La gauche de Saint-Denis cherche à éviter la fracture qui, il y a cinq ans, avait contribué à la fin de la domination communiste sur la ville. Dans un communiqué daté du mercredi 3 décembre 2025, La France insoumise (LFI) et le Parti communiste français (PCF) ont annoncé un rassemblement derrière Bally Bagayoko, 52 ans, pour les élections municipales prévues les 15 et 22 mars 2026.
Une alliance pour reconquérir la mairie
Les deux formations choisissent cette fois de présenter une liste commune afin d’éviter la dispersion des voix qui avait profité à d’autres forces en 2020. La liste portée par Bally Bagayoko s’appuie sur le mouvement citoyen « Seine-Saint-Denis au cœur », cofondé par le député LFI du département, Aly Diouara. Le communiqué évoque un « projet de rupture » destiné, selon ses auteurs, à proposer une alternative au mandat sortant.
La stratégie de LFI et du PCF témoigne d’un calcul politique simple : unir des forces idéologiquement proches pour maximiser les chances d’emporter la mairie face au camp adverse. Les responsables des deux formations ont présenté ce rassemblement comme une réponse directe aux divisions qui, en 2020, avaient fragmenté les électorats de gauche.
Le maire sortant confirme sa candidature
Mathieu Hanotin (Parti socialiste, PS), maire sortant de Saint-Denis, a officialisé son intention de briguer un second mandat le 21 novembre 2025 en soulignant la « fierté retrouvée » d’habiter la commune. Âgé de 47 ans, l’élu socialiste a mis fin, lors du précédent scrutin, à plus de sept décennies d’hégémonie communiste sur la ville.
Lors des municipales qui ont mis un terme à la domination du PCF entre 1944 et 2020, Mathieu Hanotin a battu le sortant Laurent Russier avec 59,04 % des suffrages. Ce résultat avait été interprété comme le fruit des divisions au sein de l’ancienne majorité, qui ont affaibli la capacité du PCF à conserver son ancrage historique à Saint-Denis.
Un passé communiste profondément ancré
Le basculement de 2020 a rompu une continuité politique de longue date : selon le texte d’origine, le PCF dirigeait Saint-Denis depuis 1944, soit soixante-seize années de mandat. La ville a été souvent citée comme un laboratoire du « communisme municipal », et plusieurs cadres nationaux du parti y ont fait leurs armes.
Parmi les personnalités liées à cet héritage figurent Stéphane Peu, chef de file des députés communistes et membre du conseil municipal depuis 1995, ainsi que Patrick Braouezec, maire de 1991 à 2004 et député de la circonscription de 1993 à 2012. Ces parcours illustrent l’importance historique de Saint-Denis pour le mouvement communiste français.
Parcours de Mathieu Hanotin et épisodes électoraux
Le récit politique local mentionne aussi le parcours électoral de Mathieu Hanotin : il avait remporté un siège de député en 2012, puis, d’après le texte d’origine, avait échoué aux municipales deux ans plus tard à 181 voix près. Ces éléments sont rappelés pour souligner la trajectoire de l’élu et la proximité des équilibres locaux, où quelques dizaines ou centaines de voix peuvent inverser des tendances.
Dans ce contexte, la campagne à venir s’annonce serrée : d’un côté, la liste d’unité LFI-PCF conduite par Bally Bagayoko propose une rupture et la recomposition d’une offre de gauche; de l’autre, Mathieu Hanotin mise sur la continuité et sur les acquis de son premier mandat, qu’il met en avant depuis sa déclaration de candidature du 21 novembre 2025.
Les élections municipales des 15 et 22 mars 2026 serviront de test pour mesurer la capacité des partis à convertir alliances et héritages en voix. À Saint-Denis, comme ailleurs, l’issue dépendra autant des programmes que de la capacité des listes à mobiliser leurs électorats dans un contexte local marqué par une histoire politique très particulière.





