Rachida Dati a confirmé, dans une tribune publiée samedi 23 août dans Tribune Dimanche, qu’elle maintient sa candidature à la législative partielle de la 2e circonscription de Paris — qui regroupe les 5e, 6e et 7e arrondissements — malgré l’investiture pour ce siège de l’ex-premier ministre Michel Barnier par Les Républicains (LR).
Une candidature maintenue malgré l’investiture
Dans sa tribune, la ministre de la Culture présente l’élection législative organisée après l’annulation du scrutin précédent comme « la première étape du rassemblement et de la dynamique de victoire à Paris ». L’élection partielle fait suite à l’invalidation par le Conseil constitutionnel des comptes de campagne de Jean Laussucq, député élu sous l’étiquette macroniste.
Les deux tours de cette partielle sont prévus les 21 et 28 septembre. Rachida Dati, qui est par ailleurs maire LR du 7e arrondissement, indique vouloir transformer ce scrutin en « opportunité historique » pour la droite et le centre à Paris et refuse, selon elle, que « les Parisiens se fassent imposer des candidats semant la désunion au détriment de notre combat commun pour Paris ».
Appel au rassemblement et tensions internes
La déclaration de Mme Dati prend place dans un contexte tendu au sein de LR. La présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, espérait encore fin juillet parvenir à un accord « d’ici la rentrée » afin d’éviter une confrontation fratricide. Cette possibilité d’un compromis n’a pas empêché Mme Dati d’annoncer qu’elle briguerait le siège, insistant sur son objectif : « Je me présente aux suffrages des Parisiens pour un seul objectif : gagner Paris et rendre aux Parisiens la ville qu’ils méritent. »
La candidate appelle à « unir toutes les forces de la droite et du centre autour d’un projet commun », arguant que Paris « vit une crise sans précédent » et qu’il existe, selon elle, « un projet solide, des élus implantés dans tous les arrondissements et l’énergie pour transformer notre capitale ».
De son côté, Michel Barnier a affirmé début août qu’il n’était « candidat à autre chose qu’à la députation ». L’annonce de son investiture par LR et sa candidature dans la même circonscription ont été perçues par Mme Dati comme une instrumentalisation, contribuant à l’escalade des tensions locales.
Contexte judiciaire et implications électorales
À ses engagements électoraux s’ajoute pour Rachida Dati un dossier judiciaire concret. Agée de 59 ans, elle a été renvoyée le 22 juillet en procès pour corruption et trafic d’influence. Selon les réquisitions rapportées, elle est soupçonnée d’avoir perçu 900 000 euros pour des prestations de conseil entre 2010 et 2012 avec une filiale de l’alliance Renault‑Nissan, rémunérations qui seraient intervenues alors qu’elle était avocate et députée européenne.
Mme Dati a fait appel de la décision de renvoi. La date précise du procès n’est pas encore fixée, mais une première audience est prévue le 29 septembre, selon les éléments rendus publics et repris dans la tribune.
Cette juxtaposition d’agenda — une élection partielle fin septembre et une première audience judiciaire le 29 septembre — place la candidate dans une situation où calendrier politique et contraintes judiciaires se chevauchent et peuvent influencer le déroulement de la campagne.
Enjeux pour Paris et ligne politique
La campagne autour de cette partielle dépasse la simple attribution d’un siège à l’Assemblée : elle est présentée par ses protagonistes comme un élément déterminant de la stratégie pour la mairie de Paris en 2026. Rachida Dati utilise la partielle comme un point d’ancrage pour lancer une dynamique électorale à l’échelle municipale, tandis que la présence de personnalités nationales telles que Michel Barnier atteste de l’importance symbolique du scrutin pour les familles politiques.
Les déclarations publiques — de l’appel au rassemblement de Mme Dati à l’affirmation de Barnier de ne briguer « que » la députation — témoignent d’un affrontement où se mêlent ambitions personnelles, calculs locaux et équilibres nationaux au sein de la droite et du centre.
Sans accord de dernier moment, la confrontation entre deux candidats issus ou soutenus par LR dans la même circonscription laisse pressentir une campagne disputée, qui pourrait influer sur la recomposition des alliances à Paris et sur la préparation des échéances municipales à venir.