Sept circonscriptions, sept candidats du Rassemblement national (RN) qualifiés pour le second tour : le résultat des législatives de 2024 à La Réunion a marqué une rupture nette avec les équilibres politiques locaux. Pour la première fois, des candidats locaux du RN, parfois peu connus, ont obtenu des scores significatifs et ont investi l’ensemble des sept duels insulaires du second tour, changeant profondément la donne électorale. citeturn2news12turn6search3
Un signal politique fort pour le RN
La performance du RN dans l’île a surpris observateurs et leaders locaux. Selon la presse nationale, le parti a réussi, à La Réunion comme dans d’autres territoires d’outre-mer, à transformer des candidatures jusque-là marginales en qualifications au second tour, avec des pourcentages moyens supérieurs à ceux attendus quelques mois plus tôt. Cette progression a fourni au RN une visibilité nouvelle et des relais locaux pour préparer les échéances suivantes. citeturn2news12turn6search3
Sur le terrain, cette percée a coïncidé avec le discrédit d’une droite locale déjà fragilisée, pointée du doigt pour son manque d’unité, ses alternances d’alliances nationales et ses divisions internes. Des responsables RN ont résumé cette situation par une accusation de trahison de la droite traditionnelle envers ses électeurs. Jean-Jacques Morel, délégué départemental du RN à La Réunion et ancien responsable local de la droite, n’a pas hésité à dénoncer « la vieille droite » et à inviter les électeurs déçus à se tourner vers le RN. citeturn3search2
Crise de leadership et départs de figures locales
La droite réunionnaise aborde par ailleurs les municipales de 2026 dans un paysage affaibli par la disparition ou l’éviction de plusieurs de ses anciens barons. Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre et figure majeure de la droite insulaire, est décédé le 27 mars 2025, laissant un vide politique important dans le sud de l’île. Sa disparition prive les Républicains d’un des principaux relais municipaux et d’un centre de décision local. citeturn0news12turn0search2
D’autres responsables ont été frappés par la justice. André Thien Ah Koon, maire du Tampon, a été condamné en juin 2024 dans une affaire de prise illégale d’intérêts et frappé d’une peine comportant, selon les jugements rapportés, une inéligibilité de cinq ans assortie d’une exécution provisoire. Cette condamnation, et les controverses qui l’ont précédée, ont accéléré le retrait ou l’affaiblissement de figures historiques de la droite locale. citeturn0news13
Plus anciennement, Jean‑Paul Virapoullé, ex-parlementaire et maire de longue date, avait déjà dû s’effacer à la suite d’une condamnation dans l’affaire dite du terrain Moutien, qui lui a valu une inéligibilité et une amende. Ces dossiers judiciaires ont contribué à fragiliser la représentation locale de la droite et à ouvrir des espaces de conquête pour d’autres forces. citeturn1search3
Vers les municipales de mars 2026 : recomposition et enjeu d’identité
À moins de deux ans des élections municipales fixées les 15 et 22 mars 2026, la droite réunionnaise doit reconstruire un récit et des alliances sur un territoire où le RN veut désormais peser. Le calendrier officiel place le premier tour au 15 mars 2026 et, si nécessaire, un second tour le 22 mars 2026 ; ces dates ont été confirmées par les services de l’État. Les prochains mois seront donc consacrés, côté droit comme côté RN, à la formation de listes, aux négociations locales et à la reconstruction d’une offre politique compréhensible pour les électeurs. citeturn5search2turn5search4
Analystes et responsables locaux soulignent que la droite réunionnaise doit à la fois renouveler ses cadres et clarifier ses alliances nationales. La critique formulée par certains élus – un appui perçu aux gouvernements macronistes et des querelles internes répétées – explique en partie l’érosion des relais traditionnels. Au-delà des personnels, la droite devra proposer un projet local lisible pour reconquérir des électeurs tentés par de nouvelles offres politiques. citeturn6news13
Sur l’île, la recomposition politique s’annonce également marquée par des personnalités qui migrent d’un espace politique à l’autre et par l’émergence de nouveaux visages. Le RN y voit une opportunité d’implanter durablement des cadres municipaux avant 2026, tandis que la droite classique cherche à éviter une désaffection supplémentaire de son électorat.





