En 2020, le parti Les Écologistes a remporté la tête de plusieurs grandes villes françaises — Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Besançon et Tours — dans ce que la formation a décrit comme une « vague verte » inattendue. Ce succès local a placé le mouvement à un tournant politique et il espère en tirer parti lors des élections municipales de 2026.
Bilans locaux mis en avant à Strasbourg
Aux Journées d’été des Écologistes, qui se tiennent à Strasbourg du 21 au 23 août, de nombreux édiles ont profité de la tribune pour valoriser leur mandat et présenter des réalisations concrètes. L’événement a été pensé comme un moment d’autopromotion et d’échange entre élus municipaux, selon le calendrier interne du mouvement.
Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, a résumé cet état d’esprit en déclarant que l’échelon local avait permis de « mettre les politiques “écolo” en action ». Elle a cité plusieurs mesures emblématiques de son mandat, allant de la gratuité des transports pour les moins de 18 ans à la mise en place d’un « budget sensible au genre ».
La maire a évoqué des « réalisations incroyables » tout en se défendant des critiques formulées par les oppositions. « Je crois au backlash du backlash : je ne vois que des gens qui en ont assez des bouilloires thermiques et qui veulent des solutions », a-t-elle assuré, faisant référence aux attaques vigoureuses venues de la droite et de l’extrême droite contre certaines politiques écologistes.
Une « bataille culturelle » revendiquée
De son côté, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, a salué ce qu’elle appelle « la bataille culturelle » menée par le mouvement. Elle a porté l’accent sur des changements d’usages urbains — démocratisation des pistes cyclables, multiplication des « rues aux écoles » et opérations de végétalisation — qu’elle présente comme autant de décisions visant à transformer le quotidien des citadins.
Ces éléments de langage résument la stratégie défendue par le parti : montrer que les mesures locales produisent des effets tangibles et touchent directement les habitants. À Strasbourg comme ailleurs, les élus ont donc tenté de traduire en chiffres et en exemples concrets les orientations généralement associées à l’écologie politique.
Lors des interventions, l’accent a aussi été mis sur la nécessité de contrer les représentations négatives qui circulent autour des politiques écologistes. Les responsables présents ont dénoncé des attaques politiques qu’ils estiment souvent ciblées et parfois virulentes, en particulier de la part des formations de droite et d’extrême droite.
Enjeux et limites du bilan local
La mise en avant des succès municipaux vise à construire une narration politique favorable à l’approche écologiste, mais elle soulève aussi des questions sur la portée réelle de ces politiques au-delà des grandes villes. Les municipalités citent des réalisations et des dispositifs sociaux ou environnementaux, mais l’impact à l’échelle nationale et la transférabilité de ces modèles restent des points de débat.
Par ailleurs, la communication sur les réussites locales apparaît ici comme une préparation de la campagne municipale à venir. Le parti espère capitaliser sur ces bilans pour convaincre un électorat plus large en 2026, tout en contre-attaquant les critiques portées par ses adversaires politiques.
Sans donner de chiffres d’évaluation détaillés dans les interventions rapportées, les responsables ont privilégié des exemples concrets et emblématiques afin d’illustrer leurs propos. Ces choix de communication reflètent une stratégie centrée sur l’action visible : transports gratuits pour les jeunes, aménagements cyclables et politiques de végétalisation sont présentés comme des preuves tangibles d’une gouvernance écologique appliquée.
Au terme de ces journées, le parti a dressé un état des lieux axé sur l’expérience municipale et la pédagogie politique. Reste à savoir si ce récit, nourri d’exemples locaux, suffira à modifier durablement la perception de l’électorat national d’ici aux échéances municipales de 2026.