La cheffe de file du MoDem à Paris, Maud Gatel, a annoncé son ralliement à Rachida Dati, candidate Les Républicains (LR) pour les municipales de 2026 à Paris. Dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, rendu public dimanche 14 décembre, elle explique vouloir « ouvrir un nouveau chapitre » et dit s’être reconnue dans les propositions de la maire du 7e arrondissement et actuelle ministre de la Culture, Rachida Dati.
Raisons avancées du soutien
Maud Gatel met en avant un constat sévère sur la gestion de la capitale. Elle évoque la « dégradation de l’espace public, la fuite des familles, [le] mur budgétaire, [les] dysfonctionnements tragiques à l’Aide sociale à l’enfance » et conclut : « Notre capitale n’est plus administrée. Paris est un joyau. Maire de Paris, Rachida Dati saura lui redonner son éclat. »
Présidente du groupe MoDem et indépendants au Conseil de Paris, composé de huit élus, et secrétaire générale du parti de François Bayrou, Maud Gatel justifie ainsi un choix qui marque un repositionnement du courant centriste parisien en vue du scrutin municipal.
Convergences programmatiques et priorités
La responsable centristé explique que le ralliement repose sur une « convergence » de projets entre le MoDem et la candidature de Rachida Dati. Elle indique que l’actuelle ministre s’est « engagée à reprendre plusieurs des priorités que nous portons », citant notamment la réduction de la dette pour « retrouver les marges de manœuvre nécessaires à l’adaptation de la ville au changement climatique » ainsi que la « fin de l’anarchie dans l’espace public ».
Ces éléments traduisent une volonté commune de redéfinir les équilibres financiers municipaux afin de dégager des ressources pour des politiques de long terme, selon les termes rapportés par Maud Gatel. L’exposé insiste aussi sur des mesures de sécurité et d’ordre public dans l’espace urbain, perçues comme prioritaires par les deux camps.
Position vis‑à‑vis des autres listes et stratégie électorale
Interrogée sur une éventuelle alliance avec Pierre‑Yves Bournazel, candidat du parti Horizons d’Édouard Philippe et soutenu par Renaissance, Maud Gatel écarte cette option. Elle juge Rachida Dati « la seule candidate qui rend l’alternance possible », et oppose ce choix à la candidature de Bournazel.
Elle souligne par ailleurs que la réforme électorale récemment adoptée « pour Paris, Lyon et Marseille », mentionnée comme ayant été votée « à l’été », modifie la donne en permettant désormais aux Parisiens d’élire directement leur maire. « C’est encore plus vrai avec la réforme électorale, qui va dorénavant permettre aux Parisiens d’élire directement leur maire », affirme Maud Gatel dans l’entretien.
Sur la question d’une liste commune au second tour, elle rapporte que « Rachida Dati a très clairement dit que la liste du premier tour serait la même que celle du second ». Par cette précision, la cheffe de file du MoDem indique qu’aucune recomposition entre tours, avec par exemple Horizons, n’est envisagée pour l’instant.
Conséquences et enjeux pour la campagne
Ce ralliement place le MoDem parisien aux côtés d’une candidature LR déjà portée par des thèmes conservateurs sur l’ordre public et la maîtrise des finances locales. Il signale également une concentration des forces de l’opposition en vue de l’élection municipale de 2026, au moment où la réforme du mode d’élection des maires pour les grandes villes modifie le cadre institutionnel.
Les déclarations citées — reprises telles quelles dans l’entretien — fournissent la ligne politique et stratégique que Maud Gatel souhaite imposer au sein de son groupe. Elles dessinent les priorités qui devraient structurer la campagne de la liste Dati‑MoDem, autour de la dette, de la sécurité de l’espace public et de la gestion des services sociaux municipaux.
Reste que ces décisions et ces convergences devront désormais se traduire en propositions détaillées et en alliances locales visibles sur le terrain pour peser réellement au premier tour et, le cas échéant, au second tour de l’élection municipale.




