À l’Amphi de LFI à Châteauneuf‑sur‑Isère, l’invitation de Charles Consigny à Manuel Bompard cristallise tensions : slogans anti‑PS, huées et défi d’unité avant 2026–2027

Share This Article:

Aux Amfis de LFI à Châteauneuf‑sur‑Isère (Drôme), l’invitation de Charles Consigny pour débattre avec Manuel Bompard a cristallisé les tensions : slogans anti‑PS, alternance d’applaudissements et de huées, et un refus d’accréditation signalé. Une illustration de la recomposition de la gauche à l’approche des municipales 2026 et de la présidentielle 2027.

« Tout le monde déteste le PS. » Cette phrase, scandée par des militants se revendiquant « insoumis », a dominé l’ambiance de l’amphithéâtre où Manuel Bompard et Charles Consigny devaient débattre. Vendredi 22 août, à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), près de Valence, le coordinateur national de La France insoumise (LFI) avait invité l’avocat et commentateur de droite aux Amfis, les universités d’été du mouvement mélenchoniste. Le quotidien Le Monde signale qu’il a été empêché d’y assister en raison d’un refus d’accréditation de la part de LFI. (La phrase citée ci‑dessus reflète l’ambiance rapportée sur place.)

Ambiance et réception du débat

Les réactions du public ont alterné les applaudissements et les huées, selon les moments. Avant même l’entrée des deux intervenants sur scène, les militants ont entonné des slogans hostiles aux socialistes. À d’autres instants, la salle a applaudi l’ancien soutien de Nicolas Sarkozy — mentionné pour son mandat de 2007 à 2012 —, puis l’a conspué.

Ce mélange d’hostilité et d’acclamations illustre la tonalité des Amfis : un espace politique tendu, voulu comme vitrine d’un camp, mais traversé par des prises de parole extérieures. L’invitation d’un représentant de la droite conservatrice à débattre dans une université d’été de l’extrême gauche a, en elle‑même, une dimension provocatrice, et a contribué à polaris­er la réception du public.

La recomposition des disputes à gauche

Le rendez‑vous drômois s’inscrit dans un contexte plus large : la rentrée politique des formations françaises a redessiné des lignes de fracture entre forces de gauche. De Valence à Strasbourg, en passant par Montpellier, les universités d’été et réunions de rentrée ont servi de tribunes pour marquer les désaccords.

À Strasbourg, la rentrée des écologistes sous la direction de Marine Tondelier s’affichait comme une autre étape de cette période de mobilisation. À Montpellier, Fabien Roussel rassemblait les communistes. Autant d’occasions pour chacun des partis de la gauche et de l’écologie de réaffirmer des priorités tout en échangeant des attaques à distance.

Les thèmes de discorde sont connus et récurrents : la stratégie d’union ou d’affrontement, l’attitude face aux mobilisations sociales, et la ligne à tenir sur des dossiers internationaux comme la guerre en Ukraine. Ces sujets forment la trame des disputes internes et ponctuent les prises de parole publiques.

Enjeux concrets et calendrier politique

Les échéances électorales à venir donnent une acuité particulière à ces tensions. Les municipales de 2026 et la primaire de la gauche prévue en vue de l’élection présidentielle de 2027 figurent parmi les repères cités lors de ces rencontres. Pour les partis, la préparation de ces échéances structure désormais les choix stratégiques et les alliances potentielles.

Sur le plan des mobilisations sociales, les débats montrent une difficulté des composantes de la gauche à converger sur une ligne unique. LFI, les écologistes, le Parti socialiste et le Parti communiste expriment des priorités différentes, ce qui complique la formation d’un front uni face à la droite et à l’extrême droite. Les universités d’été ont cristallisé ces antagonismes plutôt que de les aplanir.

Observations et portée

L’événement de Châteauneuf-sur-Isère a mis en lumière deux dynamiques : d’une part, la volonté de LFI d’imposer ses cadres de débat et, d’autre part, la persistance d’une hostilité ouverte envers le Parti socialiste, perceptible dans les slogans et les réactions du public. L’exclusion journalistique signalée souligne par ailleurs une dimension de défiance entre certains organes de presse et le mouvement.

Les rendez‑vous de la rentrée politique montrent également que la recomposition à gauche n’est pas uniquement idéologique, elle est aussi organisationnelle. Les rivalités de leadership, les choix stratégiques pour 2026 et 2027, et l’attitude face aux mobilisations sociales dessinent une carte où chaque camp cherche à consolider son influence.

Rien dans le déroulé rapporté ne permet de prédire une résolution rapide de ces tensions. Les universités d’été et les réunions de rentrée offrent surtout des moments pour mesurer la hauteur des divergences, tester des postures politiques et préparer des campagnes à venir. La tonalité vigoureuse des Amfis à Valence illustre à la fois la détermination du camp mélenchoniste et la fragilité des équilibres à l’intérieur de la gauche française.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique