«Union des droites : nous ouvrons la voie !» a écrit Benoît de Boysson sur X, message repris par le communiqué de Bourg Ambition publié lundi 5 novembre dans la soirée. Membre du conseil national de Reconquête !, cet avocat de 44 ans a officialisé sa candidature à la mairie de Bourg‑en‑Bresse (Ain) pour les élections municipales de mars 2026, à la tête d’une liste qui réunit des élus de droite, des représentants des Républicains (LR) et des membres de Nouvelle Énergie.
Une alliance locale, plusieurs sensibilités
La liste conduite par Benoît de Boysson se présente comme une tentative d’union entre différentes familles politiques de droite. Le communiqué de Bourg Ambition ne se contente pas d’annoncer un nom : il indique aussi la volonté de rassembler des élus LR et des représentants de Nouvelle Énergie, le mouvement porté au niveau national par David Lisnard.
Interrogés par la suite, plusieurs responsables locaux de droite ont confirmé leur intérêt pour cette démarche. Pierre Lurin, vice‑président LR du département, Marie Jo‑Bardet, conseillère départementale LR, et Jacques Frénéat, militant de Nouvelle Énergie, figurent parmi les soutiens évoqués par le camp de l’opposition. Selon Pierre Lurin, cité dans le communiqué, «Pour moi, comme pour toute l’équipe, il s’agit plus de la droite unie que de l’union des droites. Si LR, passé le temps des polémiques nationales alimentées par la gauche, veut soutenir la liste, tant mieux.»
Réactions et critiques à gauche
L’annonce n’a pas manqué de provoquer des réactions à gauche. Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a fustigé ce rapprochement en l’associant à l’extrême droite : «La droite derrière Zemmour… La porosité droite extrême droite finit toujours par consacrer l’extrême droite», a‑t‑il déclaré, commentant la composition de la liste et le parcours de son tête de liste.
Cette critique fait écho au passé politique de Benoît de Boysson : en 2022, il avait été candidat pour le parti d’Éric Zemmour lors des élections législatives dans la 4e circonscription de l’Ain, où il avait obtenu 5,59 % des suffrages au premier tour. Ce score, rappelé par plusieurs acteurs locaux, est utilisé par la gauche pour illustrer les liens politiques entre la nouvelle liste et les courants identifiés comme proches de Reconquête !.
Un contexte local marqué par une longue mandature socialiste
Sur le plan local, la droite cherche à déloger un maire socialiste solidement installé : Jean‑François Debat occupe la mairie de Bourg‑en‑Bresse depuis 2008. Face à cette longévité, l’opposition de droite avait déjà engagé, en mars, la création d’un groupe de travail chargé d’explorer des pistes communes, en prenant soin de s’afficher «loin des étiquettes politiques», selon les termes employés à l’époque.
Le nom de Benoît de Boysson circulait déjà alors parmi les profils susceptibles de rassembler la droite locale. Le choix de le placer tête de liste formalise une stratégie visant à concentrer les forces de droite et à proposer une alternative à la majorité socialiste sortante.
Enjeux et incertitudes
L’annonce de Bourg Ambition ouvre une campagne localisée mais potentiellement symbolique. Les enjeux à Bourg‑en‑Bresse sont à la fois municipaux — gestion de la ville, projets locaux, attractivité — et politiques, car cette candidature cristallise des questions sur les alliances à droite et la place accordée aux figures issues de Reconquête !.
Plusieurs éléments restent à préciser : la composition détaillée de la liste, le calendrier précis des soutiens officiels au‑delà des prises de parole initiales, et la manière dont LR au niveau départemental ou national décidera de sa position définitive. Ces points détermineront la nature réelle de l’union mise en avant par Benoît de Boysson et ses soutiens.
En l’état, l’annonce a déjà repositionné le débat local en introduisant une dynamique de rassemblement à droite, tout en ravivant les critiques de la gauche sur les passerelles possibles entre certaines sensibilités politiques.





