À Strasbourg, Marine Tondelier plaide pour une primaire large de Glucksmann à Mélenchon pour unir la gauche et définir un calendrier pour 2027

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Aux universités d’été des Ecologistes à Strasbourg, Marine Tondelier a lancé un appel pressant à une primaire large « de Glucksmann à Mélenchon » pour bâtir une candidature commune à la présidentielle 2027. Malgré la présence du PS et du NFP, les divergences stratégiques avec LFI persistent ; tous se disent toutefois prêts à soutenir la mobilisation du 10 septembre et à fixer un calendrier de désignation entre fin 2025 et octobre 2026.

Jeudi 21 août, au premier jour de leurs universités d’été à Strasbourg, Les Ecologistes ont organisé un rassemblement visant à réunir « toute la gauche », y compris les courants mélenchonistes, autour d’un objectif affiché : explorer les conditions d’une candidature commune à l’élection présidentielle de 2027.

Un appel pressant à la primaire

Dans un discours ferme, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a réitéré son plaidoyer pour l’organisation d’une primaire large « allant de Raphaël Glucksmann à Jean‑Luc Mélenchon ». Elle a dénoncé les querelles internes et demandé de la responsabilité : « Arrêtons avec les attaques personnelles et les guerres picrocholines, et la commedia dell’arte, et les “gnagnagna, si tu me mets un dissident là, je t’en mets un là” (…) On n’a pas le temps », a‑t‑elle martelé, mettant la pression sur ses partenaires.

Marine Tondelier a également mis en garde contre une « bascule du fascisme » à l’échelle mondiale : « Elle est à l’œuvre au niveau mondial, comme si les Etats étaient des dominos qui tombaient (…). On a un rôle à jouer historique parce que la France fait partie des prochains dominos ». Elle a précisé que « les écologistes n’ont pas vocation à être uniquement les gentils organisateurs de l’union » et annoncée qu’ils seraient « représentés dans la primaire qui s’annonce ». Elle a enfin indiqué qu’elle rendrait publique « à l’automne » sa décision sur une éventuelle candidature.

Divergences persistantes au sein de la gauche

Le rassemblement, intitulé « Pour gagner demain », a réuni sur scène Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, ainsi que des représentants du Nouveau Front populaire (NFP), y compris Place publique et La France insoumise (LFI).

Mais l’enthousiasme pour une unité immédiate a été tempéré. Thierry Brochot, délégué général de Place publique, a estimé que l’union « n’est pas en soi une force propulsive » et qu’elle ne le devient que si « elle a un sens et un projet commun ». De son côté, la députée insoumise Alma Dufour a acté des « divergences stratégiques » entre LFI et ses partenaires du NFP.

Olivier Faure a répondu en rappelant le risque d’une division récurrente : « L’union n’est pas la seule condition pour la victoire mais sans l’union se répétera ce qui s’est déjà passé. Comme si nous n’avions pas compris que quatre, cinq, six candidats de gauche au premier tour, c’est aucun au second tour ». Il a ajouté qu’en l’absence d’unité la gauche « n’aurait plus sa place dans le débat politique ».

La députée Clémentine Autain, ancienne « insoumise » et désormais pro‑union, a martelé : « Huit Français de gauche sur dix veulent l’union », appelant ses partenaires « à passer à l’action ».

Mobilisation citoyenne et calendrier politique

Sur un point, les acteurs présents ont affiché un accord quasi général : la promesse de voter la censure du « gouvernement Bayrou » lors de l’examen du budget 2026. Ils se sont aussi engagés à soutenir des mouvements citoyens, en particulier la mobilisation de blocage annoncée pour le 10 septembre.

Olivier Faure a dit vouloir accompagner ce mouvement tout en refusant de l’instrumentaliser : « Nous serons là le 10 septembre et les jours suivants », a‑t‑il assuré, précisant qu’il ne s’agissait pas de « canaliser, dompter, instrumentaliser ou soumettre » mais de « lui offrir un débouché politique qui ne soit pas celui de l’extrême droite ».

Cette initiative à Strasbourg fait suite à une première démarche lancée début juillet à Bagneux (Hauts‑de‑Seine) par Lucie Castets, figure du Nouveau Front populaire. À Bagneux, Castets avait obtenu l’engagement du Parti socialiste, des Ecologistes, de Génération.s, de Debout (le parti de François Ruffin) et de L’Après (le parti des ex‑« insoumis ») sur le principe d’un « projet commun » et d’un candidat commun pour 2027.

Le calendrier arrêté prévoit notamment de se mettre d’accord sur les modalités de désignation du candidat « fin 2025 » et de choisir le candidat « entre mai et octobre 2026 ». Lucie Castets a assuré à Strasbourg que « la barre est haute pour une victoire de la gauche et des Ecologistes mais elle peut être atteinte », ajoutant que « l’union est la clé ».

Deux offres à gauche et échéances à venir

Pour l’heure, Jean‑Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann ont refusé de participer à une nouvelle initiative unitaire, préférant, chacun, mener leur propre trajectoire. Raphaël Glucksmann a rappelé — dans un entretien publié mercredi par Mediapart — qu’« il y aura deux offres politiques en 2027 » à gauche, des offres « qui ne sont pas solubles l’une dans l’autre », notamment en raison de divergences sur « la vision de la France, de l’Europe, du monde » et sur « la démocratie comme du débat public ».

Dans une interview à Libération diffusée jeudi, Marine Tondelier a déploré les « petits jeux d’appareils » et réaffirmé l’antifascisme comme boussole commune. Elle a aussi rappelé la crainte d’un basculement européen si la France venait à changer de cap.

Un autre rassemblement unitaire est prévu la semaine suivante, lors des journées d’été du PS à Blois, mais sans la présence des « insoumis », avec qui les relations restent tendues, notamment depuis le refus des socialistes de censurer le gouvernement sur le budget 2025.

Enfin, cette dynamique d’union sera mise à l’épreuve dès vendredi aux universités d’été de LFI à Châteauneuf‑sur‑Isère (Drôme), lors du discours attendu de Jean‑Luc Mélenchon, engagé dans ce qui est présenté comme sa quatrième campagne présidentielle.

Parlons Politique

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