Le maire de Béziers, Robert Ménard, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), vendredi 21 novembre, être « ravi » du soutien apporté par Les Républicains pour les prochaines élections municipales. Candidat à sa succession pour un troisième mandat, il a insisté sur le fait que les documents de campagne ne porteraient pas les logos des partis, comme lors du scrutin municipal de 2020.
Un soutien officiel mais sans affichage de logos
Selon M. Ménard, le ralliement formel des Républicains ne doit pas se traduire par une présence visible des partis sur les tracts et bulletins. « Je suis ravi de ce soutien, mais il n’y aura pas les logos des partis [sur les documents de campagne], de la même façon que nous n’en avions pas mis en 2020 », a-t-il déclaré à l’AFP.
Ménard, élu en 2014 avec l’appui du Front national, se présente donc en 2026 comme un maire sortant qui entend capitaliser sur des soutiens externes tout en préservant, selon lui, une image locale et « sans étiquette » sur les supports de campagne.
Les investitures de LR et quelques noms marquants
Lors d’une commission d’investiture tenue mardi, Les Républicains ont apporté leur soutien à « une trentaine » de candidatures appartenant à la même « famille politique » pour les municipales de 2026, a rapporté la presse. Parmi les noms évoqués figure Louis, fils de Nicolas Sarkozy, pressenti pour Menton.
Du côté du parti, son président Bruno Retailleau, ancien ministre de l’Intérieur, a salué l’action de Robert Ménard en des termes flatteurs. Interrogé mercredi sur Europe 1 et CNews, M. Retailleau a estimé que Ménard était « un maire extraordinaire » et a indiqué que le parti l’avait investi comme maire de Béziers, précisant qu’il y aurait « très certainement » un candidat du Rassemblement national face à lui.
Ces déclarations soulignent la volonté de LR de formaliser des soutiens locaux, tout en reconnaissant l’existence de candidatures concurrentes sur l’échiquier de la droite et de l’extrême droite.
Un plaidoyer pour « l’union des droites » à l’échelle locale
Robert Ménard plaide ouvertement pour ce qu’il appelle « l’union des droites » lors des municipales. Il affirme travailler, au niveau local, avec des élus du Rassemblement national dans sa majorité municipale, tout comme avec des élus LR. « À la différence des autres, moi, je la fais à Béziers (…) Je travaille avec des élus du Rassemblement national dans ma majorité, tout comme des élus LR », a-t-il déclaré.
M. Ménard a également rappelé ses liens passés et son affinité relative avec des figures de l’extrême droite, en citant notamment Marine Le Pen et Éric Zemmour. Toutefois, sur la stratégie nationale du Rassemblement national pour les municipales, il a déclaré : « Je ne sais pas ce que veut faire le RN. Il fera ce qu’il voudra. J’ai des désaccords avec différents partis au niveau national, je suis plus proche de certains que d’autres. »
Ces propos traduisent une posture locale pragmatique : Ménard se présente comme un bâtisseur d’alliances municipales, tout en ménageant des réserves sur les orientations nationales des partis.
Un contexte politique fracturé sur la droite
La décision des Républicains de soutenir une série de candidatures locales s’inscrit dans un contexte politique où la droite cherche à consolider ses positions face à l’avance électorale constatée par le Rassemblement national dans plusieurs grandes villes. La dynamique d’alliances entre LR et des élus locaux proches du RN, ou d’autres formations droitières, illustre les arbitrages tactiques que les directions nationales et les cadres locaux doivent mener en vue des municipales de 2026.
Pour Robert Ménard, la démarche vise à prolonger un équilibre local qu’il dit avoir déjà construit en mêlant élus de sensibilités voisines dans sa majorité. Il reste, selon ses propres mots, attentif aux décisions stratégiques des partis au niveau national, sans pour autant renoncer à ses choix locaux.
En l’état, Ménard se présente donc comme un maire sortant soutenu par LR mais désireux de campagner sous une bannière locale, tout en se préparant à affronter des listes concurrentes, y compris celles du Rassemblement national, lors du prochain scrutin municipal.





