À Lyon, Caroline Collomb saisit la CNCC pour demander le retrait de l’agrément du microparti Prendre un temps d’avance, qu’elle dit transmis à Jean-Michel Aulas

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Caroline Collomb saisit la CNCC pour demander le retrait de l’agrément de « Prendre un temps d’avance », le microparti créé par Gérard Collomb, qu’elle affirme avoir été transmis à Jean‑Michel Aulas à son insu. Requête administrative visant à clarifier la conformité du transfert et les risques de financement de campagne à l’approche des municipales à Lyon ; la CNCC n’a pas encore communiqué.

Caroline Collomb a saisi la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCC) le jeudi 28 août, afin de demander le retrait de l’agrément de l’association « Prendre un temps d’avance ». Cette structure, qualifiée de « microparti » par ses détracteurs, avait été créée en 2018 par son mari, l’ancien maire de Lyon Gérard Collomb, pour promouvoir et financer sa campagne alors qu’il visait un quatrième mandat.

Une transmission contestée

Selon la plainte déposée par la veuve de l’ancien ministre de l’Intérieur, l’association a été transférée à Jean-Michel Aulas, entrepreneur et dirigeant sportif, sans qu’elle n’en soit informée. Jean-Michel Aulas est présenté dans le dossier comme un probable candidat à la mairie de Lyon pour les élections prévues en mars 2026.

Caroline Collomb a expliqué, par l’intermédiaire de son avocate, être « très choquée d’apprendre par la presse que cette structure avait été transmise à Jean-Michel Aulas, sans qu’elle ne soit prévenue à aucun moment ». L’avocate Anne-Sophie Chavent-Leclère ajoute que sa cliente s’est inquiétée de « continuer à recevoir chez elle du courrier adressé à cette association, comme si son mari défunt continuait à la présider ! »

Les enjeux juridiques évoqués

La requête vise explicitement le retrait de l’agrément de l’association. Dans le cadre des contrôles menés par la CNCC, l’agrément des associations et comités peut faire l’objet d’examens lorsqu’il existe un doute sur leur usage dans une campagne électorale ou sur leur conformité aux règles de financement.

Le recours de Caroline Collomb se présente comme une démarche administrative. Il n’implique pas, à ce stade public, de procédure pénale. L’objectif affiché par la plaignante, selon son avocate, est de « s’assurer que les règles de l’Etat de droit sont bien respectées ». Aucune autre information sur la suite souhaitée ou les pièces versées à la CNCC n’a été rendue publique dans le communiqué transmis à la presse.

La question du statut d’un microparti — structure associative ou politique de petite taille — peut paraître technique, mais elle est au cœur des règles encadrant le financement et la transparence des campagnes. Ces règles visent à prévenir les détournements de fonds, les contributions non déclarées et les conflits d’intérêts. Dans ce contexte, la transmission d’une structure créée pour soutenir la campagne d’un élu suscite des interrogations lorsqu’elle est reprise par un tiers engagé dans une campagne municipale.

Une posture prudente de la plaignante

Caroline Collomb, qui occupe une fonction de magistrate administrative, invoque son devoir de réserve. Elle a donc refusé tout contact direct avec les journalistes, les élus ou les candidats, selon l’avocate qui la représente. Ce positionnement explique la présence d’un conseil chargé de porter la procédure et de communiquer au nom de la plaignante.

La démarche s’inscrit également dans un contexte politique local où la gestion des relais associatifs et des structures de soutien peut avoir un impact sur la perception des campagnes. Le dépôt auprès de la CNCC représente une voie formelle pour obtenir un examen impartial des faits allégués et, le cas échéant, des mesures administratives.

Dans sa déclaration, l’avocate Anne-Sophie Chavent-Leclère souligne l’intention principale de sa cliente: « Elle ne veut pas interférer dans la campagne électorale qui s’annonce, elle veut juste s’assurer que les règles de l’Etat de droit sont bien respectées. » Cette citation figure comme élément central de la communication officielle transmise aux médias.

À ce stade, aucune réponse publique de Jean-Michel Aulas ni d’un représentant de l’association « Prendre un temps d’avance » n’a été incluse dans le communiqué initial. De même, la CNCC n’a pas encore communiqué sur la recevabilité de la demande ni sur le calendrier d’un éventuel examen administratif.

L’affaire illustre la porosité possible entre structures associatives et ambitions électorales locales. Elle rappelle que les formalités administratives et la transparence des transmissions de statut peuvent devenir des sujets sensibles au fil des campagnes. Pour l’heure, la procédure engagée devant la CNCC est la voie choisie par la veuve de Gérard Collomb pour faire clarifier la situation.

Parlons Politique

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