Tarn‑et‑Garonne : Retailleau refuse de faire barrage à l’extrême droite, appelle à ne pas voter pour la gauche et divise la droite

Share This Article:

Bruno Retailleau (LR) appelle à « ne pas voter pour la gauche » au second tour de la législative partielle du Tarn‑et‑Garonne, un scrutin provoqué par l’inéligibilité de Brigitte Barèges. Après un premier tour marqué par une abstention de 65,7 %, Pierre‑Henri Carbonnel (UDR, soutenu par le RN) arrive en tête (29,5 %) devant Cathie Bourdoncle (PS, 24,3 %) et Bernard Pécou (LR, 17,6 %) : la consigne LR, sans ralliement explicite au candidat UDR, alimente les tensions entre Républicains, UDR/RN et PS et rend décisifs les reports de voix.

Bruno Retailleau, président du parti Les Républicains (LR), a appelé mardi 7 octobre, sur Europe 1‑CNews, à « ne pas voter pour la gauche » au second tour de la législative partielle dans le Tarn‑et‑Garonne. Ce message pose une consigne claire pour les électeurs de droite et centre‑droite, sans pour autant inviter explicitement à faire barrage à l’extrême droite, selon les propos rapportés par les médias.

Résultats du premier tour et contexte local

Lors du premier tour, dimanche 5 octobre, marqué par une forte abstention de 65,7 %, Pierre‑Henri Carbonnel, agriculteur de 35 ans et candidat UDR — le mouvement d’Éric Ciotti soutenu par le Rassemblement national (RN) — est arrivé en tête avec 29,5 % des voix.

Cathie Bourdoncle, vice‑présidente du conseil départemental du Tarn‑et‑Garonne et investie par le Parti socialiste (PS), a obtenu 24,3 % des suffrages et se qualifie donc pour le second tour face à M. Carbonnel.

Bernard Pécou, candidat des Républicains, est arrivé troisième avec 17,6 % des voix. Interrogé sur la consigne que devrait suivre son parti, M. Retailleau a tranché : « Pas une voix pour la gauche, c’est notre ligne. Les électeurs se déterminent », déclarant ainsi l’orientation officielle de LR sans demander de soutenir directement le candidat UDR.

Réactions et tensions entre partis

La prise de position de M. Retailleau a suscité une réaction vive du Parti socialiste. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a dénoncé « un virage inédit. Les Républicains n’ont jamais autant usurpé leur nom. La fusion entre la droite et l’extrême droite est entamée. »

De son côté, Éric Ciotti a adressé une demande formelle à M. Retailleau. Dans un courrier diffusé à la presse, le dirigeant du mouvement UDR a « solennellement » demandé que les Républicains appellent à voter pour son candidat, soulignant le risque selon lui « qu’une absence de soutien de [sa] part et une abstention de LR puisse provoquer la victoire d’une députée soutenue par le Parti communiste ». Cette formulation reflète l’inquiétude de la droite souverainiste face à une triangulaire ou à un report de voix défavorable.

Bruno Retailleau s’était rendu à Montauban pour soutenir Bernard Pécou lors d’un meeting, dans une tentative de maintenir la dynamique de LR. Les Républicains avaient remporté quatre législatives partielles au cours de l’année, information mise en avant par la direction du parti pour valoriser sa capacité de reconquête locale.

Origine de l’élection et enjeux du second tour

Cette élection partielle a été organisée après l’annonce, en juillet, de l’inéligibilité de Brigitte Barèges. L’inéligibilité a été prononcée pour financement illicite de campagne. Brigitte Barèges, maire de Montauban de 2001 à 2021, avait été élue députée en 2024 sous l’étiquette UDR d’Éric Ciotti, élargissant ainsi le cadre politique local.

Éric Ciotti avait quitté Les Républicains pour nouer une alliance avec le RN lors des législatives anticipées de 2024. Ce repositionnement explique en partie l’émergence du candidat UDR en tête au premier tour et la recomposition des soutiens à droite.

Le second tour oppose donc un candidat soutenu par la ligne Ciotti‑RN à une candidate socialiste, dans un département où l’abstention a fortement réduit la participation. Les consignes de vote et les reports d’électeurs seront déterminants : le camp LR a choisi une stratégie de refus de voix pour la gauche, sans consigne explicite de ralliement au candidat UDR, tandis que Ciotti réclame un soutien formel.

Conséquences politiques et équilibres locaux

Au‑delà du résultat local, la situation illustre la fragmentation et les recompositions à droite, entre Républicains, UDR et l’influence du RN. Les différents appels et contre‑appels montrent la difficulté d’arbitrer entre maintien d’une identité autonome pour LR et tentation d’un rapprochement tactique face à la gauche.

Pour l’électorat, la question posée au second tour reste concrète : faut‑il suivre la consigne « Pas une voix pour la gauche » ou conserver une abstention ou un vote de conviction pour l’un des deux finalistes ? Les réponses des cadres locaux et la mobilisation des électeurs entre les deux tours détermineront l’issue de cette législative partielle.

Aucune information supplémentaire sur des alliances formelles ou sur des engagements de dernière minute n’a été fournie dans le texte d’origine. Les citations reproduites ici respectent la formulation rapportée, et les chiffres (taux d’abstention et pourcentages des candidats) sont conservés tels quels.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique