À quelques jours du scrutin, peut-être alors qu’ils se rendront aux urnes dimanche 5 octobre, les électeurs de la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne se trouvent au cœur d’une polémique locale lancée par Brigitte Barèges.
La vidéo et les accusations
Le 29 septembre, l’ancienne maire de Montauban (2001-2024) a diffusé une vidéo de six minutes dans laquelle elle se moque, montage à l’appui, de ce qu’elle présente comme la faiblesse des candidats présents lors du débat organisé la veille par France 3 Occitanie, le 28 septembre.
Dans cette séquence, Brigitte Barèges affirme : « J’observe qu’autour de la table, il n’y en avait aucun qui était réellement en activité, soit des retraités soit des chômeurs, bref des gens qui peut-être ne connaissent pas très bien la réalité du terrain. » Elle pointe ainsi la composition des six intervenants sur douze inscrits au débat.
Réactions des candidats et tensions
Cette sortie a suscité des vives réactions locales. Bernard Pécou, candidat des Républicains et « tout jeune retraité », a exprimé son indignation dans les colonnes de La Dépêche du Midi en ces termes : « Quel manque de respect pour les retraités ! »
Il ajoute : « Qu’est-ce qu’elle est, elle, à 73 ans ? Elle a fauté, elle est même inéligible, et elle se permet, avec ce rôle de blogueuse, de dénigrer des candidats. » Ces propos illustrent l’émotion provoquée par l’attaque, qui a touché une catégorie sociale nombreuse parmi les électeurs locaux.
Pour d’autres opposants, la mise en scène de Brigitte Barèges répond à un objectif plus tactique. Ils estiment que la vidéo sert de contre-feu, destinée à détourner l’attention de l’absence d’un candidat emblématique, Pierre-Henri Carbonnel, dont l’absence a été relevée pendant le débat.
Cadre judiciaire et alignements politiques
Le contexte éclaire partiellement la virulence de la polémique. L’élection de Brigitte Barèges comme députée avait été invalidée le 11 juillet, à la suite du rejet de ses comptes de campagne, ce qui a fragilisé sa position politique locale.
Sur le plan politique, Brigitte Barèges fait partie des personnalités de droite qui ont suivi l’ancien président du parti Les Républicains, Eric Ciotti, dans son alliance avec le Rassemblement national en juin 2024. Ces choix d’alliance et le récent épisode judiciaire constituent des éléments de contexte cités par ses adversaires pour expliquer la tonalité de ses prises de position.
Enjeux et perception électorale
À quelques jours du vote, la polémique relance la question du profil des candidats et de la façon dont ceux-ci sont perçus par une partie de l’électorat. L’attaque portant sur l’activité professionnelle des participants au débat touche un angle sensible : celui de la représentativité sociale des postulants.
La prise de parole de l’ancienne maire et les réactions qu’elle provoque montrent également la difficulté des campagnes locales à se concentrer uniquement sur les programmes, quand des éléments personnels, judiciaires ou stratégiques viennent polariser le débat.
Les électeurs de la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne devront trancher dimanche 5 octobre. D’ici là, la campagne risque de rester marquée par ces échanges vifs et par la manière dont chaque camp exploitera ces épisodes pour convaincre les indécis.