La porte‑parole de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, a annoncé, lundi 8 décembre, sa candidature à l’élection présidentielle de 2027 — sa quatrième tentative depuis 2012. En 2022, elle avait obtenu 0,56 % des suffrages exprimés.
Annonce et calendrier électoral
« Lutte ouvrière sera présente à la présidentielle 2027. Lors de notre congrès [ce week‑end], nous avons voté que je serai candidate pour Lutte ouvrière lors de cette présidentielle », a déclaré Mme Arthaud lors d’une conférence de presse à Paris. Elle a ajouté que la formation trotskiste entendra également se présenter aux élections municipales « dans 250 villes » l’an prochain, et que, pour ces municipales, elle se portera personnellement candidate à Pantin (Seine‑Saint‑Denis).
La déclaration confirme la volonté de LO de maintenir une visibilité nationale lors des échéances politiques à venir, en combinant une campagne présidentielle et une implantation locale renforcée.
Positions politiques et revendications
Devant la presse, Mme Arthaud a dénoncé « le retour du service militaire, tout comme l’augmentation du budget de l’armée » et a mis en garde contre « la guerre sociale, la guerre que le grand patronat et le gouvernement mènent contre les travailleuses et les travailleurs ». Elle a justifié sa participation à la présidentielle en affirmant : « Nous sommes les seuls à porter la voix du monde du travail ».
Le parti rappelle dans son intervention plusieurs positions‑phare déjà connues : l’interdiction des licenciements, l’augmentation des salaires et l’expropriation des banques. LO se définit comme partisan d’un « renversement révolutionnaire de la société capitaliste par le prolétariat ».
Un profil militant et des résultats électoraux constants
Nathalie Arthaud, 55 ans, est enseignante en économie‑communication à Aubervilliers (Seine‑Saint‑Denis). Militante de LO depuis l’âge de 18 ans, elle a succédé à Arlette Laguiller en décembre 2008 comme porte‑parole et principal visage du parti.
Ses précédentes candidatures à l’élection présidentielle remontent à 2012, 2017 et 2022. Les scores enregistrés lors des scrutins nationaux mentionnés sont modestes : 0,56 % en 2012, 0,64 % en 2017 et 0,56 % en 2022. Le parti revendique par ailleurs 8 000 adhérents.
Avant ces engagements nationaux, Mme Arthaud avait obtenu 0,84 % lors des élections européennes de 2009 et 1,42 % aux régionales de 2010 en Rhône‑Alpes. Née le 23 février 1970 à Peyrins (Drôme), elle est issue d’un milieu modeste : son père était garagiste et sa mère comptable.
Positionnement vis‑à‑vis des autres forces d’extrême gauche
Sur le plan politique, Mme Arthaud se montre régulièrement critique à l’égard de La France insoumise (LFI), qu’elle juge trop réformiste. Elle a insisté sur le fait que « tous les partis politiques masquent cette guerre sociale et font diversion (…) Ils se chamaillent pour savoir qui gérera demain les affaires de la bourgeoisie ».
Par ailleurs, la présence à la présidentielle d’un autre parti d’extrême gauche traditionnellement actif, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), apparaît compromise. Le NPA s’est scindé fin 2022 entre deux formations distinctes : le NPA‑Révolutionnaires et le NPA‑l’Anticapitaliste, ce qui fragilise sa capacité à se présenter de façon unifiée aux échéances nationales.
Dans ce contexte, Lutte ouvrière mise sur la continuité de sa ligne anticapitaliste et sur la personnalisation de sa candidature pour affirmer sa représentation du monde du travail lors du prochain cycle électoral.





