Le duel entre Christian Estrosi, maire de Nice (Horizons), et Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes (Union des droites pour la République — UDR, ralliée au Rassemblement national), a franchi une nouvelle étape la première semaine d’affrontement officiel : deux joutes verbales relayées par les médias, un dépôt de plainte, la diffusion d’un montage vidéo, des insultes publiques et une demande formelle d’excuses ont marqué les premiers jours de campagne.
Contexte et profils des protagonistes
En campagne depuis août, Éric Ciotti retrouve Christian Estrosi, son principal rival, dans une confrontation inédite aux urnes. M. Estrosi, candidat à un quatrième mandat consécutif, joue le rôle du maire sortant tandis que M. Ciotti se présente comme le député du département. Les deux hommes, qui furent naguère proches, ont vu leurs relations se déliter au fil de cette campagne, passant d’un rapport d’amitié à une rivalité ouverte.
La rivalité oppose aujourd’hui deux sensibilités de la droite locale : d’un côté Horizons, label du maire, de l’autre une Union des droites pour la République (UDR) ralliée au Rassemblement national, portée par le député. Cette configuration explique en partie l’intensité des échanges et la rapidité avec laquelle les attaques personnelles ont émergé.
La première semaine : incidents et escalade
La première semaine officielle d’affrontement a été marquée par une succession d’incidents, que les protagonistes présentent comme des ripostes à des « coups bas » et des « mensonges » mutuels. Les médias ont retransmis au moins deux confrontations verbales entre les camps, tandis qu’un dépôt de plainte et une demande d’excuses formelle ont été rendus publics, selon le compte rendu des événements.
Les tensions se sont accentuées après le lancement officiel de la campagne de Christian Estrosi, qui a eu lieu samedi 22 novembre au nouveau Centre des congrès du port. Le choix du lieu, situé en vis-à-vis de la permanence historique d’Éric Ciotti, a été relevé par plusieurs observateurs comme un geste politique susceptible d’alimenter la confrontation.
Avant de monter sur scène, M. Estrosi a diffusé un montage vidéo. On y voit Éric Ciotti, plus jeune d’environ une quinzaine d’années et à l’époque très proche du maire, faire l’éloge de ce dernier : « Christian Estrosi a tout donné à Nice (…), » peut-on l’entendre dire, « Si je suis votre député, c’est à Christian que je le dois. Je ne serais pas là sans lui. » Cette séquence a été reprise et commentée par les deux camps, chacun y voyant soit une preuve d’incohérence, soit un rappel d’anciennes alliances.
Outre la vidéo, des insultes publiques ont ponctué l’échange et contribué à durcir le ton. Les accusations de mensonges et de manœuvres politiques ont circulé de part et d’autre, alimentant un climat de campagne intense dès les premiers jours officiels.
Signification politique et enjeux locaux
Cette phase initiale de la campagne met en lumière la fragilisation des liens personnels au sein des élites politiques locales et révèle la volonté de chaque camp de s’imposer clairement dans la course à la mairie. Pour le maire sortant, la bataille vise à conserver un quatrième mandat ; pour le député, il s’agit d’un défi stratégique pour renforcer sa position politique dans les Alpes-Maritimes.
Sans apporter d’éléments nouveaux sur les programmes municipaux, les épisodes rapportés montrent que la campagne risque d’être guidée autant par des affrontements personnalisés que par des débats politiques locaux. La proximité géographique manifeste entre les lieux de campagne a servi de décor symbolique à une confrontation qui paraît annoncée depuis plusieurs mois.
Les développements récents — montage vidéo, dépôt de plainte et exigences d’excuses — laissent prévoir une campagne scrutée de près par les médias et les électeurs. Reste à voir si ces premières escarmouches resteront des épisodes isolés ou si elles présageront d’une campagne plus longue et plus âpre.





