction

Interrogé par l’Agence France-Presse, Youssouf Hassani, le délégué régional de SPF, a rappelé le rôle des cas importés dans la dynamique locale : « Ces cinq dernières années, nous n’avions recensé que des cas importés, en provenance majoritairement des Comores, mais aussi de Madagascar et de pays d’Afrique continentale (…) . Mais l’augmentation du nombre de cas importés a favorisé la prolifération de la maladie localement. »

Il a également souligné la proximité géographique et épidémiologique des Comores, où une flambée est en cours : « Ces chiffres montrent que le risque de réintroduction de la maladie est là. Il faut surtout faire attention à la flambée épidémique qui a lieu aux Comores. » M. Hassani a, en revanche, refusé d’évoquer une « reprise » de l’épidémie à Mayotte.

Le bulletin rappelle que l’île d’Anjouan, aux Comores, se situe à environ 70 kilomètres de Mayotte, un élément de contexte souvent cité pour expliquer la facilitation des échanges infectieux entre les territoires.

Une comparaison avec les années précédentes montre une évolution notable des flux de cas importés : 119 cas importés avaient été enregistrés à Mayotte en 2024, contre 38 en 2023. Sur le long terme, l’incidence des cas autochtones avait fortement diminué à Mayotte depuis le début des années 2000, passant de près de 2 000 cas signalés en 2002 à seulement deux en 2020, puis aucun jusqu’à l’année en cours.

En 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé Mayotte parmi « les territoires en phase d’élimination du paludisme », une reconnaissance du recul de la transmission locale observé sur la décennie précédente.

Contexte régional et enjeux sanitaires

Le paludisme avait quasiment disparu des Comores entre 2010 et 2016, mais l’archipel a connu ces dernières années une résurgence de la maladie, même si le nombre de cas actuel reste éloigné du pic de 103 600 cas rapporté en 2010. Cette situation régionale renforce la vulnérabilité de Mayotte, où les épisodes importés peuvent, dans certaines conditions, déclencher des transmissions locales.

Les autorités sanitaires insistent sur la nécessité de maintenir une surveillance attentive et des capacités de prise en charge, au regard des hospitalisations et des passages en réanimation constatés. Les chiffres communiqués par SPF mettent en lumière l’équilibre fragile entre la maîtrise de la transmission locale et la pression exercée par les cas importés.

Alors que Mayotte avait connu une phase de quasi-élimination, la réapparition de cas autochtones souligne l’importance des dispositifs de surveillance, de diagnostic et de traitement, ainsi que de la coordination régionale face aux dynamiques épidémiologiques transfrontalières.

L’alerte de SPF, relayée par son bulletin régional, constitue un signal pour les acteurs de santé locaux et régionaux : suivre l’évolution des cas, identifier les chaînes de transmission et adapter les réponses sanitaires restent des priorités pour éviter une amplification de la transmission sur l’archipel.

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