Le cadre théorique du mandat parlementaire est simple : élus pour siéger à l’Assemblée nationale, les députés représentent la nation, participent à l’élaboration des lois et exercent un contrôle sur l’action du gouvernement. Ils siègent au Palais‑Bourbon, où travaillent les 577 députés de la nation. citeturn2search2
Du mandat parlementaire au marchepied politique
Sur le terrain, la réalité peut diverger de cette feuille de route. Certains candidats voient dans le siège de député une étape utile pour viser d’autres responsabilités locales ou nationales. Dans plusieurs circonscriptions, l’élection devient ainsi un terrain de compétition non seulement pour le travail législatif, mais aussi pour des ambitions municipales ou des postures de visibilité nationale.
Rachida Dati : une candidature revendiquée
Rachida Dati, ministre de la Culture et maire du 7ᵉ arrondissement de Paris, a clairement affiché qu’elle envisageait d’utiliser la législative partielle comme un tremplin pour la conquête de la mairie de Paris en mars 2026. Son maintien en course pour la partielle de rentrée a été confirmé dans une prise de parole relayée par la presse. citeturn0search0turn0search1
La ministre affirme vouloir « gagner Paris et rendre aux Parisiens la ville qu’ils méritent », et présente l’élection dans sa circonscription comme « la première étape du rassemblement et de la dynamique de victoire à Paris ». Cette phrase, publiée dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche, résume sa stratégie électorale et son intention de faire de la partielle un test politique six mois avant les municipales. citeturn1search5turn0search0
La circonscription, le calendrier et la cause de la vacance
La vacance du siège concerne la 2ᵉ circonscription de Paris, qui couvre le 5ᵉ arrondissement et des parties des 6ᵉ et 7ᵉ arrondissements. Le Conseil constitutionnel a déclaré inéligible le député Jean Laussucq pour irrégularités dans ses comptes de campagne, décision rendue publique le 11 juillet 2025. En conséquence, un décret a fixé la tenue de l’élection législative partielle les 21 et 28 septembre 2025 pour pourvoir ce siège. citeturn3search12turn1search6turn3search2
Cette configuration territoriale — 5ᵉ, 6ᵉ et 7ᵉ arrondissements — explique l’intensité de la concurrence. La circonscription, de par sa composition sociale et électorale, est traditionnellement très convoitée et perçue comme un « carrefour » stratégique pour la droite et le centre à Paris. citeturn3search1turn3search12
Une confrontation au sein de la droite
La candidature de Rachida Dati se heurte à celle de personnalités nationales. Michel Barnier, ancien Premier ministre et figure de premier plan, a annoncé sa propre candidature et a reçu l’investiture de Les Républicains, ce qui a amplifié la perception d’une guerre fratricide sur la droite parisienne. Plusieurs médias ont souligné la montée des tensions internes et la difficulté pour les états‑majors de trouver un accord avant la rentrée. citeturn0search0turn1search4
Dati a dénoncé ce qu’elle qualifie d’« instrumentalisation » de la circonscription par l’entrée en lice de Barnier, et a appelé la droite et le centre à « prendre leurs responsabilités » pour éviter une dispersion des candidatures sur l’échiquier. Sa démarche est assumée comme partie intégrante d’une stratégie visant à « rassembler » en vue des municipales. citeturn0search0
Enjeux et perspectives
Au‑delà du seul remplacement d’un député, cette partielle est perçue comme un révélateur politique : elle mesurera la capacité des forces de droite et du centre à s’unir ou à se déchirer à six mois d’un scrutin municipal crucial. L’issue du scrutin devrait aussi servir d’indicateur médiatique et électoral pour les listes qui se préparent à briguer la mairie de Paris en mars 2026. citeturn3search12turn0search0
La campagne, déjà marquée par des candidatures de poids et des rivalités affichées, restera étroitement suivie. Les dates du 21 et 28 septembre fixeront un calendrier court, contraignant les équipes à condenser message et mobilisation dans un délai réduit.
La partielle à venir reflète enfin une tension classique du système représentatif : l’équilibre entre l’exercice des fonctions parlementaires et l’utilisation de ces mandats comme sas pour d’autres projets politiques. Cette équation, mise à l’épreuve dans la capitale, illustre la porosité entre ambitions locales et rôle national, et interroge la manière dont les élus programment leur carrière dans un calendrier institutionnel serré.