Sarah Knafo, longtemps restée dans l’ombre d’Éric Zemmour après avoir dirigé sa campagne présidentielle de 2022, semble vouloir s’affirmer sur la scène politique. Selon son entourage, elle envisagerait une candidature aux élections municipales à Paris, démarche destinée à consolider une notoriété déjà renforcée par son premier mandat obtenu lors des récentes élections européennes.
Une trajectoire politique accélérée
Il y a un an, Sarah Knafo ne donnait pas l’impression de chercher la lumière médiatique. Chargée de la campagne présidentielle d’Éric Zemmour en 2022, elle apparaissait d’abord comme une stratège et une conseillère proche du chef de file. D’après les proches cités, sa présence dans l’espace public s’est néanmoins accrue après les élections européennes, qui lui ont permis d’obtenir son premier mandat, obtenu notamment à la faveur du score de sa rivale Marion Maréchal, créditée de 5,5 % à l’issue d’une campagne décrite comme acrimonieuse.
Cette progression, telle que présentée par ses partisans, illustre une bascule : d’une figure de l’ombre à une personnalité politique désireuse d’assumer des responsabilités locales. Les personnes de son entourage rapportent qu’une candidature à la mairie de Paris répondrait autant à une volonté d’élargir son ancrage politique qu’à l’ambition de transformer une visibilité médiatique en légitimité électorale.
Risque de division au sein de l’extrême droite à Paris
La possible candidature de Sarah Knafo s’inscrit dans un paysage déjà tendu à droite et à l’extrême droite de la capitale. Selon les mêmes sources, elle serait la deuxième candidate d’extrême droite à Paris, se positionnant aux côtés de Thierry Mariani, investi par le Rassemblement national (RN). Cette concurrence locale soulève des inquiétudes tactiques : la présence de deux candidatures issues du même électorat pourrait empêcher l’un ou l’autre camp d’atteindre la barre des 10 % des suffrages, seuil qui, d’après les commentateurs politiques locaux, conditionnerait l’entrée au Conseil de Paris.
Dans l’entourage du candidat désigné du RN, principal mouvement susceptible d’être affecté, on déplore des attaques récurrentes attribuées aux militants de Reconquête! « sur les marchés ou les réseaux sociaux », selon des sources citées. Pour certains responsables du RN, cette multiplication des fronts affaiblit la capacité de coalition nécessaire à une percée municipale dans la capitale.
Arguments et répliques : médiatisation et exposition
Face à ces critiques, des proches de Sarah Knafo soulignent que sa candidature relèverait d’un calcul politique visant à transformer une audience nationale en force locale. Les observateurs notent toutefois que la question de la médiatisation reste centrale : des responsables du RN ont répondu en minimisant l’impact potentiel, en citant une remarque utilisée dans l’entourage pour relativiser l’effet de la campagne Knafo. La citation rapportée est claire et directe : « Elle est déjà quasiment employée des médias Bolloré, quelle exposition supplémentaire aurait-elle à y gagner ? »
Cette réplique illustre deux lignes de fracture : d’un côté, la volonté de capter l’attention des électeurs par des prises de parole et des stratégies médiatiques ; de l’autre, la crainte, chez certains alliés potentiels, qu’une exposition jugée excessive redessine les équilibres internes à l’extrême droite.
Enjeux pour les municipales et perspectives
Si la candidature se confirme, elle fera peser des choix délicats sur la droite parisienne. L’enjeu principal serait de savoir si les différents courants parviennent à se coordonner pour éviter un éclatement des voix sur des listes concurrentes. Pour l’heure, les informations communiquées au public proviennent essentiellement d’entourages respectifs et d’échanges internes; elles reflètent des postures politiques autant que des stratégies de communication.
La trajectoire de Sarah Knafo, de l’organisation de campagne nationale à un possible engagement municipal, illustre la porosité croissante entre visibilité médiatique et ambitions électorales. À Paris, ville où l’équilibre politique se joue à la fois sur des enjeux nationaux et des enjeux de terrain, la fédération ou la division des forces d’extrême droite restera déterminante pour la suite.
Les éléments rapportés dans ce texte proviennent des déclarations et descriptions issues des proches des protagonistes et des réactions de l’entourage du RN. Là où les informations n’émanent pas de sources publiques vérifiables, elles sont présentées comme des assertions émanant de ces cercles, sans prétendre remplacer des annonces officielles.





